31.10.07

My last minute



Merci à Julien Chabot qui m'a envoyé ce lien où l'on voit Léos Carax mettre en scène sa "dernière minute". Un moment ultime dont l'humour noir n'aurait pas déplu à J.R.
Sur son blog, Julien nous fait également partager sa découverte du roman de Drieu : Le Feu follet.

27.10.07

Dans la ville du boxeur-poète

Après Nantes pour Jacques Vaché, je me devais de réaliser un modeste pélerinage littéraire dans la ville qui a vu naître "le poète aux cheveux les plus courts du monde" et neveu d'Oscar Wilde : le mythique et génial Arthur Cravan, troisième "suicidé de la société" (selon la formule d'Artaud au sujet de Van Gogh, reprise par Eric Losfeld pour Cravan Vaché Rigaut). Comme d'habitude le son est pourri, le phrasé maladroit et l'image hésitante, mais peu nous importe! Je dédie ce petit film amateur à Martin Kay et remercie les lecteurs du blog Rigaut qui m'ont envoyé des messages de soutien et de sympathie suite à sa disparition.





Texte : Autobiographie par Arthur Cravan

23.10.07

"La vie est dangereuse : la preuve c'est qu'on finit par en mourir."


Martin Kay à l'exposition Dada, Paris le 10 novembre 2005.

L'automne par Martin Kay.

"Feuille de vigne" par Martin Kay.


Le fils de Martin Kay vient de m'apprendre le décès de son père. Martin Kay est mort dans la nuit de dimanche à lundi d'un cancer foudroyant. Il y a un mois à peine, Martin m'avait appelé pour bavarder de notre ami commun J.R. Il m'avait promis de lire mon manuscrit. Martin me soutenait dans mon travail biographique et ce soutien m'était précieux. Il me manque déjà. C'est grâce à lui qu'on peut lire aujourd'hui les "Ecrits" de Jacques Rigaut parus chez Gallimard en 1970. C'est aussi grâce à lui que j'ai décidé de me lancer dans cette folle biographie de Lord Patchogue. Martin Kay sera incinéré ce jeudi. Ayez une pensée pour lui.


"Prénom : Martin
Nom : Kay
Né en 1941 à Kendal près de Liverpool
Signe particulier : toujours dadaïste au XXI ème siècle

Rendons hommage à Martin Kay sans qui rien ne serait arrivé. Avant d'être expulsé de France en mai 68, Kay a passé plusieurs années à travailler sur la vie et l'oeuvre de Jacques Rigaut. En stop, à vélo, il a parcouru Paris et l'Hexagone pour rencontrer les derniers témoins du mouvement Dada : Ribemont-Dessaignes, Soupault, Pierre de Massot, Georges Auric, Man Ray, Jacques Baron, Marcel Duchamp, Paul Chadourne... Il s'est également rendu chez le frère de Jacques Rigaut (qui venait de mourir) pour déchiffrer et retranscrire des manuscrits inédits de J.R., disparus aujourd'hui. L'éditeur (entre autres de Jean-Pierre Duprey et Stanislas Rodanski) François Di Dio (récemment décédé) lui confie alors la liasse de manuscrits qu'a laissée J.R à sa mort. L'aboutissement de ce travail de sauvegarde littéraire sera l'édition intégrale des écrits de Jacques Rigaut chez Gallimard en février 1970. Sur la page de garde de mon exemplaire, Martin Kay m'a écrit cette dédicace : "La vie est dangereuse : la preuve c'est qu'on finit par en mourir." " (Post du 11 novembre 2005)

18.10.07

Did you see my cane?



Ceux qui suivent ce blog se souviendront de l'énigme linguistique à laquelle j'avais consacré en juillet 2005 (deux ans déjà!) plusieurs posts pour conclure (avec l'aide de quelques lecteurs fidèles) que le mot "cane" en argot américain signifiait cocaïne... Ce soir alors que je m'installe confortablement pour regarder le documentaire culte "Don’t Look Back" de Pennebaker, qui filme Bob Dylan en 1965 lors d'une tournée en Angleterre, je sursaute dès les premières images en entendant (et en lisant les sous-titres) Robert Zimmerman prononcer le mot "cane" A voir ci-dessous... Merci à Daniel Darc qui m'a procuré ce DVD.



