10.7.14

« Disparaître c'est réussir. » (Paul Eluard)



La maison de Paul Éluard transformée en parking ?
Le père du surréalisme y vécut de 1920 à 1923. Ce pavillon modeste fut le cadre du célèbre tableau Au rendez-vous des amis peint par Max Ernst. La mairie juge la rénovation trop coûteuse.

C'est une modeste maison de banlieue, de 50 m2 à peine, qui paraît délabrée à la vue des volets mangés par la rouille. Mais elle a été traversée par le vent de l'histoire. Dans la petite ville de Saint-Brice-sous-Forêt, une commune du Val-d'Oise composée de 18. 000 âmes, est passé un certain Paul Éluard. Le père du surréalisme a vécu dans la maison en question. Son père, Eugène Grindel, l'avait acquise. L'auteur de La Courbe de tes yeux, avait déjà une certaine notoriété en poésie quand il s'y installa avec sa femme, Gala, et leur fille, Cécile, de la fin de l'année 1920 à l'automne 1923.

Partout ailleurs, et pour la seule raison qu'elle ait été habitée par l'un des plus grands écrivains français, une telle maison aurait fait l'objet d'attention, elle aurait peut-être même été transformée en musée… D'ailleurs, on y avait pensé, puisqu'une plaque avait été apposée l'année dernière: «Maison Paul Éluard. Monsieur Alain Lorand, maire de Saint-Brice-sous-Forêt et son équipe ont le plaisir de vous informer que cette maison sera rénovée et deviendra la Maison du patrimoine.»

Un parking baptisé… Paul Éluard!
Mais voilà, à la fin du mois de juin 2014, le conseil municipal a voté une délibération qui vise à la démolition de cette maison. Il est question d'en faire un parking. Cette information nous est donnée par Monique Borde-Germain, présidente de l'association des Amis du vieux Saint-Brice, qui se bat pour éviter cette catastrophe. Contactée par Le Figaro, la mairie a confirmé ce projet de démolition. Raison invoquée: crise oblige, il est hors de question d'investir ce lieu, cela coûterait trop cher aussi bien en rénovation qu'en gestion d'un éventuel musée. Le conseil municipal a bien cédé sur un point: le parking sera baptisé Paul Éluard! On entend même dans les couloirs dire que, finalement, cette maison n'a aucune valeur.

Aucune valeur? Sur le plan architectural, peut-être. Mais un peu d'histoire littéraire s'impose, s'insurge Monique Borde-Germain. Et de raconter: «C'est dans cette maison qu'Éluard et Ernst produisirent Répétitions et Les Malheurs des Immortels», rappelle-t-elle. D'ailleurs, elle est située dans une zone protégée par les Bâtiments de France. Mieux: ses murs respirent l'art et le talent. Elle a été le cadre d'un des plus grands tableaux de la peinture, symbole de la «révolution surréaliste», Au rendez-vous des Amis, peint par Max Ernst le 5 décembre 1922, où se réunissaient André Breton, René Crevel, Robert Desnos, Max Morise, Georges Ribemont-Dessaignes, Jean Paulhan, Benjamin Péret, Philippe Soupault, Roger Vitrac, Jacques Rigaut, Jean Arp, Louis Aragon et Francis Picabia.

Monique Borde-Germain ajoute un autre fait historique: le peintre Max Ernst, ancien combattant allemand de la Grande Guerre, arrivé de Cologne avec les papiers d'Éluard, y résida de 1922 à 1923, avant son déménagement vers Eaubonne.

Aujourd'hui, il semble bien que cette maison est vouée à la disparition. La mairie comme l'association campent sur leur position. Cela pourrait se terminer devant un tribunal. Espérons que la petite ville de Saint-Brice-sous-Forêt ne se transforme pas en Capitale de la douleur.

SOURCE : Le Figaro du 10 juillet 2014 par Mohammed Aissaoui





14.5.14

Searching for Malik


36. Malik Bendjelloul (réalisateur et documentariste),
14 septembre 1977-13 mai 2014. suicide.

14.4.14

Ce soir, allumez votre télévision!!


Ce soir sur France 2 à 00H25 diffusion du Feu follet de Louis Malle. On s'interroge sur l'horaire tardif de cette diffusion, mais vous pouvez toujours programmer vos box, si vous n'êtes pas d'humeur à veiller. J'envie celles et ceux qui vont découvrir pour la première fois l'un des plus beaux films de l'histoire du cinéma français du XXème siècle. Ne ratez pas ce rendez-vous sous aucun prétexte!

"Maintenant je suis Mort, je suis là, immobile, et j'avance, immobile, j'avance vers vous, qui commencez déjà à m'oublier."


Bertrand Delcour, sans date, pic by Jérôme Bouchet (?)


MONTMORILLON TERMINAL
L'écrivain Bertrand Delcour est mort à 52 ans chez lui à Montmorillon, dans son sommeil, dans la nuit du 7 au 8 avril 2014, quelques jours après la disparition de l'écrivain PierreAutin-Grenier. Je n'ai jamais rencontré Bertrand Delcour, mais nous nous considérions comme des amis. Depuis 2007, nous entretenions cette amitié par Myspace, puis Facebook, e-mails et de longues conversations téléphoniques nocturnes. Je savais qu'il se battait contre un cancer comme le guerrier farouche qu'il était. Devant la maladie, B.D. me faisait penser à Don Lope de Aguirre aka Klaus Kinski dans Aguirre, la colère de Dieu, le film de Werner Herzog. Il y a quelques mois, il avait hurlé victoire après une belle rémission. D'ailleurs, il n'est pas sûr que ce soit le crabe qui ait gagné, puisque B.D. s'est juste endormi sans se réveiller. Mourir dans son sommeil chez soi entouré de ses livres (B.D. possédait 5000 ouvrages…) n'est pas la même chose que crever seul médicalisé dans la lumière verdâtre d' une chambre d'hôpital. C'est toujours triste pour ceux qui restent, mais c'est une belle mort pour celui qui part. B.D. avait quitté Paris au début des années 2000 pour se mettre "au vert", un isolement volontaire, mais on n'est jamais seul avec les meilleurs livres et sa connaissance littéraire était immense, ses goûts en la matière étaient sûrs. Il s'était même battu pour faire sortir des oubliettes littéraires certains écrivains qui ne méritaient pas ces cachots de l'oubli, comme par exemple le magnifique Georges Hyvernaud, pour lequel il avait une tendresse particulière. Son érudition littéraire était totalement subjective et passionnée, comme devrait l'être toute érudition. Il aimait aussi les poètes toxiques écorchés vifs comme Jacques Rigaut ou Roger Gilbert-Lecomte, l'âme brûlante des Phrères simplistes du Grand Jeu, explorateur de l'hypersensible avec les stupéfiants pour véhicules. Lors d'un pèlerinage du côté de Pernety dans le bar de la sainte Mme Firmat qui avait recueilli Roger Gilbert-Lecomte à la fin de ses jours, B.D. m'avait raconté, que le téléphone sur le comptoir avait sonné plusieurs fois, et qu'à chaque fois que le patron du bar décrochait, il n'y avait personne au bout du fil. Quand B.D. m'avait raconté cette anecdote, des frissons m'avaient parcouru l'échine. Un jour, j'ai suivi le conseil de Lautréamont : « Allez-y voir vous-même, si vous ne voulez pas me croire. » Le bar de Mme Firmat n'existait plus. Comme Roger Gilbert-Lecomte, B.D. ne cachait pas sa passion pour les opiacés. Il a écrit beaucoup de choses pertinentes sur un sujet rabâché, dont ces formidables rêveries d'un toxicomane solitaire parues chez Allia en 1997. Il s'est aussi penché sur l'Internationale situationniste, se permettant même de se moquer du pape situationniste Guy Debord, qui n'a pas bien compris l'insistance presque amoureuse de ce jeune homme halluciné. On le retrouvera alors en protagoniste actif du mystérieux mouvement de la Banalyse qui tenait ses congrès chaque année au mois de juin dans une gare presque désaffectée du Puy-de-Dôme. B.D. trouvait le temps d'écrire des romans noirs comme le beau Mezcal Terminal, objet littéraire non identifié dans l'univers très cloisonné du polar. Son plus beau livre paraît-il s'appelle Pourquoi nous sommes morts. J'ai la chance de ne pas l'avoir encore lu. Il est introuvable, épuisé ou pilonné. J'espère qu'un éditeur intelligent et audacieux lira ces lignes et entamera la réédition des livres et des textes inédits de B.D.. Ce serait lui rendre le plus bel hommage. Je n'ai jamais rencontré Bertrand Delcour, mais il fut pour moi un de mes amis les plus précieux. Ce soir, il me manque terriblement. Sans lui ce monde sera très probablement encore plus médiocre qu'il ne l'était auparavant.

