Après avoir passé une nuit blanche à Paris, le matin du 6 novembre 1929, Jacques Rigaut est rentré à la clinique de la Vallée-aux-Loups à Châtenay-Malabry et s’est tiré une balle dans le cœur. « Je serai un grand mort » avait-il écrit, et d’ajouter ce dernier aphorisme : « Le jour se lève, ça vous apprendra. » Comme chaque 6 novembre, j’ai fait mon pèlerinage sur sa tombe au cimetière de Montmartre, je suis passé dire bonjour à l’ami Daniel Darc qui repose à une centaine de mètres de la tombe de Lord Patchogue. En partant, je me suis arrêté au bureau de la conservation du cimetière pour leur demander quelle procédure suivre pour sauvegarder la tombe de Jacques Rigaut qui aujourd’hui est abandonnée. Je leur ai dit que dans le même caveau il y avait la comédienne Marcelle Chantal qui a tourné entre autres avec Marcel L’Herbier, Pierre Chenal, Maurice Tourneur… J’ai laissé mon numéro, on m’a dit que le service concerné m’appelera. P.S. La conservatrice m'a appelé pour me dire qu'elle proposerait Jacques Rigaut comme nouvelle personnalité à l'instar de Marcelle Chantal, mais l'un comme l'autre ne seront pas inscrits sur le plan des personnalités inhumées au cimetière de Montmartre car ils ne font pas parties des personnalités "les plus demandées".
6.11.24
5.11.24
4.11.24
Annie Le Brun
Annie Le Brun détestait les anniversaires et commémorations, elle avait refusé de participer aux préparatifs du centenaire du surréalisme. En revanche, elle avait accepté de rééditer ce recueil de 465 citations surréalistes, comme des « balises lumineuses » qui nous invitent à changer de chemin, 465 preuves irréfutables que « non seulement il était une fois mais que toujours il sera une fois ». Des preuves qui nous questionnent et nous rappellent qu’il nous appartient d’énoncer urgemment « la médiocrité de notre univers ». C’est le premier livre posthume d’Annie Le Brun, il y en aura d’autres, quelques jours avant sa disparition qui nous a laissés esseulés en plein milieu de l’été, Annie finalisait un livre sur l’intelligence artificielle. En attendant, lisons ces mots qui font l’amour en compagnie de Rigaut (« Je vous aime assez pour n’avoir rien à vous dire »), Breton (« Le cœur humain, beau comme un sismographe »), Cravan (« Désirs, vous m’avez laissé à moitié mort sur une chaise » et de bien d’autres.
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