26.5.09

La Castafiore aux mille amants



C'est en lisant le passionnant blog de Fabrice que j'apprends la prochaine vente aux enchères des archives de l'extravagante cantatrice Marthe Chenal. Le 11 novembre 1918, enveloppée dans le drapeau tricolore, elle chanta la Marseillaise du balcon de l'Opéra de Paris devant 100 000 personnes. La flamboyante diva fut la maîtresse de Picabia, peut-être de Jacques Rigaut et de bien d'autres, on dit qu'elle aurait eu mille amants... En 1921, elle demanda à Picabia d'organiser dans son hôtel particulier le fameux réveillon cacodylate où le peintre demanda aux invités de signer la célèbre oeuvre collective, L’Œil cacodylate, un tableau composé principalement de signatures, ce qui scandalisa le monde de l'art. Il y a deux ans, j'avais réussi à localiser les archives de la cantatrice qui se trouvaient au sein de l'association Ciné Costum'. Malheureusement, cette association ne m'a jamais donné l'autorisation de consulter les archives dans lesquelles j'aurais pu trouver la trace (photographies, lettres, etc.) de Rigaut. Le plus étrange dans le contenu de la vente, c'est l'absence de correspondances. Il est impossible que cette pléthore d'amants n'ait pas laissé un petit mot tendre... La dernière chance de trouver quelque chose avant dispersion, c'est de me rendre à l'exposition publique des archives qui aura lieu le samedi 6 juin chez Alde.

21.5.09

Lucy in the Sky


Lucy Gordon, East Village, by Abbey Drucker

"En plein Festival de Cannes, la comédienne Lucy Gordon s’est suicidée à Paris, par pendaison. “Une mort atroce” disent d’aucuns. Pourquoi atroce… Se jeter par la fenêtre, sous le train, du haut de Beaubourg ou se tirer une balle dans la tête est-ce mieux ? La jeune comédienne britannique a été retrouvée morte dans son appartement parisien dans la matinée de mercredi 20 mai 2009. Elle venait de tourner deux films: Cineman, de Yann Moix, et Serge Gainsbourg Vie Héroïque, de Joann Sfar, dans lequel elle incarne Jane Birkin. Le metteur en scène Niçois est actuellement à Cannes et venait juste de présenter des extraits de ce long métrage aux compagnies étrangéres. Le film doit sortir en janvier 2010.La jeune femme allait avoir 29 ans, vendredi prochain.Je pense à mon ami Peter Handke qui m’a toujours dit et redit de faire attention car tous “les dix ans, le suicide revient dans la tête". Comme il a raison !Dans l'entourage de la disparue par mort volontaire on parle d’un chagrin d’amour.J’ai trois filles et je les ai déjà mises au parfum de ne jamais se suicider à cause d’une ordure de mec. Le tuer plutôt ! Ne jamais se laisser avoir par un connard. Qu’elles viennent me chercher, on lui fera la peau à cette vermine !La jeune femme était attendue ce soir au grand Journal de C+. Là je comprends qu’elle ait voulu se tuer: l’idée même de croiser le regard de Frédéric Beigbeder me donne envie de gerber."

La suite sur le blog de Bernard Morlino

Les yeux tristes de Cannes

"Il n'y a absolument pas eu, cette année, de motif raisonnable de me commettre avec le festival de Cannes qui fait subir des distorsions la plupart du temps absurdes et souvent atroces à la cause cinématographique, comme je l'ai du moins ressenti, d'autant que les années précédentes, j'en étais régulièrement arrivé plus ou moins vite à être profondément convaincu de ne plus jamais aller à Cannes, quoi qu'il arrive, absolument plus jamais. (...) Cannes tout de même....donc je suis allé à Cannes, je crois du moins que je suis allé à Cannes cette année, parce que je n'y avais pas de film, pas de stress, pas d'interview avec toujours les mêmes questions qui appellent les mêmes réponses, qui finissent à un moment ou à un autre de vous faire haïr le film aimé, de vous faire regretter presque de l'avoir fait. D'autant plus qu'à Cannes, vraisemblablement parce qu'en défintive il n'est pas vraiment question de cinéma, on envoie, en une proportion étonnamment grande, des reporters incroyablement bêtes et non informés. (...). "

RAINER WERNER FASSBINDER
Mai 1982

17.5.09

La maison de dada







Lors d'une promenade à Montmartre, en descendant l'avenue Junot je tombe par hasard sur la maison de Tristan Tzara que l'inventeur de Dada s'est fait construire en 1926 par l'architecte viennois Adolf Loos. La plupart des dadaïstes à l'époque étaient désargentés dont Tzara qui sans-le-sous à son arrivée à Paris s'incrusta chez Picabia le bien-né. Comment Tzara avait-il pu s'offrir une maison d'architecte? question pertinente d'un ami à laquelle je ne pus répondre. Je trouvai la réponse dans les biographies consacrées à Tzara. L'entrepreneur du scandale dada avait suivi le pragmatique conseil de Breton pour faire face aux besoins matériels : "épousez (ou tombez amoureux) des femmes riches". Ainsi Tzara s'était marié à Stockholm le 8 août 1925 avec Greta Knutson, une jeune femme suédoise dont les parents fortunés offrirent aux nouveaux mariés une aide financière pour l'achat d'un terrain et la construction d'une maison à Paris. Ce mariage fit jaser le Tout-Paris, mais Tzara n'avait-il pas prévenu ses détracteurs en déclarant en 1923 que ses vices étaient :"l'amour, l'argent, la poésie".



Tristan Ranx m'envoie la photo de la tombe de Robert Brasillach, le seul écrivain français collaborateur exécuté à la Libération, dont Camus et Mauriac demandèrent, en vain, la grâce au général de Gaulle. Tristan me demande de "trouver l'erreur" dans l'image. Ce qui me frappe dans les inscriptions, c'est que Brasillach, homosexuel, soit inhumé seul aux côtés de sa mère. Je n'avais pas remarqué le plus étrange : la date de naissance de l'auteur des Poèmes de Fresnes n'est pas gravée sur sa tombe. Devant le peloton d'exécution, Brasillach refusa qu'on lui bande les yeux et avant de tomber sous les balles cria : "Vive la France quand même!" Une citation empruntée au poète juif allemand Heinrich Heine.



On connaît l'admiration du comédien et réalisateur Jean-Pierre Darroussin pour l'écrivain Emmanuel Bove dont il a adapté le roman Le Pressentiment, plus inattendue (quoique...) celle du comédien belge Benoît Poelvoorde qui, le 6 juin prochain, lors du festival "Paris en toutes lettres" donnera une lecture de Mes amis, le premier roman du "plus grand des auteurs français méconnus".

7.5.09

La femme sans rivales



Extrait d'une lettre d'une parente de Gladys Rigaut, adressée à JLB.

"Regarding further information about Gladys Rigaut,
today I am writing to the only living (I think) person who might know what the cause of death might have been for Gladys."