JLB




COMMUNIQUE DE SON AMI JÉRÔME BOUCHET
"Bertrand est mort dans son sommeil dans la nuit du 7 au 8 avril .Je lui avais parlé l'après-midi il était de très bonne humeur, c'est donc une "consolation" plutôt qu'une affreuse agonie à l'hosto. La crémation a eu lieu ce matin, j'ai fait jouer "sad song" de Berlin et la 7ème de Beethoven deux de ses musiques fétiches.Ca a été très dur évidemment...Son urne sera mise au caveau familial de Vendeuvre du Poitou à 16h ce lundi. Le même cimetière que Foucault!!!! Voilà je sais qu'il a beaucoup d'amis à Paris, je vous engage à vous réunir pour faire une soirée joyeuse et punk comme il aimait. Voilà heureusement il y a ses livres et son souvenir marquant d'intelligence, d'érudition et de gentillesse entre autres. Bien sur nous allons faire en sorte que ces notes, écrits divers, conférences, etc...soient gardés et accessibles en une forme encore à définir avec sa famille. N'hésitez pas à me laisser des messages. Amitiés à tous."


E-MAILS DE BD. à JLB
"ce 6 novembre 2009 ...
J'y pense tous les jours.
J'ai revu le "Feu Follet" il y a 4 jours, j'ai été malheureux comme les pierres : c'est une "hypothèse de moi"; que je ne connais que trop; mais dont j'ai bifurqué.
Le suicide reste à la boutonnière, mais j'ai froid, elle est retournée.
B*D*"


t'es toujours vivant ????
...je voudraIS avoir de tes nouvelles.
bertrandelcour@aol.fr
à la boutonnière,
B*D*


"...comment on fait pour écrire sur ton mur.....
....espèce de Préservé, va.
Avec tout mon Amour,
El Hombre Invisible.
ps - My next Opus is down maybe chez Allia in June. Enjoy."



Mon cher J.LB.
...si tu savais ne serait-ce qu'un dixième de ce QUE J'AI APPRIS à SAVOIR sur Parvulesco, et dont le gros dossier dort chez un mien avocat, tu serais moins enthousiaste....
ce qui est fort plaisant.....
...c'est que pour un conspirateur chevronné qu'il prétendait être, il m'a fallu 15 jours pour avoir son adresse, son numéro de code, et sa ligne privée. Idem pour Debord, du reste."
...pour Debord, c'était du Courteline : le FACTEUR du centre-ville d'Arles était alcoolique ( comme celui de Van Gogh je suppose ) et amoureux de ma belle-sœur de l'époque, laquelle briefée par mes soins l'a saoulé et enturbanné.... Le lendemain, Papy Debord j'avais ses 4 numéros de téléphone, ses adresses multiples et variées.... Et pendant UN AN il a demandé à Martos si j'émargeais à la DGSE ou à la CIA.
J'émargeais à l'anisette.
...pour sûr que ce genre d'élément "qu'on ne saurait négliger" (etc...etc...) ne se trouve ni dans un Kriegspiel, ni au Jeu d'Echec, ni au Go, ni à queue ni caisse.
Ca fait trop Second Empire et/ou Général Boulanger.
.beaucoup trop, hélas. S'il avait été moins génétiquement OAS, il aurait été totalement génial dans ses esciptzs.
Mais ceci est, naturellement, une autre paire de couilles.



Mon Cher J.L.B.
Puisque vous achevez cet Ouvrage "essentiel" sur J. Rigaut, prenez bien GARDE d'une chose, que j'ai constaté parfois en ces Revisites Extrèmes :
N'allez pas imiter votre Héros jusqu'au bout !!!
Sur Quatre individus qui voulurent écrire une Bio de BOVE, 2 se sont sioucidé et un 3e est fou. Le 4e a pu survivre.
Du CALME cependant -je ne Veux Point vous terroriser : J'ai moi-même écrit un Essai (tjrs Non Publié) sur F. Augiéras; et je ne suis ni à l'Hospice ni Cardiaque au dernier degré.
Avez-vous lu l'Autobiographie de Ronet ? (publiée dans années 70, invendu total).
Enfin, gare... N'oubliez pas de VOUS EJECTER de la "Trajectoire" au BON moment -et vous aurez Réussi...
Cordialement Vôtre,
B*D**


Mon Cher J.L.B.
Avez-vous lu le magnifique livre de Joao Pinto de Figueiredo : "La Mort de Mario de Sà-Carneiro" (Ed; de la Différence - "Latitudes" -1992). Bcp de similarités dans l'obsession, bcp de points communs dans "L'Esprit du Suicide" avec J.R. C'est même un livre assez terrifiant.
Vous trouverez à peu près tout Sà Carneiro mort en 1916 à 26 ans, Grand Ami de Pessoa, (dont la Mort a BRISé la Vie...) chez La Différence....
(au cas Où...évidemment!)
B*D**

Mon Cher J.L.B.
Vous savez que j'ai "failli" écrire un Livre sur Gilbert-Lecomte. J'ai pu connaître le Café vers Pernety où il a fini ses jours, avant sa Destruction...Et il s'est passé des "Phénomènes Paranormaux" assez Gigantissimes... Ca m'a choqué - j'ai Tout arrêté (du livre sur)...
B*D**




QUELQUES STA-TUES FB DE B*D** + OU - CHRONOLOGIQUES
"Quand j'écoute du Chostakovitch, j'ai envie d'envahir la Crimée..." (25 mars 2014)

Je remercie cordialement tous ceux et celles qui ont bien voulu se souvenir que j'avais atteint l'âge canonique de 52 ans..... (15 octobre 2013)

Si vous souffrez d'un cancer vous êtes confrontés à deux types de toubibs.
1 - Les Waffen S.S., qui détiennent le pouvoir et dont le rôle est de vous écraser la gueule, et c'est très facile.
2 - Les êtres humains, dont le job consiste à vous maintenir vivant le plus possible, et à vous comprendre.
Vous oscillerez toujours entre ces deux partis, l'essentiel étant de passer de l'un à l'autre le plus rapidement possible." (22 février 2013)

"Les deux premières chimios ont été excellentes. Les marqueurs sont tombés de 500 à 180. Venceremos !!!" (9 avril 2013)

"Au fond, tout ceci n'a aucune espèce d'importance sur Facebook." (6 mars 2013)
"J'aime par dessus tout les chats, parce qu'il n'y a pas de chats policiers." (statut du 15 janvier 2013)

"recherche un éditeur pour republier "Pourquoi nous sommes morts". S'adresser ici, à la maison mère..." (statut du 15 janvier 2013)

"Je me suis amusé à mettre 6 ou 7 morceaux de musique pure pour voir où Facebook en était avec ses oreilles. J'ai volontairement choisi des pièces extraordinaires : l'adagio assai du concerto en sol, le 9 eme quatuor de Chostakovitch, La Muse et le Poète de Saint-Saens etc... Le résultat est un triple zéro. Je suis ravi. Vous êtes tous des porcs et méritez de finir comme des cochons. Mangez vos patates et soyez sourds." (statut du 29 janvier 2013)

"La France, en tête des suicides par tête de pipe en Europe et des consommations de neuroleptiques. Avec ça la prise d'alcool qui fait plus de 40.000 morts par an. Mais Dieu merci, les drogues sont interdites. Circulez, il y a rien à voir." (statut du 8 février 2013)

"Maintenant je suis dans ma tombe d'un cimetière de village.

