Parmi les cent quarante réponses à cette enquête, une personne a mentionné Jacques Rigaut comme l'une des rencontres les plus importantes de sa vie...
31.5.07
Fortuite et nécessaire
28.5.07
Japonaiseries
Merci à Luc Desportes qui m'a signalé cette référence au "Feu follet" dans le roman "Mélancholia" de l'écrivain japonais Ryu Murakami.
26.5.07
"Il avait une mère!"
Rigaut (à gauche) et Drieu (entre les jambes) au Canadel en 1921-22.
LE SUICIDE DE JACQUES RIGAUT
7 novembre 1929
À peine Jacques-Émile Blanche venait-il de m'annoncer la nouvelle que je vois apparaître Drieu :
— Mourir du désespoir de ne pouvoir être un écrivain, c'est un beau drame ! Je n'aurais jamais cru Rigaut capable d'un tel courage. Peut-être était-il né pour l'action et ne le savait-il pas ? C'est une action de se suicider... Ai-je précipité le dénouement lors de la dernière visite que je lui fis ? J'avisai sur sa table de chevet quelques papiers et comme son regard m'interrogeait : « Pas la peine, n'insistez pas, vous ne pourrez jamais écrire. » Et voilà. Je me sens un peu responsable.
C'est d'après ce pauvre garçon que Drieu créa le personnage de Gonzagues dans : La Valise vide, la meilleure nouvelle de Plainte contre Inconnu, et qui fit le succès subit du premier livre en prose, uniquement littéraire, qu'il publiait. Je vois Drieu frappé de cette mort de l'homme, de l'ami, et à la fois embarrassé soudain comme s'il devait dans ses bras prendre le personnage que son obsession, sa mémoire et la fiction ont mis naguère artistement au jour et qui, lui, continue de vivre. En 1921, j'avais connu Jacques Rigaut quand il tournait autour de Drieu, sachant qu'il l'intéressait et que rien n'amusait davantage le moraliste que de condamner un de ses amis; je le vis ensuite assez flatté de se reconnaître dans la nouvelle de Drieu, ayant d'ailleurs tout fait pour y entrer et affectant d'offrir, puis de taire, quelques secrets nouveaux sur sa personne avec une incroyable forfanterie, lorsque arrivant quelque part, il y trouvait son biographe et qu'on louait celui-ci d'avoir épuisé son sujet. Drieu se rappelait le manège.
Pour moi, depuis longtemps je l'avais perdu de vue. Il avait fini par se marier; une Américaine divorcée avec deux enfants. Sentimental, il joua la comédie du monsieur qui ne croit pas à ces balivernes. Selon Drieu, il la rendit malheureuse. Encore plus malheureux qu'elle, il l'attendait; elle tardait à revenir; il crut qu'elle ne reviendrait plus, et, comme l'inspiration littéraire, elle aussi, surtout elle, ne manifestait pas davantage, il s'est tué d'un coup de revolver. Et sa mère vivait, il avait une mère !
— Les surréalistes, m'a dit Drieu en partant, en feront un saint de leur Église. Ils l'en avaient chassé avec des injures.
pp. 712-713 in Les Mémorables II
Maurice Martin du Gard
21.5.07
Dans la ville de Tristan Hilar
"Nantes est une ville qui n'existe pas" écrit Philippe Forest. Nantes, pluvieuse et déserte. On comprend un peu mieux Jacques Vaché quand on arrive à Nantes. Ici, personne ne semble le connaître. Jacques Vaché? connais pas! Harry James? connais pas! Tristan Hilar? connais pas! Dans les archives de la presse locale, quelques articles datés du 7 janvier 1919 à la rubrique des faits divers : "Un drame de l'opium", "Les fumeurs d'opium. Deux morts", "L'Affaire de l'opium", "Qui a vendu l'opium?" Comment peut-on exister dans une ville qui n'existe pas? La ville la plus agréable de France, paraît-il. Bullshit! isn't it Jack?
Texte extrait du livre Les Solennels, Textes de Jacques Vaché et
Jean Sarment. Edité et présenté par Patrice Allain.Dilecta, 2007.
Le 2, place Graslin où se tenait le Grand Hôtel de France.
L'Apollo (en restauration) où Vaché et ses amis ont passé leur
dernière soirée avant d'aller s'enfermer
dans la chambre 34 du Grand Hôtel de France.
Livre : La mort de Jacques Vaché
par Stéphane Pajot.D'Orbestier, 2002.
L'Hôtel de France, rue Crébillon.
Ne pas confondre avec le
Grand Hôtel de France qui n'existe plus.
Remerciements à ma guide, Isabelle.
16.5.07
Pèlerinage
Devinez où? Vous avez plusieurs indices : deux images et une citation.
"L'ombre pâlit.
...Aux yeux de chat, la nuit s'en va de pas en pas..."
14.5.07
10.5.07
Epitáphios
Décidément, Jacques Rigaut inspire les musiciens. Je remercie Geoffroy D. du groupe Dernière Volonté qui m'a envoyé son dernier opus "Devant le Miroir". Geoffroy D. ne cache pas ses influences littéraires et cinématographiques avec la pochette de l'album, clin d'oeil avoué au "Feu follet". Le titre lui-même n'est pas sans rappeler l'univers rigaltien.
Extrait d'une interview de Geoffroy D.
Quelle est cette joie devant la mort dont tu parles ? Comment faut-il l’interpréter ? Est-ce l’expression ultime de l’amertume ou de la révolte ?
"Peut-être un peu les deux, mais je crois que cela m’a surtout permis de synthétiser les propos très forts de Jacques Rigaut ou de Drieu La Rochelle sur la question du suicide. J’ai eu envie de donner une autre dimension à cette idée de fin et de confronter deux sentiments paradoxaux que sont la "joie" et la "mort". En inscrivant cette expression dans un des derniers morceaux du disque j’ai eu le sentiment de donner une coloration moins définitive à "Devant le miroir". Cela n’enlève en rien le contexte dramatique du sujet mais, comme le disait Louis Malle à propos des indices littéraires dans son film, cela permet de "démystifier la solennité de la mort". Pour finir, le terme ne vient pas de moi mais de Georges Bataille dans ses écrits pour l’Acéphale de 39."
Un autre musicien s'est amusé à faire un petit hommage musical au film "Le Feu follet". Toujours aussi émouvant d'entendre la voix de Maurice Ronet...
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