Lectures





"Il n'y a que les routes pour calmer la vie." (Roger Nimier)

"L’écrivain Roger Nimier s’est tué vendredi soir en voiture, à l’âge de 36 ans, sur l’autoroute de l’ouest. Dans son Aston Martin qui s’est écrasée à très grande vitesse sur le parapet du pont qui enjambe le carrefour des RN 307 et 311, à la Celle Saint Cloud, avait pris place la jeune romancière Sunsiaré de Larcône, 27 ans, qui est morte elle aussi. La voiture, qui roulait à plus de 150 à l’heure en direction de la province, se trouvait sur la gauche de la chaussée, lorsqu’elle vira brusquement à droite en amorçant un « freinage à mort ». Elle faucha sept énormes bornes de béton avant d’aller s’écraser contre le parapet du pont... Nimier avait eu déjà une Jaguar et une Delahaye. Ses voitures étaient ses jouets préférés. Il en parlait longuement. Il écrivait à leur propos. Dans un de ses livres, il décrit un accident d’auto." (Le Journal du Dimanche du 30 septembre 1962)

17.10.07

Singulier




Françoise Sagan nous parle d'Alain, le héros du Feu follet... (Merci à Seryeuse) On trouve l'intégralité de cet entretien dans le bonus du DVD du film de Louis Malle. Henri Graetz, musicien dadaïste belge, m'apprend qu'Edouard Levé était le protagoniste du livre de Valérie Mréjen : L'agrume, publié chez Allia en 2002. J'avais beaucoup aimé ce petit livre qui racontait une "histoire" amoureuse du début à la fin dans laquelle l'Autre est toujours nommé à la troisième personne du singulier masculin.

16.10.07

Un village


Entrée d'Angoisse par Edouard Levé

"L'écrivain plasticien Edouard Levé se serait suicidé
lundi 15 octobre en soirée. Peu de temps auparavant,
il a remis à son éditeur P.O.L. (qui aurait beaucoup
aimé) un manuscrit retraçant un suicide dont tous les
détails se sont révélés volontairement prémonitoires
donc précisément mis en acte..." (courriel de F.C.)

"Adolescent, je croyais que La Vie mode d'emploi m'aiderait à vivre, et Suicide mode d'emploi à mourir. " (Edouard Levé)


Presque simultanément, deux amis ce soir m'apprennent le suicide d'Edouard Levé. Je l'avais croisé plusieurs fois sans oser lui dire que son travail me plaisait. Il avait entre autres réalisé une série de portraits homonymes d'artistes et d'écrivains avec prénoms et noms trouvés dans l'annuaire comme celui d'Emmanuel Bove...

"Cherchant son chemin sur un atlas routier, une amie remarque un village nommé Angoisse. L'atlas refermé, elle ne parvient pas à le retrouver.Un mois plus tard, je me rends dans un bureau de poste. Je retrouve Angoisse. Je m'y rends. J'y passe trois jours. Je photographie les lieux : l'entrée d'Angoisse, l'école d'Angoisse, les maisons d'Angoisse. Le terrain de sports d'Angoisse, la base de loisirs d'Angoisse, la discothèque d'Angoisse...Rien d'extraordinaire si ce n'est le nom. Ce village français est moyen : un archétype sans qualités comme en traversent souvent les routes départementales.Pourtant, à regarder de plus près ces rues vides, ces maisons aux façades muettes, ces abords neutres, il suffit de prononcer "Angoisse" pour que les choses se parent d'une inquiétante étrangeté.
Le village entier obéirait-il à son nom comme une injonction ?" [Edouard Levé)

13.10.07

Admiration



D'une tempe à l'autre
le sang de mon suicide virtuel
s'écoule

noir, vitriolant et silencieux

Comme si je m'étais réellement suicidé

les balles traversent jour et nuit
mon cerveau

(L'inventeur de l'amour, Ghérasim Luca)

11.10.07

Attendons un peu...

PHILIPPE SOUPAULT ET LE SURREALISME
série, Témoins de Bertrand Tavernier
documentaire (1982)avec Jean AURENCHE.




J'avais déjà posté cet extrait du film de Tavernier où Soupault s'explique sur son "Invitation au suicide". Le lien d'avant étant inactif, je remets en ligne cet extrait. Merci à Eric pour la piqure de rappel.

7.10.07

Tiroir




C'est rageant de savoir que quelque part dans Paris dort dans le tiroir d'un collectionneur l'unique exemplaire peut-être de L'invitation au suicide qui a survécu à l'autodafé organisé par son auteur.