Maintenant je suis Mort, je suis là, immobile, et j'avance, immobile, j'avance vers vous, qui commencez déjà à m'oublier.

Mais je suis déjà si près de vous que je pourrais encore vous toucher." (statut 7 janvier 2013)

"Je suis fatigué que mes meilleurs livres disparaissent des plate-forme de vente. La vérité est qu'ils n'ont pas été réédités. Mais c'est une chose qui n'aura qu'un temps. On sait bien à partir de quand on réédite les ouvrages d'auteurs momentanément oubliés." (statut du 7 janvier 2013)

"Depuis trois mois que je bois comme un Templier et fume comme un pompier, je passe au scanner hier, et j'ai strictement RIEN, ça va même mieux qu'avant, proportions gardées. Moralité : immoralité totale, Sadienne & tutti quanti..." (statut du 25 octobre 2012)

"Pour savoir écrire, il faut avoir lu, et pour savoir lire, il faut savoir vivre." (statut du 28 aout 2012)
"POUR le moment je suis toujours vivant, caramba !" (18 aout 2012)

"Je me souviens de l'an 1984. La schnouffe, le champagne et les top models amies au Café Costes. Les longues nuits dans le délire des libertés grandes. Les rencontres hautement situationnistes; jusqu'au bout de la nuit. Le speed, l'opium, les flics complices sur la place des Innocents. J'ai eu mon compte de Liberté Libre." (statut du 12 décembre 2012)

"Je ne vous souhaite pas une "bonne année", ça ne sert à rien. Certains d'entre vous feront des choses abjectes, d'autres mourront, d'autres survivront mais pire que morts, enfin le monde continuera dans sa folie ploutocrate, et vous serez les pantins plus ou moins heureux de cette folie misérable. ainsi soit-il." (30 décembre 2011)

"s'est encore foutu sur la gueule avec un jeune paire de famille dans un bar, pour des raisons de haine sociale totalement évidentes. Et ainsi de suite. Je pense pas qu'on cesse jamais d'être punk, même cinquantenaire." (30 décembre 2011)

- "Connais-tu quelque chose de l'imbécile qui signe B. Delcour ? Il vient d'essayer TROIS FOIS, malgré des refus très offensants, de me téléphoner à Champot. Et comment peut-il avoir le numéro ? Classe cet insistant taré dans tes archives" - Guy Debord, lettre à JF Martos de 1989." (16 décembre 2011)

"- j'ai sonné, et quand Hubert Selby Jr m'a ouvert la porte c'était, voyez-vous, VRAIMENT comme si Dostoievski ou Nerval m'ouvraient; et là, j'ai tout à fait cru que j'allais me trouver mal." (15 décembre 2011)

"se souvient de la chambre de Jean Genet à l'Hôtel du Banquier, quand il allait lui ramener du Nembutal, l'hiver. C'était il y a fort longtemps, ailleurs, et presque partout -hors du monde." (4 décembre 2011)

"....dormir...nous dormirons les skis aux pieds (Jacques Rigaut )." (3 décembre 2011)

"....quand je sors dans la rue, "génocide" est le premier mot qui me vient à l'esprit." (14 janvier 2011)

"est mort demain, raide mort." (14 avril 2009)

"........je crois que la dévaluation du mot, sa pourriture, n'a jamais été aussi flagrante que sur FaceBook. J'étais venu pour vérifier ça. J'en repars plein de documents précieux sur tout et tous. J'ai comme Zola mes dossiers. Continuez à manger votre merde en "faisant des mines". Now, j'appuie sur le siège éjectable avant le crache; bastante; ******************" (8 avril 2009)

"se complait comme Lacenaire en la plus détestable compagnie : Soi même." (22 aout 2009)
"C'est une chose fameuse que d'être infâme dans un monde abject" -- B*D* (22 février 2009)
"Dans un sfumato propice j'aiguise mes textes délétères et répugnants , non-politiquement corrects... Juin 2008." (22 novembre 2008)

17.3.14

L'âme transparente



"J'ai avancé un gros roman, publié deux ou trois longs poèmes, écrit une nouvelle dont le héros est Jacques Rigaut, vous rappelez-vous ce personnage, au corps opaque et à l'âme transparente."
(Lettre de Pierre Drieu la Rochelle à Jean Boyer du 13 janvier 1923)

28.2.14

Un an et (presque) un jour



Daniel Darc au Paléo Festival Nyon (Suisse) le 25 juillet 2008

24.2.14

Nouvelle formule



"Je ne voudrais pas qu’on me tînt pour un personnage cynique." (Jacques Rigaut)
France Culture et les cyniques 


21.2.14

Reflets



Kiev, 2013. Photo : Kostyantyn Chernichkin.

« Et maintenant, réfléchissez, les miroirs » (Jacques Rigaut)

18.2.14

In love


Extrait d'une lettre inédite de Pierre Drieu la Rochelle

3.2.14

Dead at 46, Philip Seymour Hoffman



"Les stupéfiants se passent de justification." (Jacques Rigaut)

29.1.14

Humour noir


Bertrand Beyern (Photographie : Geoffrey Le Guilcher)

Bertrand Beyern : “L’humour noir est un humour de résistance”
"Cela part de Jacques Rigaut ou Jacques Vaché, des types qui se firent sauter la cervelle à 25 ans. Ils vont accéder à une sorte de notoriété avec André Breton qui les évoque dans son Anthologie de l’humour noir. Son texte paraît en 1939 et se trouve censuré par Vichy. Ce bouquin présente une trentaine de grands noms majoritairement du début du XXe siècle. Pour la première fois, il y a dans un titre ce concept d’humour noir. Après, on peut discuter pendant des mois, on tombera toujours sur la phrase de Desproges : “On peut rire de tout mais pas avec n’importe qui.”"

Pour lire l'article cliquez ici

16.1.14

Petite visite à des amis




 Tombe Jacques Rigaut, cimetière Montmartre, jeudi 16 janvier 2014.
 Quelqu'un(e) a eu la délicate attention de fleurir la dernière demeure de JR.





 Tombe Daniel Darc, cimetière Montmartre, jeudi 16 janvier 2014.
 "Quand on est mort /Que reste t-il ?/quelques bouquets de roses inutiles/ bien trop fragiles"
  La pluie qui tombe, album "Crève-cœur", 2004.

23.12.13

Les vœux de bonne année



Bonnes fêtes à toutes et à tous.

JLB


Les vœux de bonne année
D’année en année
Sont moins long à rédiger
Moins nombreux à poster
À poster

Embrasés autrefois
Nos cœurs presque froids
De battre hésitent parfois
Une prière s’élève et croît
Je crois

Le chemin est étroit
On s’y blesse parfois
On peut y voir du bas
Immobile bien droit
Un homme il pense à quoi
Personne ne le saura

Les vœux de bonne année
D’année en année
Font de nous des damnés
Comment pourrions-nous résister ?
Résister

Alors écoute bien
C’est l’histoire je crains
Pourtant comment faire
Pour éviter l’enfer
L’enfer

Le chemin est étroit
On s’y blesse parfois
On peut y voir du bas
Un homme il pense à quoi
Immobile bien droit
Jamais personne ne le saura

Les vœux de bonne année
D’année en année
Sont moins long à rédiger
Les vœux de bonne année
D’année en année

Sont moins long à rédiger

30.11.13

Les amants du Lutetia




"De quel droit empêcher une personne n'ayant plus de charges, en règle avec le fisc, ayant travaillé toutes les années voulues et exercé ensuite des activités de bénévolat dans des services sociaux, de quel droit la contraindre à des pratiques cruelles quand elle veut sereinement quitter la vie?" (Georgette et Bernard Cazes)





29.11.13

Battements



Cette année, je n'ai pas eu le cœur à faire mon pèlerinage habituel du 6 novembre au cimetière Montmartre. Le dernier album de Daniel Darc reste silencieux sur mon bureau. Pas eu le cœur non plus de l'écouter. 2013 restera une année sans cœur.

