13.5.06

"Oh tout finir."



Ai enfin achevé la lecture et la retranscription d'une importante correspondance d'André Breton. J'y trouve des informations surprenantes concernant la relation Rigaut/Breton mais également des éléments qui me permettent de poursuivre ma reconstitution des voyages de J.R. entre les Etats-Unis et l'Europe. Je sais que certains brûlent d'en savoir plus...si ça peut les consoler, qu'ils sachent que je suis aussi impatient qu'eux! Quand je songe à toutes les demandes d'autorisation de publication qu'il va falloir que je sollicite, les bras m'en tombent...Pour faire patienter tout le monde (mon éditeur compris) voici Emak Bakia (merci Eric), le ciné- poème de Man Ray dans lequel J.R. fait une fulgurante apparition... Enjoy!

Maxime Catellier qui prépare un mémoire sur le surréalisme d'André Breton me signale la notice que Breton a écrite sur Rigaut, publiée dans les "Inédits II" du premier volume de la Pléiade : «Jacques Rigaut sur le temps : il pense qu'en allant assez vite dans le sens opposé au mouvement de la terre, on pourrait revenir en arrière, arriver au temps de César, à la Genèse..." Je connaissais ce texte de Breton, mais comme je l'écris souvent : mieux vaut la redondance que l'oubli. Merci donc à Maxime.

Jean-Pierre Baril, biographe d'Henri Calet (une biographie à paraître chez Flammarion) m'écrit également : "Cher Jean-Luc, Si tu veux retrouver Lise Deharme dans un livre de Calet, tu peux illico relire le savoureux Croquant. Lise Deharme est « Pauline » dans Le Croquant indiscret."

Enfin toujours dans la série "quand nos amis font des choses bien, il faut en parler", ai reçu ce matin le dernier livre de Bernard Morlino portant ce beau titre : "Envoyé spécial de personne". Depuis une trentaine d'années, Morlino pratique un journalisme buissonnier en suivant dans la rue des gens connus ou non, les abordant ou pas. 138 émouvants et savoureux portraits pris sur le vif où l'on croise Samuel Beckett (qui fut l'un des premiers à m'écrire pour répondre à mes questions sur Emmanuel Bove), Miles Davis, Jacques Tati, Chet Baker, Dennis Hopper, Cioran et d'autres plus inattendus comme Mike Brandt ou Denise Glaser qu'on retrouva morte dans son appartement. "SDF chez elle-même" écrit Morlino. Un Leica accompagnait les promenades de l'auteur dont j'ignorais les talents de photographe. Pour preuve, cette image de Beckett prise au Père-Lachaise en 1984 lors de l'enterrement de Roger Blin. Beckett qui écrivait en 1987 à Raymond Cousse : " Je n'ai rien de nouveau à vous proposer. Je n'écris plus depuis longtemps. Sauf imprévu c'est fini. Enfin." (Lettres inédites de Samuel Beckett à Raymond Cousse publiées dans la revue "Les Episodes", N° 18, novembre 2003)