18.5.06

De profundis













"Au dehors, il pleuvait et il retrouva avec effroi les grands feuillages rouillés et dégouttants qui battaient sa fenêtre. Alain craignait la campagne, et novembre dans ce parc humide, cerné par une banlieue maussade, ne pouvait qu'accroître sa crainte." (Le Feu follet, Pierre Drieu la Rochelle)

Mon deuxième pélerinage à la Vallée-aux-Loups où se trouvait la "Maison de santé pour malades nerveux" créée dans l'ex-demeure de Chateaubriand par le docteur Henri Le Savoureux. C'est ici que Rigaut mit fin à ses jours le 6 novembre 1929. Bernard Degout, Directeur adjoint de la Maison de Chateaubriand m'accueille dans son bureau dont les fenêtres donnent sur le parc. Il paraît que Paul Léautaud est mort dans cette pièce, me dit-il. Je songe à J.R. dont la chambre devait se trouver un ou deux étages plus haut. Bernard Degout me confirme la disparition des archives de la clinique. Aucun registre, ni dossier médical n'a été conservé. Etant donné les illustres patients qui ont séjourné à la Vallée-aux-Loups, un trésor littéraire a été détruit ou alors sommeille quelque part dans une cave... Il reste quelques albums de photos où je reconnais l'abbé Mugnier et sa soutane, Jean Paulhan, le docteur Le Savoureux et sa femme mais aucune trace de J.R. L'album de 1929 est manquant...