 "Ce cœur, mon cœur qui ne bat que pour quoi !" (Jacques Rigaut)

27.10.13

Lou RIP



"Les stupéfiants se passent de justification." (Jacques Rigaut) 


16.10.13

Précision









Bonjour,

Dans votre billet du 12.9.13 sur Love on the Left Bank à la galerie Vu, vous écrivez : « Pour l'anecdote, certaines photographies témoignent même des dissensions internes au sein de ces mouvements, comme le détail reproduit ci-dessus du pantalon de Jean-Michel [Mension] où l'on peut lire : "L'internationale lettriste ne passera pas". »
En fait ce message n'est pas un signe de dissension interne mais un jeu de mots (no passaran !) car il faut plutôt comprendre ici que (le temps de) l'Internationale lettriste ne passera pas !
J'en veux pour preuve l'enregistrement en décembre 1956 d'Histoire de l'Internationale lettriste au cours duquel on entend les lettristes reprendre en chœur (et sept fois plutôt qu'une !) ce slogan – cf. Guy Debord, Enregistrements magnétiques (1952-1961), Gallimard 2010, page 68, et écouter vers deux minutes avant la fin de cet enregistrement sur le CD.

Cordialement,

Alexis

4.10.13

Cravan bande encore! (2)



Nous étions très impatients de nous rendre à cette soirée Arthur Cravan organisée par la revue La Règle du jeu à l'occasion de leur numéro d'octobre consacré intégralement au mythique poète-boxeur. Nous n'allions pas bouder notre plaisir, même si le choix de la revue de Bernard-Henri Lévy nous paraissait quelque peu incongru voire oxymorique, pour accueillir ce légendaire rebelle des Lettres. Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse, écrivait Alfred de Musset. D'autant plus que ledit numéro avait été concocté par l'ami Bertrand Lacarelle, dont nous avions déjà lu avec beaucoup d'intérêt le dossier consacré à Cravan publié dans la NRF (N° 587) en octobre 2008, mais également ses essais pertinents sur Jacques Vaché et Arthur Cravan. Notre première surprise fut de constater ce soir-là la présence d'un public très clairsemé, mais assurément des fidèles lecteurs et admirateurs du neveu d'Oscar Wilde. Parmi les trois (quatre) pelés et un tondu, nous repérons l'ex (?) éditeur Raphaël Sorin, Olivier Corpet ex-directeur de l'Imec, Stéphane Bonnefoi, biographe de Marc Bernard. Malgré tout, on sent une tension dans l'air, comme si l'esprit de Cravan était prêt à cogner à nouveau sur Paris. Après quelques raclements de gorge et hésitations, la soirée commence avec Yann Moix qui semble lui-même très tendu. L'auteur de Podium, tente alors de donner aux spectateurs son interprétation de Cravan dans un long discours alambiqué qui laisse de marbre la maigre mais fervente assemblée des cravanologues. Une femme se lève pour partir en claquant la porte et en lançant : "Boxez les bavards!" Puis un deuxième inopportun annonce son départ bruyamment en criant : "Bonne soirée Bertrand!" Malgré ces tentatives de déstabilisation, Moix, un peu énervé tout de même, continue le fil de sa démonstration oiseuse devant une salle quasi assoupie. Au point final de son discours, Moix relève le défi que lui a lancé l'inopportun : "Il est où le connard de toute à l'heure, j'aimerais lui foutre mon poing dans la gueule", avant de disparaître lui-même dans l'ombre de l'arrière-salle. Cette fois-ci l'esprit de Cravan semble souffler sur la salle qui se réveille. Las, le scandale attendu n'aura pas lieu. Prudente, l'écrivaine Cécile Guilbert reprend le flambeau en évitant l'écueil de l'intellectualisme pour Cravan, préférant à juste titre s'interroger sur le décalage entre la monstruosité du corps de Cravan et la délicatesse d'esprit qui caractérise le poète-boxeur. S'ensuivit la projection de quelques extraits du documentaire "CravanVSCravan"de Isaki Lacuesta que nous avions déjà vu, mais qui a le mérite de montrer quelques émouvantes et seules images filmées de Cravan flirtant et boxant. A l'ouverture de la deuxième partie de la soirée, un monsieur qu'on tente mollement de repousser s'empare du micro : " J'ai les preuves qui démontrent que Cravan n'était qu'un immense charlatan!!!." Le public retient son souffle, le voici enfin le vrai scandale, Cravan ne serait qu'un vulgaire imposteur. Le mythe s'effondrerait-il sous nos yeux? Magnanimes, les organisateurs de la soirée invitent l'agité à s'asseoir et décident de lui donner la parole. Ce dernier devient subitement calme et se présente avec un accent britannique prononcé comme l'unique petit-fils d'Oscar Wilde! Incroyable coup de théâtre, l'animateur au visage cramoisi confirme que l'intervenant intempestif s'appelle Merlin Holland, et que son grand-père est bel et bien l'auteur du Portrait de Dorian Gray. En observant le petit-fils, on peut apercevoir effectivement le grand-père, une coupe de cheveux dandyesque, la même mollesse désinvolte dans le visage, mais surtout le même esprit caustique. La soirée commence alors à devenir intéressante, voire passionnante. Merlin évoque la visite de son grand-père chez Gide, et du texte qui en découla, publié par Cravan dans sa revue Maintenant, reproduit partiellement dans La Règle du Jeu, avec la version inédite et vengeresse de Gide qui relate à son tour la visite du trouble-fête Cravan. Puis, Bertrand Lacarelle interroge le collectionneur et galeriste Marcel Fleiss, grâce auquel aujourd'hui on peut admirer quelques précieuses reliques et manuscrits du poète-boxeur. La soirée s'achève avec une discussion très animée autour de la vie incroyablement romanesque de Cravan qui mériterait une nouvelle biographie [je laisse la place aux jeunes passionnés] dont l'écrivain pataphysicien Bastiaan Van Der Velden nous offre de nombreux détails inédits dans une brillante chronologie publiée dans la revue. Avant de disparaître dans la nuit germanopratine, je salue Bertrand Lacarelle et ses invités. Raphaël Sorin m'accoste pour me demander des nouvelles de l'achèvement de la biographie de Rigaut. "J'espère que je ne serai pas mort avant sa parution", me lance-t-il en souriant. 2016, c'est demain et vous me semblez en pleine forme Monsieur Sorin. Si vous avez raté la soirée Cravan, précipitez-vous dans une librairie pour acheter ou voler ce numéro cravanesque de La Règle du jeu (20 euros). Vous ne serez pas déçu : une belle présentation d'Arthur par Bertrand Hylarius Lacarelle, un entretien avec l'ange gardien de Cravan, Marcel Fleiss, un texte de Sollers qui pour une fois ne parle pas de lui, l'impressionnante chronologie par Bastiaan Van Der Velden, une amusante conversation autour de Cravan avec Enrique Vila-Matas, le texte Cravan VS Wilde de Merlin Holland, mais aussi ceux de Sébastien Lapaque, Eduardo Arroyo, Marcelin Pleynet, sans oublier les textes de Cravan himself dont des lettres inédites à son père, à sa mère et à ses "trois femmes"… La parution d'une correspondance avec l'une d'entre elles (Sophie Treadwell) est annoncée prochainement aux éditions Cent pages. La petite fille de Cravan apporte aussi un témoignage émouvant sur sa grand-mère Mina Loy et sa mère Jemima Fabienne Cravan Benedict qui avant de se suicider en 1997 enverra les archives concernant son père à tous ses anges gardiens. On trouvera également dans ce riche numéro des documents inédits dont de surprenantes photographies de Cravan en train de s'entraîner ou de combattre sur le ring. Définitivement, oui, Arthur Cravan est vivant! bien plus vivant que certains soi-disant vivants. 



Jemima Fabienne Cravan [Lloyd] Benedict (1919-1997) en décembre 1937, fille de Mina Loy et d'Arthur Cravan, photographie de Carl Van Vechten.








12.9.13

L'amour lettriste sur la rive gauche



Jean-Michel et Fred "internationale lettriste", Paris, 1951,
 tirage N°5/20 par Hans Bol en 2002, format 27,8 X 27,7 cm, 1150 €


 
Détail de Jean-Michel et Fred "internationale lettriste", Paris, 1951.


