23.9.06

Tout (ou presque) sur Henri Calet


Jean-Pierre Baril lors de sa soutenance de thèse à la Sorbonne.

"Docteur ès Lettres avec la mention Très Honorable et les félicitations du jury, à l'unanimité." Ce 21 septembre 2006, dans une salle du service des doctorats de la Sorbonne, après quatre heures de discussions, de débats (passionnés et passionnants) et de délibérations, le jury rendait ainsi son verdict concernant la thèse du doctorant Jean-Pierre Baril. Ce titre élogieux et mérité mettait un point final à dix années de recherches sur la vie et l'oeuvre d'Henri Calet qui écrivit dans Peau d'ours son dernier livre posthume :"Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes." (Fameuse citation reprise par le chanteur Miossec dans son dernier album : "L'étreinte".) La consécration universitaire de ce travail monumental aura des suites promises par Jean-Pierre Baril : la publication de textes inédits de l'auteur de La Belle Lurette et une grande biographie attendue avec impatience par les admirateurs de Calet.

Voici quelques détails sur cette thèse et des extraits de son introduction. Merci à Jean-Pierre Baril de m'avoir autorisé cette publication.


THESE DE DOCTORAT EN LITTERATURE ET CIVILISATION FRANÇAISE
UNIVERSITE DE PARIS III-SORBONNE NOUVELLE



Titre : Henri Calet. Bibliogaphie critique 1931-2003


Volume I : L'Oeuvre d'Henri Calet
[Écrits littéraires, radiophoniques et cinématographiques 1931-2003.]
401 pages.

Volume II : L'Oeuvre d'Henri Calet
[Écrits littéraires, radiophoniques et cinématographiques 1931-2003.]
402 pages.

L'ensemble formé par les vol. I et II comprend donc 803 pages, auxquelles s'ajoutent 35 illustrations noir et blanc et couleurs.

Volume III : Le Tout sur Calet (ou presque)
[La réception critique 1934-2003.]
463 pages. 1 illustration noir et blanc.

Les trois volumes comportent donc 1266 pages auxquelles s'ajoutent 36 illustrations noir et blanc et couleurs, numérotées en chiffres romains.
Au total, par conséquent : 1266 + 36 = 1302 pages.

le jury :

Marc Dambre, directeur de thèse (université de Paris III)
Alain Schaffner, président du jury (université de Paris III)
Yves Baudelle (université de Lille III)
Dominique Rabaté (université de Bordeaux 3)
Raymond-Josué Seckel (Bibliothèque nationale de France)


Extraits de l'introduction

"L'établissement d'une bibliographie critique des écrits de Calet se justifie par une raison sans doute plus essentielle encore, qui tient à la diversité et à la grande complexité de son oeuvre. Si Calet ne fit paraître qu'une quinzaine d'ouvrages, de 1935 à sa mort, il est aussi l'auteur de 528 textes écrits et publiés de 1933 à nos jours, auxquels s'ajoutent Huit quartiers de roture, une trentaine d'inédits et de nombreux écrits radiophoniques, télévisuels ou cinématographiques. On pourrait dire à juste titre que ce chiffre n'est pas très élevé pour un écrivain qui fut aussi journaliste et homme de radio plus d'une dizaine d'années. Mais la complexité de son oeuvre ne tient pas seulement à la quantité des textes publiés ni à leur dispersion. Elle réside avant tout dans le fait qu'après-guerre, Calet n'a cessé de remanier ses articles afin de les utiliser dans les divers domaines de son activité. Telle chronique parue en périodique (parfois reprise ailleurs et sous des titres différents) constituera la matière première d'un chapitre du Tout sur le tout, d'un ouvrage inédit, d'un recueil d'articles, d'une émission radiophonique et même d'un projet de film... Si cette circulation des textes ne lui est pas spécifique - on connaît d'autres experts paresseux dans l'art du recyclage -, Calet a tout de même exercé cette pratique avec une dextérité qui m'a plusieurs fois confondu. À partir du Tout sur le tout, l'écrivain-journaliste se fait donc l'inventeur d'une nouvelle manière d'écrire et surtout de composer ses ouvrages, petite fabrique de chroniques en tous genres et à son propre usage d'où sortiront bientôt Rêver à la suisse, Huit quartiers de roture ou Les Grandes Largeurs."

"La découverte d'un fonds d'archives d'une extrême richesse, resté longtemps inexploré, et l'oeuvre même de Calet, riche de centaines de textes suivant parfois des réseaux fort complexes - ces deux éléments justifient amplement à mes yeux le désir d'entreprendre une bibliographie raisonnée. Mais j'ai aussi poursuivi ce travail pour des raisons plus personnelles puisque après plusieurs années de recherches, j'ai souhaité faire paraître quelques recueils d'articles et diverses correspondances de l'écrivain. Pour mener à bien ces projets éditoriaux, il me fallait un instrument de recherche fiable et solide, si possible complet, qui me permettrait de ne pas rééditer les erreurs du passé concernant la publication de l'oeuvre posthume de Calet. C'est donc aussi dans ce but que j'ai forgé cet outil qui n'existait pas, dont j'avais le plus grand besoin - et je mentirais comme un arracheur de dents si je disais qu'il ne m'a pas servi... Par ailleurs, préparant une biographie de l'écrivain, je me suis nécessairement penché sur diverses correspondances de Calet. Or, si la correspondance d'un écrivain permet parfois de préciser les circonstances dans lesquelles un texte fut publié, et même de temps à autre la découverte d'un périodique ou d'un texte dont vous ignoriez jusque-là l'existence, il faut reconnaître qu'en sens inverse, l'existence d'une bibliographie facilite considérablement l'établissement et l'annotation d'une correspondance. Je crois également, tout du moins dans son travail de préparation, que la tâche et le devoir d'un biographe sont ceux d'un historien. La vie d'un écrivain, certes, ne se résume pas à la somme de ses livres, de ses écrits et de sa correspondance. Mais c'est bien la moindre des choses que de savoir ce qu'un homme a fait de sa vie avant d'en commencer le récit..."