5.11.24

4.11.24

Annie Le Brun

 




Annie Le Brun détestait les anniversaires et commémorations, elle avait refusé de participer aux préparatifs du centenaire du surréalisme. En revanche, elle avait accepté de rééditer ce recueil de 465 citations surréalistes, comme des « balises lumineuses » qui nous invitent à changer de chemin, 465 preuves irréfutables que « non seulement il était une fois mais que toujours il sera une fois ». Des preuves qui nous questionnent et nous rappellent qu’il nous appartient d’énoncer urgemment « la médiocrité de notre univers ». C’est le premier livre posthume d’Annie Le Brun, il y en aura d’autres, quelques jours avant sa disparition qui nous a laissés esseulés en plein milieu de l’été, Annie finalisait un livre sur l’intelligence artificielle. En attendant, lisons ces mots qui font l’amour en compagnie de Rigaut (« Je vous aime assez pour n’avoir rien à vous dire »), Breton (« Le cœur humain, beau comme un sismographe »), Cravan (« Désirs, vous m’avez laissé à moitié mort sur une chaise » et de bien d’autres.

31.10.24

La petite librairie


Etonnant de retrouver Drieu et Rigaut dans La p'tite librairie de François Busnel à une heure de grande écoute... diffusé le 16 octobre 2024. 

 

30.9.24

Le Feu follet sur Arte

 


Depuis le 23 septembre et jusqu’au 15 décembre 2024, le film « Le Feu follet » de Louis Malle est disponible gratuitement sur Arte. Cliquez ICI pour voir le film. Ceux qui n’ont pas encore vu l’un des plus beaux films du cinéma français du XXe siècle n’auront vraiment plus d’excuses! C’est grâce à ce film que j’ai écrit la biographie de Jacques Rigaut.

7.9.24

Trouvaille

 






Une curiosité que cet exemplaire du "Feu follet" (trouvé dans une boîte à livres) avec une dédicace (“ce récit des tristesses des grandes villes”) à Louis Dumont-Wilden, écrivain, biographe, critique belge et fondateur de l’hebdomadaire “Pourquoi pas?”.




15.8.24

Annie

Légende de la photo : En 2019, Annie était venue me soutenir chez Gallimard lors de la corvée du service de presse de ma biographie de Rigaut dont elle avait rédigé la remarquable préface.


Il y a toujours une part d’incrédulité quand on apprend la mort d’un être cher, puis la tristesse et l’accablement vous tombent dessus. J’ai appris le 1er août la mort d’Annie Le Brun (1942-2024), une mort brutale non annoncée en plein milieu de l’été. "J'espère que vous continuez à bien vous mouvoir dans cet étrange monde. », m’écrivait-elle dans l’un de ses derniers mails  qu’elle signait invariablement « De tout cœur ». C’est mon ami musicien Henri Graetz qui me l’avait présentée en 2013 lors de l’exposition "Victor Hugo et le surréalisme". Je l’avais revue ensuite au vernissage de la magnifique exposition "Sade-Attaquer le soleil" au musée d’Orsay dont elle était la commissaire générale et signataire du catalogue. En 2016, Henri Graetz m’invitait  à un concert de Nicolas Ker et d’Arielle Dombasle, improbable duo qu’il accompagnait au violon. Annie Le Brun était dans le public. A la fin du concert, je lui ai demandé si elle voulait bien m’écrire une préface pour ma biographie de Jacques Rigaut en voie d’achèvement. « Bien sûr, me répondit-elle, votre livre sera un événement. » En quelque pages, elle fit le plus beau portrait de Lord Patchogue. Je lui en serai éternellement reconnaissant. Annie Le Brun était une femme libre, elle vivait contre son temps. Visionnaire aussi, dans son premier livre en 1977, « Lâchez tout », elle dénonçait déjà les dérives sectaires et totalitaires du néoféminisme contemporain. Ce premier essai était un appel à la désertion : « Je serai toujours du côté des déserteurs contre les armées en marche. » Les « staliniennes en jupons » n’ont pas apprécié. Oui, toute sa vie, et à travers toute son œuvre, Annie Le Brun aura vécu contre son temps, contre l’enlaidissement du monde, contre la marchandisation de l’art, contre l’idéologie déconstructiviste. Annie Le Brun nous rappelait que « ce qui n'a pas de prix, ce sont les choses qui nous font vivre ». Elle va nous manquer, terriblement. 
 

24.7.24