Love on the Left Bank exposé rive droite

On se précipite immédiatement à la galerie Vu pour y voir (jusqu'au 31 octobre 2013) les sublimes images du photographe hollandais Ed van der Elsken (1925-1990) issues de son livre mythique Love on the Left Bank paru en 1956. Ces photographies relatent une virée amoureuse (avec pour fil conducteur la fascinante muse Vali Myers) au début des années 50 dans un Saint-Germain-des-Prés qui ressemblait encore à quelque chose.  Ce qu'on dit rarement, c'est que dans ces images, on retrouve ceux et celles qui furent les acteurs principaux du lettrisme, de l'Internationale lettriste et de l'Internationale situationniste. Pour l'anecdote, certaines photographies témoignent même des dissensions internes au sein de ces mouvements, comme le détail reproduit ci-dessus du pantalon de Jean-Michel [Mension] où l'on peut lire : "L'internationale lettriste ne passera pas". Dans les reflets des miroirs du café "chez Moineau" (quartier général des lettristes) on aperçoit également Guy Debord, Michèle Bernstein, Gabriel Pomerand, Serge Berna, Joël Berlé et bien d'autres aujourd'hui disparus. Jean-Michel Mension raconte cette époque merveilleusement agitée dans un livre La Tribu paru aux éditions Allia en 1998. Il est conseillé de le lire avant de se rendre à l'exposition pour mieux comprendre les coulisses des images d'Ed van der Elsken. Les visiteurs les plus aisés pourront s'offrir pour quelques milliers d'euros les tirages originaux des superbes instantanés de cette oisive jeunesse rebelle sans le sou, à tout asservie... aux stupéfiants, à l'alcool et à l'amour.      

9.9.13

Arthur Cravan bande encore!



“Qu'il vienne celui qui se dit semblable à moi, que je lui crache à la gueule.”
(Arthur Cravan)


“Il faut remettre une fois par an son avenir en jeu.” (Arthur Cravan)

23.8.13

Achevé d'imprimer


Mon ami Fabrice Lefaix qui m'interrogeait récemment avec bienveillance sur la date d'impression de la biographie, m'a donné une idée lumineuse pour choisir judicieusement ce moment tant attendu, voire inespéré : "Tu devrais la publier pour le centenaire du mouvement Dada qui aura lieu en 2016." Effectivement, le début de l'année 1916 marque l’ouverture à Zurich en Suisse, d’une éphémère boite de nuit, le « Cabaret Voltaire », d’où vont surgir des étincelles de révolte, puis un incendie insurrectionnel et subversif qui va se propager comme une traînée de poudre à travers le monde : le mouvement Dada… dont Rigaut deviendra un membre influent et exemplaire. Quoi de plus normal alors que de faire coïncider cette publication avec cette commémoration que quelques-uns commencent déjà à évoquer. Rendez-vous donc en 2016, Inch'Allah!

17.8.13

Today is the last day of my life




On Friday night, Yahoo took down Martin Manley's website. A spokesperson told me: "After careful review, our team determined that this site violated our Terms of Service and we took it down."

Un site miroir de My life and death

3.8.13

8.6.13

DEADLINE




"Seuls ceux qui vont mourir savent toucher un homme s’il est vivant." (Jacques Rigaut) 

"Je rentre à l’instant de l’hôpital et, pour la première fois depuis ces dernières heures, je suis seul avec moi-même. J’alterne entre euphorie et désespoir. Je me sens comme saoul, assommé.

Moi qui croisait les doigts pour ne pas devoir me faire opérer, pour ne pas devoir subir un long et lourd traitement, je suis en partie exaucé. Le verdict est tombé : il n’y a rien à faire. Il me reste approximativement trente jours à vivre.

J’ai 58 ans et je n’en aurai jamais 59. Je mourrai en 2013.

Sur le trajet du retour, mon fils m’a donné l’idée de faire un blog, de me forcer à écrire mes impressions pour chacun des derniers jours de ma vie. Afin de les conscientiser, de les vivre intensément, de laisser un souvenir. Et de ne pas me réveiller un matin en me disant « plus qu’une semaine », « plus que deux jours », « plus rien ».

Le nom de ce blog est, bien entendu, inspiré du chef-d’œuvre de Victor Hugo qui marqua mon adolescence. Mais il ne s’agit plus d’un pamphlet politique. Des grandes espérances, de ma juvénile ambition de changer le monde il ne reste que trente petits jours.

Je ne souhaite pas entrer dans les détails concernant la maladie. Je ne souhaite pas entrer dans les particularismes de ma vie. Et parce que le temps m’est compté, il n’y aura pas de commentaires, pas d’adresse de contact. Du moins, de mon vivant.

Je m’excuse également par avance auprès d’éventuels lecteurs pour les fautes de frappe qui jalonneront certainement ces billets. Je n’ai jamais été très attentif à l’orthographe. J’avoue que c’est à présent le cadet de mes soucis.

Je me sens désœuvré. J’ai tant à faire avant l’échéance fatidique que je ne sais par quel bout commencer. Les idées se bousculent dans ma tête, les cris, les pleurs, les sentiments. Je suis spolié, victime d’une profonde injustice. Mais en même temps déjà résigné. Au moins ce blog me donne un moyen d’action.

Je sens poindre en moi la motivation pour faire des millions de choses. Des petites bulles d’enthousiasme qui gonflent puis éclatent, me laissant l’amère sensation que tout cela est vain, qu’on verra bien demain.

Hier encore, j’avais toute la vie devant moi. Trente ou quarante années, au bas mot. Aujourd’hui trente jours. Je pense que je ne réalise pas encore. Je dois être sous le choc.

Bon, je pense que mon fils doit avoir créé et configuré le blog. Il m’a même créé un compte Twitter. Je vais pouvoir poster ce premier billet.


À demain…" La suite ICI 

2.6.13

Jap Gambardella le magnifique



La grande injustice du dernier festival de Cannes s'appelle "La Grande Bellezza" (La Grande Beauté en VF), le dernier film de Paolo Sorrentino aurait mérité la Palme d'Or qui a été attribuée à un réalisateur dont le démagogue discours de remerciements a déclenché, à juste titre, une vive polémique. On conseillera donc aux lecteurs et lectrices du blog Rigaut de se précipiter dans les salles obscures pour déguster le magnifique film de Sorrentino. Le vrai Gatsby est italien, il s'appelle Jap Gambardella aka l'excellent comédien Toni Servillo. Ecrivain sexagénaire presque sans oeuvre, Jap Gambardella dérive avec élégance dans une Rome sublime et mortifère, méditant sur la vacuité de son existence. Pour tromper son ennui, il organise sur sa terrasse d'incroyables fêtes où le Tout-Rome vient s'étourdir dans une sorte de transe collective alimentée par les drogues et l'alcool qui coule à flots. Le jour se lève, ça m'apprendra, semble dire la moue de l'écrivain désabusé mais juste. Il y a du Jacques Rigaut chez Jap Gambardella. Quand il fait une confidence au spectateur : "J'étais destiné à la sensibilité." Rigaut a écrit lui-même : "Le Désir a été la sensibilité de mon enfance." Quand Jap croise une mondaine et qu'il lui demande son métier, la belle lui répond : "Je suis riche". "Un très beau métier", conclut-il.





27.5.13

"Le plaisir lorsque c'est une blessure."



Demain mardi 28 mai 2013, à partir de 14h30, vente aux enchères publiques chez Artcurial de manuscrits dont quelques feuillets de Jacques Rigaut. Des lignes inédites dont cet aphorisme : "Le plaisir lorsque c'est une blessure." On notera dans cette vente la présence de documents situationnistes et des correspondances inédites de Guy Debord. Le catalogue est consultable et téléchargeable en ligne.

