Lucy Gordon, East Village, by Abbey Drucker
"En plein Festival de Cannes, la comédienne Lucy Gordon s’est suicidée à Paris, par pendaison. “Une mort atroce” disent d’aucuns. Pourquoi atroce… Se jeter par la fenêtre, sous le train, du haut de Beaubourg ou se tirer une balle dans la tête est-ce mieux ? La jeune comédienne britannique a été retrouvée morte dans son appartement parisien dans la matinée de mercredi 20 mai 2009. Elle venait de tourner deux films: Cineman, de Yann Moix, et Serge Gainsbourg Vie Héroïque, de Joann Sfar, dans lequel elle incarne Jane Birkin. Le metteur en scène Niçois est actuellement à Cannes et venait juste de présenter des extraits de ce long métrage aux compagnies étrangéres. Le film doit sortir en janvier 2010.La jeune femme allait avoir 29 ans, vendredi prochain.Je pense à mon ami Peter Handke qui m’a toujours dit et redit de faire attention car tous “les dix ans, le suicide revient dans la tête". Comme il a raison !Dans l'entourage de la disparue par mort volontaire on parle d’un chagrin d’amour.J’ai trois filles et je les ai déjà mises au parfum de ne jamais se suicider à cause d’une ordure de mec. Le tuer plutôt ! Ne jamais se laisser avoir par un connard. Qu’elles viennent me chercher, on lui fera la peau à cette vermine !La jeune femme était attendue ce soir au grand Journal de C+. Là je comprends qu’elle ait voulu se tuer: l’idée même de croiser le regard de Frédéric Beigbeder me donne envie de gerber."
La suite sur le blog de Bernard Morlino
Les yeux tristes de Cannes
"Il n'y a absolument pas eu, cette année, de motif raisonnable de me commettre avec le festival de Cannes qui fait subir des distorsions la plupart du temps absurdes et souvent atroces à la cause cinématographique, comme je l'ai du moins ressenti, d'autant que les années précédentes, j'en étais régulièrement arrivé plus ou moins vite à être profondément convaincu de ne plus jamais aller à Cannes, quoi qu'il arrive, absolument plus jamais. (...) Cannes tout de même....donc je suis allé à Cannes, je crois du moins que je suis allé à Cannes cette année, parce que je n'y avais pas de film, pas de stress, pas d'interview avec toujours les mêmes questions qui appellent les mêmes réponses, qui finissent à un moment ou à un autre de vous faire haïr le film aimé, de vous faire regretter presque de l'avoir fait. D'autant plus qu'à Cannes, vraisemblablement parce qu'en défintive il n'est pas vraiment question de cinéma, on envoie, en une proportion étonnamment grande, des reporters incroyablement bêtes et non informés. (...). "
RAINER WERNER FASSBINDER
Mai 1982