Solveig Dommartin dans "Les Ailes du désir"
de Wim Wenders (1987)
Il y a des disparitions qui vous touchent plus que d'autres. Celle de la comédienne Solveig Dommartin par exemple, décédée le 11 janvier dernier, à 45 ans, des suites d'une crise cardiaque. Peu d'hommages dans la presse, quelques dépêches lapidaires, c'est tout. Je me souviens d'elle, en 1991, lors de la sortie du film "Jusqu'au bout du monde", lumineuse, elle écoutait ma conversation avec Wim Wenders, au sujet d'Emmanuel Bove. Une dizaine d'années plus tard, je la croisai dans une rue de Paris, méconnaissable. Elle m'apparut ce jour-là, seule, désemparée. J'ai lu qu'elle avait réalisé un court-métrage : "Il suffirait d'un pont". Beau titre. Les clefs de cette disparition prématurée sont peut-être dans les extraits d'un entretien qu'elle avait donné à cette occasion :"L'origine c'est simplement de l'amour, il n'y a que ça qui m'intéresse dans la vie, c'est de l'amour et je sais pas comment le montrer, et j'ai tout fait pour essayer que ça existe. [...] Je vous aime, aimez-moi"