22.5.13

La mort de Dieu




On se souvient du Scandale de Notre-Dame, le jour de Pâques, où le lettriste Michel Mourre habillé en moine dominicain annonça la mort de Dieu devant quelques milliers de fidèles médusés. Peut-on rapprocher le sermon blasphématoire de Mourre au geste définitif tout aussi blasphématoire du samouraï païen Dominique Venner. L'historien droitiste avait-il lu Drieu et Jacques Rigaut? Probablement.

"Un regret subsiste : on ne voudrait pas partir avant de s’être compromis ; on voudrait, en sortant, entraîner avec soi Notre-Dame, l’amour ou la République." (Jacques Rigaut)

12.5.13

Taylor Mead (31 décembre 1924 - 8 mai 2013)


Pic by Cati Laporte


Post du 6 juin 2005

"Finally la bibliothèque était fermée... J'appelle alors Cati qui me fait découvrir son quartier : l'East Village. En fin d'après-midi, nous nous rendons chez Bill, son ami peintre qui organise une vente de ses tableaux dans le très bel appartement d'un immeuble qui semble insignifiant de l'extérieur mais intégralement Art déco à l'intérieur. Le propriétaire aveugle nous souhaite la bienvenue. Un énorme ventilateur apporte un peu de fraîcheur aux invités auxquels on offre des grands verres de San Pellegrino glacée avec une tranche de citron. Je songe à J.R qui aurait sa place dans cette ambiance surannée... Nous ne sommes pas là par hasard. Nous discutons avec Sandy, la délicieuse dame qui tient les Ecrits de Rigaut sur la photo, elle a connu la famille du Comte de Roussy de Sales, le préfacier de "Papiers Posthumes" publié au Sans Pareil en 1934. Elle me promet de m'appeler pour me communiquer le tél d'un descendant de la famille qui vit à New York et qui j'espère a conservé les archives du Comte... Le monsieur à côté d'elle est le poète Taylor Mead qui a joué son propre rôle dans "Coffee and Cigarettes", le film de Jim Jarmush. Taylor a également joué dans les films d'Andy Wharol. Aujourd'hui, il continue à écrire de la poésie. On peut l'entendre au "Bowery Poetry Club" où je dois me rendre demain soir."

1.5.13

L'amie américaine



Cole Porter & la décoratrice d'intérieur Elsie de Wolfe,
amie de Jacques Rigaut (1934)

14.4.13

17.3.13

Anniversaire



Maurice Ronet est mort le 14 mars 1983. Trente ans déjà.

14.3.13

Rencontre


Photo @Jean-Christophe Mahé

Le soleil brillait au cimetière de Montmartre lors de l'inhumation de Daniel Darc, comme une embellie miraculeuse dans cet hiver glacé et interminable. Daniel repose désormais à quelques tombes de celle de Jacques Rigaut. Puissent leurs belles et facétieuses âmes se rencontrer. Inhumé un 14 mars, date de la mort d'Alain Bashung (14/03/2009), mais également celle de Maurice Ronet (14/03/1983).

11.3.13



"Je vais vous donner trois bonnes raisons d'aller au cimetière Montmartre : Nijinsky, mon père Abraham Rozoum et Jacques Rigaut" (Daniel Darc, Genève, 11 avril 2008)

Daniel sera inhumé vers 13h le jeudi 14 mars au cimetière de Montmartre. Une cérémonie aura lieu le même jour à l'Oratoire du Louvre à 11h15.

1.3.13

Daniel Darc (20 mai 1959 - 28 février 2013)


Chez Daniel Darc, Paris 11ème. @JLB

Quand un feu follet s'éteint

"Ne me secouez pas, je suis plein de larmes", écrivait Henri Calet quelques jours avant de mourir à 53 ans. Tu voulais lire Calet, tu voulais tout lire. Après la lecture de Calet, tu diras : "Je l’ai découvert, et j’ai eu l’impression de lire Céline, mais sans la haine. Et ça fait du bien." Ta curiosité littéraire était sans limites, chez toi dans ta grotte parisienne du 11ème où tu te réfugiais tel un Diogène des temps modernes, tu entassais les livres, des piles vertigineuses qui s'écroulaient régulièrement autour de toi, mais dans ce désordre organisé, t'arrivais toujours à mettre la main sur LE livre. Je me souviens que sur ton lit on pouvait voir la forme de ton corps dessinée par les livres. C'est là dans cette thébaïde rassurante, "cette arche immobile et tiède" que tu aimais te réfugier " loin de l'incessant déluge de la sottise humaine". (A rebours, Huysmans). C'est là qu'on t'a retrouvé, dead. Mort à l'arrivée. Comme ce futur tatouage D.O.A Dead on Arrival que tu voulais inscrire sur ta nuque. Comme un dernier clin d'œil à la mort avec laquelle tu aimais plaisanter. Pierre Drieu la Rochelle et Jacques Rigaut nous avaient réunis. Jacques Rigaut que tu considérais " comme le plus grand écrivain de tous les temps". Tu ajoutais que tu avais peur "de tendre vers le même destin que Jacques Rigaut." Je ne pense pas que tu te sois suicidé, tu aimais jouer avec la mort, mais tu n'étais pas suicidaire. Ton cœur a lâché, d'avoir trop vécu, d'avoir trop battu. "C'est sur la peau de mon cœur que l'on trouverait des rides", écrivait encore Henri Calet. Tu connaissais par cœur les dialogues du film de Louis Malle, Le Feu follet, quand ce chef d'œuvre du cinéma français était sorti en DVD, tu en avais acheté par dizaine que tu offrais à tes amis, aux gens que tu croisais. Tu pouvais aussi réciter Drieu, et Rigaut, à qui tu avais dédié ton disque "Amours suprêmes", plus précisément pas "A Jacques Rigaut" mais "Pour Jacques Rigaut". Pour c'est beaucoup plus fort que à. Tu avais l'art de la (bonne) formule et le sens du détail qui va toucher droit au cœur. Tel un admirateur transi, tu aimais emprunter les mots de ceux que tu chérissais, tu les mêlais aux tiens, des hommages référentiels que seuls les initiés pouvaient comprendre. Dans ta chanson Le Feu follet (album Nijinsky, 1994), on entend Drieu, Rigaut et Alain Leroy : " Si je suis votre ami / Aimez-moi comme je suis / D'ailleurs je ne suis pas beaucoup / J'aurais voulu être vous / Ce doit être assez doux / Quand un feu follet s'éteint / Que devient-il est-ce la fin / La fin ce doit être doux / Peut-être est-ce comme être vous / Ma vie elle ne va pas assez vite / Alors je l'accélère / Je la redresse." Dans La main au cœur (album Crèvecoeur, 2004), tu décris le suicide de Jacques Rigaut : "Je porte la main à mon cœur mais / Je ne sais plus de quel côté il est... / Quelles drôles de vies que nos vies / Suspendues à celles des femmes." Lors d'un concert à Genève en plein milieu de la chanson Nijinsky, tu avais lancé au public : "Je vais vous donner trois bonnes raisons d'aller au cimetière Montmartre : Nijinsky, mon père Abraham Rozoum et Jacques Rigaut" (Je pense à ta maman qui doit avoir le cœur brisé ce soir.) En 2005, j'ai immédiatement pensé à toi pour écrire la préface de la biographie de Jacques Rigaut. Je t'ai envoyé une lettre. Deux jours après, tu m'appelais, enthousiaste et heureux comme un enfant. Deux ans après, tu me dictais au téléphone quelques (belles) lignes (voir ci-dessous), de mon côté je peinais aussi à écrire. L'amitié prit le dessus. Mais tu y pensais toujours à cette préface. En début d'année, tu m'écrivais pour me dire que je pouvais toujours compter sur toi. Je t'avais répondu qu'il n'y avait rien d'urgent, que Rigaut venait d'arriver à New York… Il n'y aura peut-être pas de préface de D.D, mais tu seras évidemment présent dans cette vie de Jacques Rigaut. La dernière fois que je t'ai vu, tu vendais quelques-unes de tes reliques accumulées dans ton refuge, lors d'un vide-grenier près de chez toi. Ta compagne Sophie était là, protectrice et souriante (Je pense à elle aussi). Des gens te reconnaissaient, venaient te demander des autographes, tu les accueillais tout sourire avec ta gentillesse légendaire. Tu savais aussi écouter avec une infinie patience les lourds qui, dans une autre vie, t'assuraient avoir joué avec toi. Tu étais malin (dans le bon sens du terme) comme un crocodile qui ne dort que d'un œil. Même si tu avais une passion pour les lames, ton arme préférée était l'humour. Une arme défensive très efficace que tu savais manier avec élégance. Ce jour-là, tu m'as offert un disque vinyle pirate des Clash. Tu avais la générosité embarrassante. Tu voulais donner en permanence à tout le monde. Tu vidais tes poches avant qu'on te le demande. Un jour, tu m'as donné la croix que tu portais autour du cou, comme pour sceller le pacte de notre amitié. Je n'avais rien sur moi à te donner en échange. Ce soir, tu me manques déjà, terriblement. Mon frère d'armes, je te pleure.

