« Par sa réplique suicidaire à retardement, Drieu tombe le masque et rejoint enfin Rigaut dans une amitié scellée à jamais par une mort commune. » (Jacques Rigaut, le suicidé magnifique, p. 496) Le 15 mars 1945, soit 15 ans après le suicide de son ami Rigaut, Drieu met fin à ses jours. Aujourd’hui, par une incroyable synchronicité littéraire, cette amitié se poursuit posthumément avec deux ventes aux enchères. L’une présentera un ensemble important des manuscrits de Rigaut dont ceux qui ont servi à l’édition des « Papiers posthumes » en 1934. Dans cet ensemble, un objet émouvant, une carte à jouer, le 3 de trèfle, trouvée dans les papiers de Rigaut. Cette vente aura lieu à Drouot, salle 2, le vendredi 17 novembre à 14H. Le catalogue de cette vente est consultable en ligne sur le site de la maison Giquello. L’autre vente est celle des archives de Drieu avec des lots phares concernant Rigaut : le manuscrit autographe complet du roman « Le Feu follet » (estimation : 20 000-25 000 euros), celui complet également du mea culpa ambigu de Drieu « Adieu à Gonzague » (estimation : 3 000-4 000 euros). Cette importante vente (374 lots !) des archives de Drieu la Rochelle se tiendra à Drouot, salle 2 également, le vendredi 15 décembre à 14H. Le catalogue préfacé par Julien Hervier est disponible en ligne sur le site de la maison Tessier & Sarrou & Associés. Si j’étais un collectionneur avisé, j’aurais la cohérence d’acheter les manuscrits de Rigaut et ceux de Drieu qui concernent Rigaut. Y aura-t-il préemption de l’état français ? Nous verrons. Adjugé, vendu !