1.5.08

Un biographe à Montevideo



HENRI CALET


Jean-Pierre Baril m'a appelé juste avant de monter dans un avion en partance pour Montevideo, en Uruguay, où il va passer trois semaines dans le cadre de ses recherches biographiques sur l'écrivain Henri Calet alias Raymond-Théodore Barthelmess. Le samedi 23 août 1930, l'auteur de La Belle lurette qui travaille consciencieusement depuis cinq ans comme aide-comptable dans une entreprise parisienne, décide de s'éclipser avec le contenu du coffre. Quelques jours plus tard, il s'embarque à Londres pour Montevideo où il restera six mois, le début d'une longue cavale sud-américaine dont il s'inspirera pour écrire Un grand voyage. A Montevideo, Calet se déplace dans une grosse cylindrée, rencontre un monde interlope : prostituées, artistes et anarchistes, devient mécène, expérimente les drogues, tombe amoureux d'un poète... Une vie incroyablement romanesque dans laquelle le biographe va s'immerger. Avant de raccrocher, Jean-Pierre m'a confié qu'il avait réservé une chambre dans le même hôtel où Calet avait séjourné en 1930.


« C’est sur la peau de mon cœur que l’on trouverait des rides. Je suis déjà un peu parti, absent. Faites comme si je n’étais pas là. Ma voix ne porte plus très loin. Mourir sans savoir ce qu’est la mort, ni la vie. Il faut se quitter déjà ? Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes. » (Peau d'ours, Henri Calet)