27.8.08

Agence Générale du Suicide




Des nouvelles de l'A.G.S. suisse...

Dignitas s'établit à Wetzikon, près d'un jardin d'enfants

Dignitas a déménagé à Wetzikon (ZH). Les autorités communales examinent si les "conséquences psychologiques" de la présence de l'organisation d'aide au suicide près d'un jardin d'enfants, d'un home et d'une école sont acceptables.Le bâtiment choisi par Dignitas se trouve dans une zone résidentielle avec des activités commerciales, ont indiqué les autorités de Wetzikon dans un communiqué. Dans ce sens, les activités de Dignitas sont conformes au plan de zone.Dignitas a déjà dû déménager à plusieurs reprises dans le canton de Zurich en raison de l'opposition des voisins ou des autorités communales. En 2007, l'organisation avait dû quitter Zurich où elle pratiquait depuis longtemps. (source : 24 Heures)

26.8.08

Un dandy à Paris




J'avais déjà évoqué ici Massimiliano Mocchia di Coggiola créateur d'un très beau site sur les dandys dont une page consacrée à Jacques Rigaut. Massimiliano Mocchia di Coggiola (dont la ressemblance avec Tzara est assez frappante) a quitté l'Italie pour venir vivre à Paris où j'ai eu le plaisir de le rencontrer. Nous avons eu une longue conversation à propos de notre ami commun J.R. et de l'art de vivre en dandy au XXIème siècle. Je devrais le revoir prochainement pour consulter sa bibliothèque sur ce sujet qui a fait couler beaucoup d'encre. Pour finir, une citation d'Oscar Wilde trouvée dans le livre de Jacques Boulenger sur les dandys, en exergue de son chapitre sur Brummel : "On doit être une oeuvre d'art, ou porter une oeuvre d'art."

21.8.08

Se heurter enfin à l'objet

Photobucket

Lors d'une vente aux enchères, je me souviens avoir vu en vitrine le pistolet de Jacques Vaché. Qu'est-il advenu de celui de J.R.? Il s'agit probablement d'un pistolet et non d'un revolver, de type Luger Parabellum à l'instar de l'arme qu'utilise Maurice Ronet dans Le Feu follet.

20.8.08

Death Be Not Proud (3)


Salut l'artiste!

16.8.08

Death Be Not Proud (2)

Jérome Datin (1979-2008) sera incinéré à Caen le mercredi 20 août à 15H.

Message de son frère :

"Jérôme est arrivé à Avranches aujourd'hui. Ceux qui me l'ont demandé peuvent lui envoyer des fleurs au centre funéraire.

Centre funéraire Leblatier
5 Rue de la Liberté
50300 Avranches.


Crématorium de Caen
Route de l'Abbaye d'Ardennes
14000 Caen
02 31 73 34 34 "


"Il oubliait pour boire." (Jacques Rigaut)

15.8.08

Jacques Rigaut à Barcelone






Jacques Rigaut dans "Emak Bakia" de Man Ray projeté lors de l'exposition "Duchamp Man Ray Picabia" à Barcelona. Merci à mon ami Franck Chevalier qui a filmé ce pur moment de "hasard objectif".


Il y a un moment
où l'on se libère de sa biographie
et abandonne alors cette ombre déprimante,
cette simulation qu'est le passé.

Il ne faut plus utiliser
la formule mesquine du même,
ni tenter de poursuivre ses conquêtes,
ni gémir aux bifurcations.

Abandonner sa biographie
et ne pas reconnaître ses propres données,
c'est alléger la charge pour le voyage.

Ou comme accrocher au mur un cadre vide
pour qu'à s'y figer ne s'épuise aucun paysage.


Roberto Juarroz, « Douzième poésie verticale ».
Traduit de l’espagnol (argentin) par Fernand Verhesen.
© E.L.A. La Différence, 1993.

14.8.08

"Pour des raisons philosophiques personnelles"



CERGY (AFP) - Un jeune homme de 23 ans, lourdement handicapé, s'est suicidé dimanche à Valmondois (Val-d'Oise) après avoir reçu une réponse perçue comme négative de Nicolas Sarkozy à un courrier où il demandait qu'on lui "permette de mourir", un drame qui pose à nouveau la question de l'euthanasie. Rémy Salvat, atteint d'une maladie mitochondriale (pathologie dégénérative rare) depuis l'âge de six ans, s'est donné la mort avec des médicaments. Ses obsèques se dérouleront jeudi.

Il avait écrit au président de la République en mai. "Ces derniers mois, il ne pouvait plus marcher, son bras lui faisait aussi de plus en plus mal", a expliqué à l'AFP sa mère, Régine Salvat. Interrogé, l'Elysée s'est refusé à tout commentaire.

"Comme Vincent Humbert (tétraplégique de 22 ans que sa mère a aidé à mourir en 2003, ndlr), je demande à ce moment qu'on me permette de mourir pour me libérer de mes souffrances", avait écrit Rémy Salvat dans sa lettre dont l'AFP a obtenu une copie. "Je sais qu'en France, il n'y a pas de loi qui permette aux équipes médicales de pratiquer l'euthanasie. Ca m'empêche de vivre en paix (...) Il faut que la loi change!", avait-il ajouté.

