Un oui
"Deux jours plus tard, comme j'allais revoir la maison complètement abandonnée, pas encore terminée et déjà délabrée au milieu du pré humide, il m'est venu à l'esprit que j'avais dit à la Persane, au cours d'une de nos promenades dans la forêt de mélèzes, que, de nos jours, tant de jeunes se suicident, et que la société dans laquelle ces jeunes sont forcés de vivre ne comprend absolument pas pourquoi, et il m'est revenu aussi que, sans transition, et avec toute la brutalité dont j'étais capable, j'avais demandé à la Persane si elle-même se tuerait un jour. Sur quoi elle s'était contentée de rire et elle avait dit Oui."
Thomas Bernhard, Oui, Gallimard, 1980, pp. 161-162.
Merci à Fabrice Lefaix qui m'a envoyé ce texte.