Jean-Luc Bitton




Photo Laurent Askienazy






Ébauche inédite d'une préface à la biographie de Jacques Rigaut, Daniel Darc, août 2007"Tous les chemins mènent à mort. Ça suffit. Hop ! Tout est là ! Jacques Rigolo en quelque sorte. Drieu avait du talent, lui. Ça gêne le talent. Ça prend de la place. Plus d’endroit pour loger le génie…comme on loge une balle. Perdue, mais pas pour tous. Précise, en pleine poitrine. Les rōnin avant d’aller au combat jeûnaient plusieurs jours pour ne pas se répandre en merde au cas où le sabre les trancherait en deux. Jacques Rigaut a-t-il fait ça ? En tout cas, ça me plaît de le penser. Et puis la balle, n’était-ce pas justement pour éviter de se répandre. Ecrire on s’en fout. Il faut savoir se retenir. Nous sommes tous des dandys, nous portons les mêmes cravates serrées autour du cou ou du coude, selon les moments ou les besoins."


Mail de Daniel Darc à JLB du 15 janvier 2013"Jean-Luc, désolé : je lis seulement aujourd'hui ton mail ( je pense que Rigaut comme Gilbert-Lecomte auraient fait la même chose - ou non-chose, peut être ). Bon anniversaire, en retard. Je vais boire une bonne pinte de Guinness pour tes 53 ans! ( à nous deux ça fait 106! Quel cauchemar! ). Ah, j'oubliais : tu peux, s'il n'est pas trop tard, profiter de moi actuellement : je suis dans ma phase "up": si tu le désires, je me sens prêt pour écrire ta préface. Je t'aime.
Daniel.

P.S: j'oubliais : il semble qu'en Suisse, on puisse encore trouver le tarot de Brian Eno. Si tu m'en trouves un ça me ferait plaisir. Je te le rembourserais évidemment. Merci et à bientôt.
Daniel.

Envoyé de mon cauchemar personnel"











Photo Franck Chevalier

28.2.13

Stéphane Hessel VS Jacques Rigaut


Feu sur l’ambulance !

Hessel toujours pas mort
"S’il serait parfaitement absurde d’en nier l’incomparable utilité, il faut bien avouer que les ambulances agacent. Vous êtes à une terrasse de café, absorbé dans la lecture d’une grande œuvre, évoluant dans un univers parallèle, et voilà que l’atroce stridence vous rappelle à la trivialité des ennuis de circulation. La décharge de stress qu’induit la sirène peut soudainement envenimer une controverse jusque là courtoise, et sa prévalence sonore vous ruiner une déclaration d’amour. Il y aurait bien moyen de remédier à ces inconvénients mais l’épaisseur et la vulgarité de notre époque est telle qu’il est à peu près certain que nos suggestions resteraient lettres mortes.

Pourtant, au vu de notre puissance technologique, il ne serait tout de même pas très complexe de substituer, à ce chromatisme exaspérant, de beaux cuivres solennels et grandioses, une complainte de Verdi ou un remix electro-hardcore de Carmina Burana. Et non moins réalisable de commuter la musique d’alarme en Requiem, si le patient venait à rendre l’âme durant son transport, les voitures voisines décélérant alors en signe d’hommage, les piétons se signant ou soulevant leurs couvre-chefs au passage, tandis que les pires porcs consuméristes seraient judicieusement amenés à une méditation sur la fragilité de l’existence.

En attendant, comme ces subtils aménagements ont peu de chance d’être réalisés, on peut comprendre qu’on soit parfois saisi par la pulsion de tirer sur une ambulance. Je m’autoriserai donc à évoquer Stéphane Hessel. L’odieux vieillard, en effet, n’en finit pas de radoter. À cet âge qu’on qualifiât autrefois de « vénérable », on serait censé, à mon avis, s’être un rien détaché des affaires du monde et se préoccuper surtout de préparer sa mort. Mais non, papi Hessel n’en finit pas de gesticuler dans la lumière pour venir postillonner ses navrantes sommations.

Après Indignez-vous ! (qui promouvait donc une attitude habituellement réservée aux vieilles dames), parce que son éditeur espère sans doute refaire le coup du best-seller réalisé sur vingt pages de lieux communs, Hessel titre à présent : Vivez ! Ces mots d’ordre exprimés avec impératif plus point d’exclamation ont vraiment un détestable écho de propagande pubarde et totalitaire. « Vivez ! » Voilà qui vous donne l’envie immédiate de contacter l’Agence Générale du Suicide, que le sémillant Jacques Rigaut avait fondée au temps du Surréalisme. Non, mais ! Je vis, si je veux !

On imagine déjà les prochains articles de ce catéchisme autoritaire post-moderne ; « Luttez ! », « Mélangez-vous ! », « Souriez ! », ou n’importe quel autre ânonnement simpliste destiné aux masses abruties de slogans. Il le rentabilise à mort, en tout cas, Hessel, son quart d’heure warholien, il l’étire dans tous les sens. C’est qu’on a eu droit à ses poèmes préférés, à ses entretiens et même, puisqu’il n’y a plus aucune limite au grotesque : Stéphane Hessel et le Dalaï Lama… Si, si… Le maître ès indignations avec le pape des bouddhistes, ces gens qui justement ne s’indignent jamais mais conservent au contraire un imperturbable sourire ironique devant un monde tenu pour essentiellement illusoire. Il arrive seulement, parfois, qu’ils protestent, les bouddhistes. Auquel cas ils s’immolent.

« Immolez-vous ! » aurait écrit un Stéphane Hessel bouddhiste, et c’eût été autrement plus cocasse. Mais la seule dimension bouddhiste que notre Hessel à nous possède, c’est cette invraisemblable propension à rejoindre la vacuité. Et il faut qu’il la rejoigne avec l’envahissant chahut d’un gyrophare.

Feu sur l’ambulance !"

ROMARIC SANGARS Causeur.fr 28 avril 2012

24.2.13

Alain Virmaux R.I.P



Triste nouvelle. Alain Virmaux est mort. Il a rejoint Odette décédée en 1996. Paradoxalement, il n'existe aucun Wikipédia sur ce couple de chercheurs et historiens dont les ouvrages érudits sont précieux. Tous ceux qui s'intéressent à la littérature, à la poésie, au surréalisme, à Dada, et au Grand Jeu.... leur doivent beaucoup. J'adresse mes sincères condoléances à leurs proches.




