20.2.20

Entretien

Entretien avec Jean-Luc Bitton - (Jacques Rigaut - Le suicidé magnifique, Gallimard, Octobre 2019)


- Jean-Luc Bitton, Jacques Rigaut - Le suicidé magnifique, Gallimard, Octobre 2019, 720 p., 35 €
I

Parutions.com : Votre biographie sur Emmanuel Bove est parue il y a 25 ans. Quel chemin littéraire avez vous entrepris pour produire ce monumental travail sur Jacques Rigaut, peu en rapport (voire, à l'opposé) avec l'auteur de Mes Amis ?

Jean-Luc Bitton : Je ne pensais jamais réitérer une entreprise biographique tant la tâche est ardue, d'autant plus qu'il s'agissait pour Bove comme de Rigaut, d'une première biographie. Vous êtes la deuxième personne à me faire remarquer qu'un quart de siècle sépare ces deux biographies. L'élément déclencheur qui m'a poussé à me lancer dans ces folles aventures a été le cinéma. Pour Bove, ce fut Wim Wenders que j'avais découvert avec son film "Au fil du temps" et qui dans un entretien citait Emmanuel Bove, comme un auteur qu'il aimerait adapter au cinéma. Je me suis alors plongé dans l'œuvre de Bove pour laquelle j'ai eu un coup de foudre, puis j'ai commencé à faire des recherches dans le but de réaliser un documentaire. Je n'ai pas réussi à trouver le financement pour ce projet, qui s'est fait plus tard dans la formidable série "Un siècle d'écrivains" du regretté Bernard Rapp. Entre-temps, j'avais rencontré le comédien et dramaturge Raymond Cousse, qui bataillait chez Flammarion pour faire rééditer l'œuvre de Bove. Avant de mettre fin à ses jours en 1991, Raymond Cousse m'avait fait promettre d'achever la biographie de Bove, dont il avait écrit le premier chapitre. J'ai rassemblé nos documentations et poursuivi les recherches. En 1994, je publiais la biographie de Bove au Castor astral.

Pour Rigaut, c'est le film chef-d'œuvre de Louis Malle, ''Le Feu follet'', qui m'a amené à lire Drieu, puis Rigaut. Deuxième coup de foudre, en découvrant les Ecrits de Rigaut rassemblés et édités par Martin Kay en 1970 chez Gallimard. 


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Vie et mort de Lord Patchogue
Jean-Luc Bitton   Jacques Rigaut - Le Suicidé magnifique
Gallimard - Biographies 2019 /  35 € -  / 706 pages
ISBN : 978-2-07-271322-4
FORMAT : 15,5 cm × 22,5 cm

Annie Le Brun (Préfacier)


. «Cette mort (le frère d’une amie), celle de Rigaut, en faisant preuve de la vie dangereuse, donnent à frémir. Et puis, ce sont toujours les plus purs qui se laissent prendre à ces jeux terribles.[…] Je ne croyais pas que ce qui fut notre jeunesse (gens et rêves) si vite s’effondrerait dans la mort». (René Crevel, Lettres de désir et de souffrance)

90 ans après la mort de Jacques Rigaut (1898-1929), Jean-Luc Bitton (né en 1959), co-auteur avec Raymond Cousse (1942-1991) d’une biographie définitive d’Emmanuel Bove, parue en 1994, rend un flamboyant hommage au dandy des années 1920. Jacques Rigaut est mort à 30 ans d’une balle qu’il s’est logée en plein cœur, seul dans sa chambre de la clinique La Vallée-aux-Loups de Châtenay-Malabry, le 6 novembre 1929, au retour d’une nuit bien arrosée. Il s'y trouvait pour une troisième tentative de désintoxication aux drogues dures qu'il consommait depuis sa prime jeunesse.

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19.2.20

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Le Point du jeudi 6 février 2020, n° 2476. 

RétroNews

Recension illustrée avec des coupures de presse de l'époque  sur "RETRONEWS", site de presse de la BnF dont je découvre l'existence.


Jacques Rigaut, dadaïste flamboyant et suicidaire


"Au sein de cette génération de jeunes gens qui ont connu l'enfer des tranchées, et d'où furent issues des personnalités aussi diverses que Pierre Drieu La Rochelle ou Louis Aragon, Jacques Rigaut fut l'un des plus radicaux et des plus avant-gardistes – des plus élégants, aussi.

Dans sa biographie très complète parue en octobre 2019, Jacques Rigaut, le suicidé magnifique, Jean-Luc Bitton retrace le destin de celui qui, par son humour absurde et sa sensibilité désabusée, fut volontiers décrit comme « dada avant Dada ». Né en 1898 à Paris, dans un milieu petit-bourgeois, Rigaut se porte engagé volontaire en décembre 1916 et part au front en 1918. Il restera sous les drapeaux jusqu'à la démobilisation, en 1919.

Après la guerre, il fréquente les milieux littéraires de la capitale, où son charisme, son humour et son audace lui valent d'intégrer le cercle des dadaïstes. Il publie un premier article, Propos amorphes, en 1920. D'autres textes vont suivre par brefs à-coups, notamment dans la revue Littérature, fondée en 1919 par Breton et Soupault. Y transparaissent, sous un humour volontiers cynique et une nonchalance pleine de séduction, un refus – ou une incapacité – de croire en quoi que ce soit. Le motif du suicide est déjà omniprésent, qu'annoncent des titres comme Agence Générale du suicide.

À la même époque, Rigaut se lie également avec l'écrivain Drieu La Rochelle, qui, fasciné par ce dandy désenchanté, va lui consacrer plusieurs textes. Publié en 1923, le premier, La Valise vide, est un portrait à charge des mœurs dissolues du jeune dadaïste."

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