29.2.08
28.2.08
London calling
"Duchamp, Man Ray, Picabia", Tate Modern, Londres, tous les jours de 10 heures à 18 heures, vendredi et samedi jusqu'à 22 heures. Entrée : 11 £. Jusqu'au 26 mai. Le film de Man Ray "Emak Bakia" avec Jacques Rigaut fait partie de l'exposition.
25.2.08
21.2.08
L'effet Werther
Merci à Danila pour cette image de l'exposition "Le suicide en face" qui se tient à la Cité des Sciences & de l'Industrie jusqu'au 6 avril 2008.
LONDRES (AFP) - Les autorités du pays de Galles, alarmées par une série inexpliquée de 17 suicides de jeunes autour de la ville de Bridgend, accusent les médias de favoriser une contagion des suicides chez des adolescents influençables.La découverte mardi du corps de Jenna Parry, 16 ans, qui s'est apparemment pendue à un arbre près de son village de Cefn Cribwr, non loin de Bridgend, est la dernière d'une macabre série.
La semaine dernière, deux cousins, Nathaniel Pritchard, 15 ans et Kelly Stephenson, 20 ans, originaires de Bridgend se sont donnés la mort à quelques heures d'intervalle. Avant eux, 14 autres jeunes gens s'étaient suicidés dans cette région de moins de 130.000 habitants entourant Bridgend, à mi-chemin entre Cardiff et Swansea, depuis janvier 2007.
Au total 16 se sont pendus -- un mode opératoire inhabituel surtout chez les jeunes filles -- et l'un d'entre eux s'est fait volontairement écraser par un train.
La série avait commencé avec la découverte du corps de Dale Crole, 18 ans, dans un bâtiment désaffecté où il s'était pendu en janvier 2007. Un an et une dizaine de suicides plus tard dans cette région, la presse britannique a commencé à évoquer un "pacte suicidaire" sur internet, et à surnommer la région le "comté des suicides".
Mais la police réfute fermement l'existence d'un quelconque pacte, et pointe du doigt la responsabilité des médias dans cette série de suicides complètement inattendus pour les familles.
"Nous n'avons trouvé aucune preuve d'un pacte suicidaire", ni d'une influence des sites de socialisations, souligne Dave Morris, chef adjoint de la police du sud du Pays de Galles. "Nous parlons aux jeunes gens à Bridgend et ce qu'ils nous disent, c'est que les médias commencent à influer sur leurs pensées concernant la manière dont ils se sentent, la pression qui pèse sur eux, ou encore comment Bridgend est stigmatisée par les médias", note-t-il.
"La couverture des médias a mis l'idée (du suicide) dans la tête de Nathaniel", accuse aussi Sharon Pritchard, dont le fils âgé de 15 ans figure parmi les victimes. Dave Morris a cependant admis que toutes les jeunes victimes utilisaient des sites de socialisation qui pourraient être un facteur de contagion plus efficace sur cette tranche d'âge que les médias traditionnels.
Et tous les suicidés de Bridgend connaissaient ou avaient un lien de parenté avec un autre jeune qui s'était précédemment donné la mort, ce qui suggère un effet d'entraînement.
Les médias soulignent aussi que le pays de Galles détient le record du taux de suicide parmi les provinces du Royaume-Uni (19,4 pour 100.000 chez les hommes contre une moyenne britannique de 17,4 pour 100.000) et insistent sur le peu de distractions offertes aux jeunes dans la région. Pourtant, si Bridgend est située dans une ex-région minière, la ville n'est pas particulièrement défavorisée, ayant réussi à attirer des groupes étrangers comme Sony ou Ford.
Plusieurs journaux britanniques ont fait leur autocritique et ont rappelé "l'effet Werther", un phénomène de contagion des suicides chez les jeunes théorisé par David Phillips, un sociologue de l'université de San Diego en Californie. Cette étude fait référence à la parution en 1774 du roman de Goethe "Les Souffrances du jeune Werther", qui avait déclenché une vague de suicides en Europe chez des jeunes gens "romantiques".
En 2006, une commission britannique de contrôle de la presse avait préconisé, pour éviter toute contagion des suicides par les médias, d'éviter "les détails excessifs sur les méthodes" employées par les suicidés. En Norvège le code de la presse va plus loin et enjoint les médias "à ne mentionner aucun suicide ou tentative de suicide" pour éviter tout effet d'entraînement.
18.2.08
Tout un monde
« Une recherche totale construit un monde
imaginaire. Lorsqu'une recherche dévore
l'âme au point de remplir une vie
entière, la ligne, la frontière entre
le document et l'imaginaire peut
s'effacer. » (George Steiner)
17.2.08
13.2.08
Rigaut avec un T
" (...) Inutilement je lui répéterai que mon nom prend un "t", il l'écrira toujours avec un "d". (...)" (Jacques Rigaut)
Hier soir, alors que j'entre dans la gare Montparnasse, une annonce retentit : "Monsieur [R i g od] est demandé de toute urgence sur le quai N° 2"
Plus tard, j'ouvre le journal... Etrange journée.
10.2.08
Lectures
Jean Améry, rescapé de la Shoah n'a jamais pardonné à ses bourreaux. Pour cet intellectuel autrichien, la thèse de Primo Levi sur la réconciliation après Auschwitz est une imposture. L'expérience concentrationnaire ne l'a pas rendu plus humain. Pour lui, les victimes du nazisme peuvent revendiquer le droit au ressentiment et refuser la théorie de la "banalité du mal" développée par Hannah Arendt. Jean Améry a écrit "Porter la main sur soi" l'un des plus beaux livres sur le thème du suicide, avant de mettre fin à ses jours le 17 octobre 1978 dans un hôtel de Salzbourg. Dans une dernière lettre qu'il laissa, il écrivit cette phrase en anglais :" I was a bad investment."
5.2.08
Un oui
"Deux jours plus tard, comme j'allais revoir la maison complètement abandonnée, pas encore terminée et déjà délabrée au milieu du pré humide, il m'est venu à l'esprit que j'avais dit à la Persane, au cours d'une de nos promenades dans la forêt de mélèzes, que, de nos jours, tant de jeunes se suicident, et que la société dans laquelle ces jeunes sont forcés de vivre ne comprend absolument pas pourquoi, et il m'est revenu aussi que, sans transition, et avec toute la brutalité dont j'étais capable, j'avais demandé à la Persane si elle-même se tuerait un jour. Sur quoi elle s'était contentée de rire et elle avait dit Oui."
Thomas Bernhard, Oui, Gallimard, 1980, pp. 161-162.
Merci à Fabrice Lefaix qui m'a envoyé ce texte.
1.2.08
Jacques le magnifique
La silhouette de Jacques Rigaut dans "Emak Bakia"
"Un portrait, écrit Danièle Sallenave, n'a pas à résoudre énigmes et contradictions; encore moins à les ramener à l'unité d'une réponse. Les ombres sont essentielles pour lui donner du relief et de la vie. Un portrait se doit de les faire ressortir, non de les résorber." Biographe ou portraitiste? Ni l'un, ni l'autre. J'ai parfois plus de proximité avec un archéologue ou un profiler qu'avec un historien littéraire. Ai commencé à lire la biographie de F. Scott Fitzgerald par Matthew J. Bruccoli, fruit de quarante ans (ce chiffre devrait rassurer mon éditeur) de travail. J.R. et F.S.F. se trouvaient à Long Island au même moment...
Inscription à :
Articles (Atom)