10.5.06

"Il semble que le feu ait pris aux poudres..." (S. Rodanski)


Epouvantail en Andalousie. Photo Rosa Dausset
(revue Supérieur inconnu N°1, 1995)

Le chevalier H de Salignac ou Claude Tarnaud
(revue Supérieur inconnu N°1, 1995)


Entretien cet après-midi avec Sarane Alexandrian. Le fondateur de la revue "Supérieur inconnu" habite au premier étage d'un immeuble de la périphérie parisienne. Des dessins colorés d'inspiration surréaliste et des photos de femmes en noir et blanc tapissent les murs de l'appartement. Notre conversation sera interrompue deux fois par la sonnerie stridente du téléphone. A chaque appel la personne à l'autre bout du fil raccrochera sans dire un mot. "Je sais qui c'est, me souffle Sarane Alexandrian, c'est une femme, elle me harcèle, elle est tombée folle amoureuse de moi, à mon âge... Mes amis trouvent ça drôle, pas moi." Extrait de l'enregistrement : "Les surréalistes de ma génération, d'après-guerre, c'était Alain Jouffroy, Stanislas Rodanski, Claude Tarnaud et moi, on avait vingt ans donc en 47, pour nous les grands maîtres du surréalisme, c'était Jacques Rigaut, Jacques Vaché et Arthur Cravan. Alain Jouffroy était plus sur Cravan, Rodanski c'était Vaché, mais alors pour Tarnaud et moi, Rigaut c'était extraordinaire! Tarnaud s'est identifié à tel point à Jacques Rigaut qu'il a eu son double, le chevalier de Salignac, qui était comme Lord Patchogue, son Lord Patchogue à lui, et c'est le chevalier de Salignac qui s'est suicidé, c'est pas Claude Tarnaud, mais vous allez voir une chose assez extraordinaire, d'après la photo de Rigaut que vous m'avez montrée, regardez une photo du chevalier de Salignac, il n'avait pas vu la photo de Rigaut..."