15.3.23

Anniversaires

 



Il y a 40 ans, l'immense Maurice Ronet (13 avril 1927-14 mars 1983) disparaissait. En 2013, je lui rendais hommage dans le numéro 5 de la revue Schnock. Il y a bientôt 20 ans l'écrivain Frédéric Berthet (1954-2003) nous quittait. Je lui consacre un dossier important (portrait et textes inédits) dans le numéro 46 de la revue Schnock qui paraît ce 15 mars 2023. 






15.2.23

La carte de visite

 









Une récente découverte totalement inédite : une carte de visite de Jacques Rigaut, une lettre autographe signée de Jacques Rigaut à Antoine Bourdelle (1920), un article sur Bourdelle par Jacques Rigaut paru dans le Gaulois du 21 août 1920. Provenance : archives du musée Antoine Bourdelle. Remerciements à Claire Boisserolles.

Jacques Sereys (2 juin 1928 - 31 décembre 2022)

 







Le comédien Jacques Sereys qui nous a quittés à la fin de l'année 2022 évoque ses souvenirs du Feu follet dans lequel il joue le rôle de Cyrille Lavaud, l’obséquieux mari de Solange. Lors de mes recherches, j’avais rencontré Philippe Collin qui était l’assistant de Louis Malle, j’avais également contacté la comédienne Yvonne Clech qui tient le rôle de Mademoiselle Farnoux, nous devions nous rencontrer mais elle est décédée quelques jours après notre discussion téléphonique.



18.11.22

"Le jour se lève ça vous apprendra."


C'est aujourd'hui que sort en librairie une nouvelle édition du florilège des écrits de Jacques Rigaut publié par les éditions Cent Pages et préfacé par votre serviteur. L'ouvrage est poinçonné (aux Lilas) par un trou qui traverse intégralement le livre, métaphore graphique de la balle mortelle du revolver de Rigaut.  

 

9.11.22

Hasard objectif



9 novembre 2022, le grand jour! Sortie nationale dans les salles de cinéma des films de Louis Malle, dont "Le Feu follet" qui sera projeté au cinéma Le Champo à Paris pendant deux semaines. L'occasion pour beaucoup comme pour moi de voir pour la première fois en salle ce film culte et chef-d'oeuvre du cinéma français, inspiré par le roman de Drieu qui racontait les derniers moments de la vie de son ami Jacques Rigaut.  Le film était sorti le 14 octobre 1963 et inaugurait une nouvelle salle de cinéma à Saint-Germain-des-Prés, Le Dragon, pour douze semaines d'exploitation. La presse unanime avait plébiscité le film et l'interprétation de Maurice Ronet qui joue le rôle de Jacques Rigaut. Le 9 novembre 1929, Jacques Rigaut était inhumé au cimetière de Montmartre. La date du 9 novembre 2022 a été choisie totalement par hasard par la société Malavida qui s'occupe de la sortie de cette retrospective. Alexandra Stewart qui joue le rôle de Solange évoquera ses souvenirs du tournage ce soir à la séance de 19h50.
 

7.11.22

Save the date



Cimetière de Montmartre, 6 novembre 2022. « Je me tue parce que vous ne m’avez pas aimé, parce que je ne vous ai pas aimés… Je laisserai sur vous une tache indélébile. Je sais bien qu’on vit mieux mort que vivant dans la mémoire de ses amis. Vous ne pensiez pas à moi, eh bien, vous ne m’oublierez jamais ! » (Pierre Drieu La Rochelle, Le Feu follet) 

30.10.22

"C'est comme ça et je vous emmerde."