BIBLIOGRAPHIE

Soupault, Philippe (1897-1990), Écrits de cinéma / Philippe Soupault ; textes réunis et présentés... par Alain et Odette Virmaux, Plon, 1979

La revue du cinéma : 1928-1931, 1946-1949 / préf. par Jean-Paul Le Chanois et Jacques Doniol-Valcroze ; introd., tables, index, témoignages établis et réunis par Odette et Alain Virmaux, P. Lherminier, 1979

Virmaux, Alain Dictionnaire des mouvements artistiques et littéraires, 1870-2010 : groupes, courants, pôles, foyers : littérature, peinture, théâtre, cinéma, musique, architecture, photo, bande dessinée / Alain et Odette Virmaux ; avec le concours de Prosper Hillairet et de Lucien Logette, [Nouvelle éd.] le Félin-Kiron 2012
Virmaux, Alain, La Constellation surréaliste / Alain et Odette Virmaux , la Manufacture, 1987

Dictionnaire du cinéma mondial : mouvements, écoles, courants, tendances et genres / sous la dir. d'Alain et Odette Virmaux, Éd. du Rocher, 1994

Virmaux, Alain, André Breton, qui êtes-vous ? / Alain et Odette Virmaux [Nouv. éd.], Éd. la Manufacture, 1996
Virmaux, Alain, André Breton : le pôle magnétique... / Alain et Odette Virmaux, Éd. Olbia , 1998

Virmaux, Alain, Dictionnaire mondial des mouvements littéraires et artistiques contemporains : groupes, courants, pôles, foyers : littérature, peinture, théâtre, cinéma, musique, architecture, photo, bande dessinée / Alain et Odette Virmaux, Éd. du Rocher, 1992

Virmaux, Alain, André Breton / Alain et Odette Virmaux, la Manufacture, 1987
Virmaux, Alain, Antonin Artaud et le théâtre / par Alain Virmaux, Seghers, 1977

Virmaux, Alain, Antonin Artaud et le théâtre / par Alain Virmaux, Union générale d'éditions, 1977
Les Surréalistes et le cinéma / [scénarios, textes et documents choisis et présentés par] Alain et Odette Virmaux, Seghers, 1976

Soupault, Philippe (1897-1990), Ecrits de cinéma / Philippe Soupault ; textes réunis et présentés... par Alain et Odette Virmaux, Nouv. éd., [Ramsay], 1988

Delons, André (1909-1940), Chroniques des films perdus : écrits de cinéma 1928-1933 / André Delons ; textes réunis et présentés par Alain et Odette Virmaux, Rougerie, 1995

Delons, André (1909-1940), Poèmes : 1927-1933 ; (suivis de) L'Homme désert / André Delons ; textes réunis et présentés par Alain et Odette Virmaux, Rougerie, 1986

Cramer, Hendrik (1884-1944), Visions et naissances / Hendrik Cramer,... ; présentation et notes de Alain et Odette Virmaux, Éd. du Rocher, 1988

Le "Grand jeu" et le cinéma : anthologie / [textes de] Gilbert-Lecomte, Daumal, Vailland... [et al.] ; [présentés par] Alain et Odette Virmaux, Éd. Paris expérimental, 1996
Cravan, Vaché, Rigaut ; (suivi de) Le Vaché d'avant Breton : choix d'écrits et de dessins / [réunis et présentés par] Alain et Odette Virmaux, Rougerie, 1982

Virmaux, Alain, Antonin Artaud qui êtes-vous ? / Alain et Odette Virmaux, la Manufacture, 1989

Colette (1873-1954), Au cinéma : critiques et chroniques, dialogues des films "Jeunes filles en uniforme", "Lac-aux-Dames", "Divine" / Colette ; textes réunis et présentés par Alain et Odette Virmaux, Flammarion, 1974

Virmaux, Alain, Artaud-Dulac : "La coquille et le clergyman", essai d'élucidation d'une querelle mythique / Alain et Odette Virmaux ; traduit en anglais par Dominique Virmaux et Tami Williams, [2e éd. revue et augmentée], Éd. Paris expérimental, 2009
Delons, André (1909-1940), Au carrefour du Grand jeu et du Surréalisme : textes polémiques et artistiques / André Delons ; réunis et présentés par Odette et Alain Virmaux, Rougerie,, 1988
Les Surréalistes et le cinéma / [textes réunis et présentés par] Alain et Odette Virmaux, Nouv. éd., Ramsay, 1988

Colette (1873-1954), Billets de théâtre : Ballets russes, Guitry, Mistinguett / Colette ; édition établie par Alain et Odette Virmaux, avec Élisabeth Gilet, le Félin-Kiron, 2008
Virmaux, Alain, Artaud-Dulac : "La coquille et le clergyman", essai d'élucidation d'une querelle mythique / Alain et Odette Virmaux ; trad. en anglais par Tami Williams, Éd. Paris expérimental, 1999

Roger Vailland / par René Ballet, Max Chaleil, Alain Virmaux... [et al.] Europe, 1988

Virmaux, Odette (19..-1996), Artaud : un bilan critique / Alain et Odette Virmaux, P. Belfond, 1979

Colette (1873-1954), Colette et le cinéma / [éd. par] Alain et Odette Virmaux ; avec Alain Brunet ; préf. de Claude Pichois, Fayard, 2004

La revue du cinéma : 1928-1931, 1946-1949. Tome deuxième, 1re série, numéros 11 à 19, 1930-1931 / préf. par Jean-Paul Le Chanois et Jacques Doniol-Valcroze ; introd., tables, index, témoignages établies et réunis par Odette et Alain Virmaux, Reprod. en fac-sim., P. Lherminier, 1979-.... (Cinq tomes dans la même collection)

Vailland, Roger (1907-1965), Le cinéma et l'envers du cinéma dans les années 30 : Vailland chroniqueur, critique, courriériste / Roger Vailland ; présentation et notes, Alain et Odette Virmaux, le Temps des cerises, 1999

Cocteau, Jean (1889-1963) Sur "Le sang d'un poète" / Jean Cocteau ; préf. de Dominique Noguez ; postf. d'Alain Virmaux ; textes réunis par Christian Lebrat, Éd. Paris expérimental, 2003

Gilbert-Lecomte, Roger (1907-1943), Poèmes et chroniques retrouvés / Roger Gilbert-Lecomte ; présentés par Alain et Odette Virmaux, Rougerie, 1982

Virmaux, Odette (19..-1996), Roger Gilbert-Lecomte et "Le Grand jeu" / Alain et Odette Virmaux, P. Belfond, 1981

Virmaux, Alain, Les grandes figures du surréalisme international / Alain et Odette Virmaux, Bordas

Apollinaire, Guillaume (1880-1918), La Bréhatine : cinéma-drame / par Guillaume Apollinaire et André Billy ; avant-propos et établissement du texte par Claude Tournadre ; avec une étude sur «la Bréhatine» et le cinéma, Apollinaire en quête d'un langage neuf, par Alain Virmaux..., Lettres modernes, 1971
Poètes maudits d'aujourd'hui. Introduction par Pierre Seghers. Antonin Artaud, par Alain Virmaux. Gilberte H. Dallas, par Anne Clancier. Jean-Pierre Duprey, par Bernard Noël. André Frédérique, par Hubert Juin... [Etc.] Choix de poèmes, Seghers, 1972

Vitrac, Roger (1899-1952) Lettres à Jean Puyaubert / Roger Vitrac ; présentées et réunies par Alain et Odette Virmaux, Rougerie, 1991

Virmaux, Alain, Un Genre nouveau, le ciné-roman / Alain et Odette Virmaux, EDILIG, 1983

Les grandes "écoles" esthétiques / réuni par Guy Hennebelle ; avec le concours d'Alain et Odette Virmaux, "CinémAction", 1990

Soupault, Philippe (1897-1990), Écrits de cinéma. 1, 1918-1931 / Philippe Soupault, Plon, 1979

Virmaux, Alain, Antonin Artaud et le théâtre, Seghers, 1970

22.2.13

Hommage musical à une amie de J.R.



"Comme je t'en avais parlé, c'est donc Valérie Rouzeau, ici, lisant un extrait des "Carnets" de Mireille Havet (je pense que c'est celui de 1922) pour Indochine. Comme quoi, même la poésie aussi circule... Et c'est bien pour Claire Paulhan... [Le texte dit : "Nos maîtres sont morts / Et nous sommes seuls / Notre génération n'est plus une génération / Ceux qui restent / Le rébut et le coupon / D'une génération qui promettait hélas plus qu'aucune autre /Tout le monde est désaxé / Tout / Et nous, enfants gâtés / Nés pour le plaisir du soir / La douceur des lampes / Le crépuscule qui fond les contours / Nous voici en pleine apocalypse / Nous aimons tout ce qui finit et tout ce qui meurt / Voilà pourquoi sans doute tous nos amis sont morts / Notre faute est d'y survivre"]" (Message d'Henri Graetz à JLB)