29.8.18

Memento Mori


Qui sont ces gens qui jugent sévèrement Jacqueline Jencquel, qui lui jettent l’opprobre,  parce qu'elle a décidé, alors qu'elle est en bonne santé, de fixer la date de sa mort en recourant au suicide assisté? Quelle hypocrisie et lâcheté bien française dans ce faux débat interminable sur l'euthanasie et le suicide assisté! Une euthanasie pratiquée aujourd'hui quotidiennement en catimini dans les hôpitaux français par des pauvres infirmières qu'on laisse dans le désarroi et la culpabilité. Oui, qui sont-ils ces forcenés de la vie à tout prix? Certains intellectuels paresseux les classent parmi les réactionnaires, alors que leur acharnement à vivre et à ne pas laisser mourir, les rapprochent plutôt du camp des progressistes sectaires comme les délirants transhumanistes qui rêvent d'immortalité.  On aimerait les voir ces gens au seuil de leur vie... Comme piqûre (de rappel) on leur dédie ces quelques citations d'André Breton et d'Henri Roorda. 


« Le plus beau présent de la vie est la liberté qu’elle vous laisse d’en sortir à votre heure, liberté au moins théorique mais qui vaut peut-être la peine d’être conquise par une lutte acharnée contre la lâcheté et tous les pièges d’une nécessité faite homme, en relation par trop obscure, par trop peu suivie, avec la nécessité naturelle." (André Breton)


"On attend la mort quand on ne peut plus rien attendre de la vie. Si les lois étaient faites par des hommes charitables, on faciliterait le suicide de celui qui veut s'en aller. Je n'ai jamais compris l'obstination avec laquelle les vivants retiennent dans leur agréable société le malheureux qui voudrait mettre une fin définitive à ses maux physiques ou à son désespoir. Le désespéré  parvient parfois à s'évader. Mais dans bien des cas, la fuite est impossible : des philanthropes surveillent celui qu'ils ont condamné à vivre. Je voudrais que le plus pauvres des hommes fût au moins le propriétaire d'une chose : de sa peau. Les malheureux n'ont pas demandé à venir dans le monde de la lumière. Qu'ils aient au moins le droit de s'en aller." (Henri Roorda)