Lendemains de fêtes difficiles... Je lanterne, je lambine. Mes meilleurs voeux tout de même pour cette année débutante.
Marjolaine Sirieix, illustratrice de talent, s'est amusée à "croquer" J.R. Au final un T-shirt collector en un seul exemplaire... Merci Marjo. On peut consulter également ses dessins sur son blog.
Unknown photographer, undated. Members of the Paris Dada group. Carlton Lake Collection. 1st Row: Tristan Tzara, Céline Arnauld, Francis Picabia, André Breton; 2nd: Benjamin Péret, Paul Dermée, Philippe Soupault, Georges Ribemont-Dessaignes; 3rd: Louis Aragon, Théodore Fraenkel, Paul Eluard, Clément Pansaers, Emmanuel Faÿ
En parlant de dessins, la semaine dernière chez une vieille dame, je m'émerveillais devant un petit tableau orientaliste, finement réalisé. "C'est Emmanuel Faÿ qui l'a peint" me dit-elle. Ce musicien et peintre, frère de Bernard Faÿ, s'est suicidé à New York en 1923. Selon mon hôtesse, la cause de ce suicide serait l'amour fou (non partagé) qu'il éprouvait pour Cocteau. On ne sait pas grand chose sur Emmanuel Faÿ, aujourd'hui complètement oublié. Dans un entretien radiophonique (merci à Eric qui m'a envoyé ce fichier MP3) Soupault raconte qu'il a reçu de New York une lettre d'Emmanuel Faÿ où il écrit : "Comment vivre dans un monde où tout le monde triche?" On trouve dans le Journal de Gide, une autre version de cette citation : "On n'a pas le coeur à jouer dans un monde où tout le monde triche". Quant à Claude Arnaud, le biographe de Cocteau, il écrit qu'Emmanuel Faÿ s'est laissé mourir quelques jours avant la disparition de Radiguet... Qui est ce mystérieux jeune homme dont on aperçoit le visage sur une célèbre photo du groupe Dada?
Courrier électronique de la semaine :
bonjour,
j'ai longtemps hésité avant de vous écrire - timidité d'un anonyme provincial - mais il faut pourtant vous dire mon attachement pour votre journal et ma passion de Rigaut qui remonte à mes 18 ans ( j'en ai maintenant 56 ) à l'époque ou un ami boulonnais ( pierre Vandrepote pour ne pas le citer ) m'a fait découvrir le surréalisme et avec lequel j'ai participé quelques années au mouvement " PHASES " d'édouard Jaguer.Depuis lors,j'ai toujours essayé de rester fidéle à ce souffle de liberté et l'Umour mélé de désespoir de Rigaut ne m'ont jamais quitté; j'attends maintenant avec impatience votre livre ( aprés le superbe article de la N.R.F ) tout en sachant que s'il signifie la fin du blog j'aurai le sentiment d'y avoir peut etre perdu au change ! 2 émotions récentes : l'une en voyant la photo en contre jour ( quelle découverte ) et l'autre en lisant le mail d' "O" . relu récemment les mémoires de Losfeld - il aurait pu s'abstenir du passage sur Rigaut qui est d'un mauvais gout notoire . une anedote avant que d'en terminer.Etant en vacances il y a une quinzaine d'années du coté de Rennes et ayant su que Hervé Jaouen ( qui avait contribué en compagnie de Villard et Daenninx au renouveau du roman policier français avec notamment " la mariée rouge " ) y était employé de banque ,je lui ai rendu visite et l'ai invité a prendre un verre pour discuter un moment.Ma premiére question fut bien sur de savoir pouquoi il avait mis la phrase de jacques Rigaut " essayez , si vous le pouvez,d'arréter .... " en exergue d'un récent polar et qui collait si bien avec son écriture.j'attendais beaucoup de la réponse mais il l'avait prise dans un livre de citations !! Autant dire que ce fut plutot "brève rencontre" .
merci de me faire partager votre recherche de Rigaut " derrière son double ".
AMICALEMENT
JEAN PIERRE HERANT
P.S : je cherche des infos sur Dédé SUNBEAM ( mais je n'ai trouvé que quelques références éparses pour le moment - google , l'atelier de Breton ou les mémoires de quelques surréalistes - bien peu de choses ).