La 5ème et dernière vente de la bibliothèque des Avant-gardes de Paul Destribats aura lieu chez Christie’s Paris les 3 et 4 novembre 2022. Parmi les 450 lots de la vente, deux lots concernent Jacques Rigaut avec un de ses manuscrits autobiographiques les plus importants (32 pages) que Paul Destribats avait eu la gentillesse et l’élégance de m’autoriser à consulter lors de mes recherches. Certains collectionneurs conservent jalousement leurs trésors littéraire dans des coffres et refusent de coopérer avec les chercheurs. Paul Destribats n’était pas ce genre de collectionneur. L’autre lot est un exemplaire du premier livre d’André Breton « Mont de piété » (1919) avec un envoi autographe sibyllin à Jacques Rigaut daté de 1921 : "Tout à Jacques Rigaut le délice inhumain De ce premier REFUS qu’il est fait pour entendre Lui dont la main pourtant garde dans votre main L’aspect inquiétant d’un télégramme tendre André Breton Pâques 1921" 



 "Rien ne permet d’affirmer que Jeanne Double ait inspiré à Rigaut un de ses textes les plus aboutis, « Madame X », même si quelques éléments biographiques sont troublants . À l’instar de Jeanne Double, Madame X est divorcée, vivant seul avec son fils, puis aura un second amour dont Rigaut donne les initiales J.C., comme celles du re-vuiste Jacques Charles, propriétaire de l’Olympia, avec lequel Jeanne aura un autre enfant. Dans ce long texte, en large part autobiographique, écrit probablement en 1921 – 1922 et resté inédit jusqu’en 1970, Rigaut fait le récit cynique d’une aventure amoureuse ratée dès son commencement, avec une sorte de Madame Bovary qu’il prend comme sujet d’analyse (…) À défaut d’être son amant, Madame X prend Rigaut pour confident, elle l’utilise comme une oreille attentive, un monologue autiste parfois exhibitionniste dans la divulgation de son intimité : « La personne qui ne disait jamais coucher mais « se donner » (ce qui éclaire assez l’idée qu’elle avait de l’amour) savait très bien exprimer qu’elle ne demandait pas à son mari si ça lui faisait plaisir lorsqu’elle lui enfonçait le doigt dans l’anus, et qu’elle n’aimait branler ce mari qu’en passant le bras entre ses cuisses. » Rigaut tient son rôle d’homme de compagnie tout en prenant des notes in situ sur cet archétype féminin dont l’ennui le fascine. (…) L’humour caustique de Rigaut tourne parfois au comique avec les introspections du narrateur comparables à la verve satirique d’un Sacha Guitry : « Un soir qu’elle pleurait cinquante minutes je ne faisais que m’épouvanter sur le risque de prolongation de la soirée. (…) Je craignais que ces larmes ne tombent sur mon plastron . » « Madame X » est également un texte sur la frustration d’une relation sadique dans lequel Rigaut évoque pour la première fois sa sexualité de manière directe et crue : « Ainsi que je l’ai dit plusieurs fois, je ne pouvais pas me trouver près d’elle sans bander mais si je m’éloignais d’elle à peine de quelques mètres je débandais rapidement. (…) Car j’avais mal aux couilles d’avoir passé plusieurs heures sans débander, et la masturbation seule pouvait remédier à cette douleur. (…) Certaines lectures ou certaines pensées m’ont donné cette envie de jouir après laquelle il m’était difficile de ne pas me branler (je ne me suis jamais défendu contre le plaisir) d’autres fois la simple découverte que plusieurs semaines s’étaient écoulées sans que je me sois branlé eût suffi à me faire recommencer, mais il n’y a dans la masturbation rien qui réponde au désir que je puis avoir pour une femme . » Enfin Rigaut fait un constat de nullité de la relation homme-femme, avec la souffrance de l’impossibilité de trouver quelqu’un à qui s’attacher, quelqu’un qui le retienne, une amertume exprimée dans « Madame X » par ces deux fameux aphorismes : « Nous sommes admirablement faits pour ne pas nous entendre . (…) C’est comme ça et je vous emmerde . »" in Jacques Rigaut, le suicidé magnifique, Gallimard, 2019.

22.7.22

« Le monde était peuplé d’êtres que décidément il ne connaîtrait jamais. il se tuerait demain, mais il fallait finir la nuit d’abord. Une nuit, c’est un chemin tournant qu’il faut parcourir de bout en bout. »