19.11.23
14.11.23
Aux enchères
« Par sa réplique suicidaire à retardement, Drieu tombe le masque et rejoint enfin Rigaut dans une amitié scellée à jamais par une mort commune. » (Jacques Rigaut, le suicidé magnifique, p. 496) Le 15 mars 1945, soit 15 ans après le suicide de son ami Rigaut, Drieu met fin à ses jours. Aujourd’hui, par une incroyable synchronicité littéraire, cette amitié se poursuit posthumément avec deux ventes aux enchères. L’une présentera un ensemble important des manuscrits de Rigaut dont ceux qui ont servi à l’édition des « Papiers posthumes » en 1934. Dans cet ensemble, un objet émouvant, une carte à jouer, le 3 de trèfle, trouvée dans les papiers de Rigaut. Cette vente aura lieu à Drouot, salle 2, le vendredi 17 novembre à 14H. Le catalogue de cette vente est consultable en ligne sur le site de la maison Giquello. L’autre vente est celle des archives de Drieu avec des lots phares concernant Rigaut : le manuscrit autographe complet du roman « Le Feu follet » (estimation : 20 000-25 000 euros), celui complet également du mea culpa ambigu de Drieu « Adieu à Gonzague » (estimation : 3 000-4 000 euros). Cette importante vente (374 lots !) des archives de Drieu la Rochelle se tiendra à Drouot, salle 2 également, le vendredi 15 décembre à 14H. Le catalogue préfacé par Julien Hervier est disponible en ligne sur le site de la maison Tessier & Sarrou & Associés. Si j’étais un collectionneur avisé, j’aurais la cohérence d’acheter les manuscrits de Rigaut et ceux de Drieu qui concernent Rigaut. Y aura-t-il préemption de l’état français ? Nous verrons. Adjugé, vendu !
6.11.23
6 novembre
"Je serai un grand mort." (Jacques Rigaut)
Tombe de Jacques Rigaut au cimetière de Montmartre le 6 novembre 2023.
21.8.23
22.7.23
Demain je me tue
Après quelques verres dans un bar parisien, Rigaut décide de prolonger son escapade parisienne et passe à l’improviste chez Jacques Porel et sa femme Anne-Marie. Dans ses souvenirs publiés en 1952, Porel raconte sa dernière soirée avec J. R. :
[...] Il surgit chez nous, en fin de journée. Il était gai, avait l’air bien portant. Il avait dû boire un peu. La joie de se voir formait le fond du tableau. Nous l’emmenâmes, je me souviens, entendre une pièce de Savoir au théâtre de la Potinière. Il riait trop fort et se mit même à faire des commentaires à haute voix, pendant les actes. Tour à tour, nous le prenions dans nos bras et le bercions pour le calmer comme on fait d’un enfant, car il avait un peu perdu la tête. Ensuite ayant faim, nous fûmes souper au Grand Écart. Il était redevenu presque normal, mais Paris, où il ne s’était pas trouvé depuis longtemps, lui avait fait l’effet d’un alcool violent. Il ne voulait pas rentrer. Malgré notre insistance à le reconduire à la Vallée-Aux-Loups, il nous affirma avoir un rendez-vous important avec des amis à Montparnasse. Il nous obligea à le laisser place de l’Étoile. Il prit un taxi, fit un geste de la main. Nous ne devions plus le revoir, vivant.
In Jacques Rigaut, le suicidé magnifique, Gallimard, 2019.
14.6.23
Vente Drieu
Brigitte Drieu la Rochelle, l’épouse du frère de Drieu (Jean) est décédée le jeudi 8 juin 2023 à l’âge de 101 ans, requiescat in pace. Je l’avais rencontrée plusieurs fois lors de mes recherches, elle m’avait ouvert sa malle aux trésors et j’avais pu consulter le manuscrit du Feu follet, Adieu à Gonzague, les carnets de Drieu et les livres dédicacés envoyés à Drieu dont un essai de Cocteau avec une amusante dédicace. La famille a fait une donation de certaines archives mais une vente aux enchères aura lieu probablement le 15 décembre 2023, on retrouvera parmi les lots proposés des manuscrits et tapuscrits dont ceux du Feu follet et d’Adieu à Gonzague. Le catalogue est en cours… Brigitte Drieu la Rochelle avait eu la gentillesse de m’appeler pour me remercier de lui avoir adressé un exemplaire de la biographie de Rigaut qu’elle avait lue et appréciée. J’adresse mes sincères condoléances à la famille et aux proches.
16.5.23
Edmond Jaloux
En mai 1931, dans Les Nouvelles Littéraires, le critique Edmond Jaloux évoquait Le Feu follet de Drieu qui venait de paraître. « Il court à la mort et voudrait s’arrêter en chemin. Ou plutôt non, il ne court pas à la mort, c’est la mort qui court à lui. Il lui appartient déjà. »
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