"Parlez pour moi"
Suis passé sur le tournage du film "Le pressentiment", une adaptation du roman d'Emmanuel Bove portant le même nom. [Voir post du 8/07/05] Jean-Pierre Darroussin qui réalise le film et joue le rôle principal est très concentré. Entre deux prises, il me confie avoir pleuré à la fin de la biographie de Bove. Je ne pouvais rêver plus beau compliment. Je me souviens avoir aussi versé quelques larmes quand j'écrivais les dernières pages de "Emmanuel Bove, la vie comme une ombre". Des larmes d'émotion de revivre mot à mot la triste mort de l'auteur de "Mes amis", des larmes de bonheur également d'être arrivé au terme d'un travail de sept ans et d'avoir respecté les dernières volontés de mon ami Raymond. Tous les biographes au long cours doivent partager ces mêmes sentiments de joie et de tristesse au moment de la dernière ligne.
Ai reçu un mail de Fabrice Lefaix, responsable de l'Association pour l'Étude de Marcel Duchamp qui publie la très belle revue "Etant donné". F. Lefaix a eu l'excellente idée de créer un blog autour de l'Oeil Cacodylate, ce fameux tableau de Picabia constitué principalement de signatures et dédicaces des connaissances (dont Jacques Rigaut) du peintre. Cette oeuvre collective sera refusée au salon des Indépendants. L'histoire de l'Oeil Cacodylate est passionnante. Dans son blog "Au temps de l'Oeil Cacodylate", Fabrice Lefaix nous invite à suivre cette histoire à travers un "panorama bio-icono-bibliographique des soixante signataires de l'Oeil Cacodylate". Un blog très instructif qui regorge de documents inédits (photos, infos...) provenant des recherches effectuées par Lefaix. A découvrir!
Fouillé aujourd'hui le fonds Man Ray (l'un des signataires du Cacodylate) à la bibliothèque Kandinsky. Importante correspondance, peu de lettres des années 20 malheureusement... ai tout de même mis la main sur un lettre en anglais de Jacques-Emile Blanche à Man Ray qui mentionne J.R. : "Thousand thanks for the beautiful photographs which Jacques Rigaut brouhgt my house." Les archives de Man Ray sont dispersées à travers le monde entier, dans des collections privées et publiques, d'où la difficulté d'y accéder. Je dois relancer le collectionneur Timothy Baum à New York qui m'avait dit au téléphone être "certainement le seul Américain à connaître Jacques Rigaut".