"Le problème est que vous, Monsieur Nicolas Sarkozy, vous ne voulez pas en entendre parler. Moi, Rémy Salvat, je vous demande de laisser de côté votre avis personnel et d'arrêter d'être sourd. Vous le pouvez si vous êtes le Président de tous les Français", concluait-il.

Le 6 août, le jeune homme a reçu une réponse. "Pour des raisons philosophiques personnelles, je crois qu'il ne nous appartient pas, que nous n'avons pas le droit, d'interrompre volontairement la vie", a expliqué le président, ajoutant: "Mais je ne veux pas fuir mes responsabilités (...) Je voudrais que soit privilégié le dialogue au chevet du malade, entre lui-même, le médecin et la famille, en toute humanité afin que soit trouvée la solution la plus adaptée à chaque situation".

"Rémy attendait la réponse à sa lettre", a raconté à l'AFP sa mère. "Il suivait les affaires de droit au suicide assisté comme l'affaire Chantal Sébire", cette femme atteinte d'une tumeur incurable au visage qui a été retrouvée morte chez elle en mars. "Il voulait que les lois changent, il voulait avoir le droit de partir", a-t-elle ajouté.

En 1999, Régine Salvat avait tenté de "mettre fin aux souffrances de Rémy". Elle avait échoué et été mise en examen pour tentative de meurtre. Un non-lieu avait été prononcé.

Rémy Salvat avait participé en octobre au tournage d'un documentaire pour France 2 qui n'a pas encore été diffusé. Selon sa mère, il lui demandait, le moment venu, de l'aider à mourir. "Il savait", explique-t-elle, "que pour une maman c'est quelque chose de très dur, qu'une maman est là pour donner la vie, pas pour la retirer".

Dans la nuit de samedi à dimanche, le jeune homme a avalé des médicaments. Ses parents l'ont retrouvé dans sa chambre en tenue d'Aïkido. "Il aimait ce sport, c'était une philosophie de vie", se souvient sa mère.

"Dans l'enregistrement sonore de quelques minutes qu'il a laissé, il nous demande de poursuivre son action pour qu'il y a un vrai débat public sur le droit à l'euthanasie et au suicide assisté, pour que d'autres ne vivent pas cela", a expliqué Mme Salvat à l'AFP. Il y déclare à l'adresse de Nicolas Sarkozy: "vous ne m'avez pas laissé le choix".

"Il est encore trop tôt pour savoir comment nous allons poursuivre son action", a-t-elle ajouté.

Jean-Luc Romero, président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), a salué la mémoire de Rémy Salvat et affirmé que "si nous avions une loi comme celles en vigueur en Hollande ou en Belgique, nous aurions 10.000 demandes d'aide par an". "Nous avons absolument besoin d'une loi de liberté qui respecte les droits de chacun", a t-il dit.

10.8.08

Death Be Not Proud


Le 5 août 2008, Jérome Datin sur le ferry entre l'île de Korcula et Lastovo.
Photo by Tristan Ranx


Jérome était un lecteur du blog Rigaut. Je le croisais souvent dans la nuit parisienne, lui et sa bande de fêtards noctambules, à se serrer les coudes autour d'un verre jusqu'à plus soif, jusqu'à point d'heure. Il m'accueillait avec ce sourire aux lèvres qui ne le quittait jamais en m'offrant un verre, arrivé comme par miracle dans sa main, puis invariablement me demandait où j'en étais dans mon travail sur J.R. Derrière ce sourire permanent, on pouvait distinguer la fêlure, percevoir une hypersensibilité qui vous allait droit au coeur. Il y a des rires tragiques derrière lesquels se cachent les larmes. Au-delà du grand gaillard bout-en-train, il y avait un véritable dandy, un autre feu follet, avec cette grande élégance du coeur qui le caractérisait. Rest In Peace.


"Jérome Datin est mort le 6 août 2008 dans l'île de Lastovo, un archipel situé entre Split et Dubrovnik. Il a été victime d'une chute mortelle au passage d'une digue. Son corps repose à l'institut médico-légal de Dubrovnik avant son rapatriement et son inhumation dans la ville de Caen." (Tristan Ranx)

E-mail de Milan Neumann reçu le 13 août :

Jean Luc,

je te transmets un extrait d un échange que je viens d'avoir avec son ex à propos de la musique. Tu avais vu juste.

"La musique à laquelle je pensais est une gymnopédie de Satie: c'était il y a quelque temps, on était dans ma chambre de bonne, et j'ai mis cette musique. Je me suis allongée à côté de lui, et au milieu du CD je me suis tournée vers lui et il avait des larmes qui coulaient. C'est tout."


Le blog de Jérome

Une page posthume sur Facebook

9.8.08

Lectures (bis)




"Il n'est de nihilisme plus systématique que celui du junkie en Amérique." (Alexandrer Trocchi)

5.8.08