29.10.05
"Ne sais quand reviendrai"
Jacques Rigaut par Mathilde Tixier
Ai reçu cette semaine deux lettres des instances archivistes.
1) Expéditeur : Direction des archives de France
"Je suis au regret de vous informer que le collège XXXX est un établissement privé et que ses archives ont de ce fait le statut d'archives privées. Il ne m'appartient donc pas d'intervenir dans le différend qui vous oppose à cet établissement quant à la consultation de ses archives."
En clair, dépatouillez-vous! on ne veut pas se mouiller...
2) Expéditeur : Chef du service historique de la Défense
"J'ai l'honneur de vous faire connaître que votre demande a été prise en compte et a été transmise, après instruction par mes services, aux autorités compétentes pour décision."
J'aurai la réponse des "autorités compétentes" dans deux à trois mois. Le temps peut paraître long au biographe, mais il lui est aussi favorable. Par exemple, les archives du collège XXX aujourd'hui inaccessibles seront consultables demain. "Avec patience et crachat on fait entrer un pépin de calebasse dans le derrière d'un moustique." (proverbe créole) ou le plus classique : "Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage." (Jean de La Fontaine)
"Nous nous sommes rendu compte qu'il y avait une demande assez forte autour de la biographie. Il existe aujourd'hui une recherche de modèles, c'est dans l'air du temps." (Yvon Girard, directeur de Folio)
Gallimard lance une collection de biographies inédites en format de poche. On peut tout de même s'interroger sur cette louable initiative. Ces biographies Folio seront-elles à la hauteur des "grandes biographies" qui souvent nécessitent des années de travail... ou s'agit-il de biographies raccourcies et écrites à la truelle pour répondre à une demande commerciale? La réponse se trouve chez le libraire.
A lire dans le Monde l'article de Philippe Dagen qui fait l'éloge (à juste titre) des "archives dada" de Marc Dachy que je voudrais remercier pour avoir traduit (avec Monique Fong) et publié dans son livre de larges extraits de "Life among the Surrealists" de Matthew Josephson. Ce journaliste américain a été un témoin direct des événements dada à Paris. Son témoignage n'est parfois pas très fiable - par exemple il fait mourir Rigaut (qu'il a connu) à New York - mais son livre fourmille de précieuses anecdotes pour le chercheur. Il faut dire que Josephson a rédigé ses mémoires en 1962... Lors de mes recherches à New York, j'ai retrouvé les lettres de réponses de certains dadaïstes (qui l'induisent en erreur) auxquels Josephson avait envoyé ses interrogations alors qu'il préparait son livre :
« (...) Avez-vous reçu les photos de J. Rigaut ? Je vous signale que la petite fille qui est avec lui sur la plage n'est pas sa nièce mais la fille de sa femme américaine [faux, la "petite fille" sur la photo est en fait un petit garçon et le fils de Jeanne Lecomte du Noüy] ] dont je ne sais pas le nom et qu'il aimait beaucoup d'après Paul Chadourne qui fut très lié avec lui." (Lettre [inédite] de Jacques Baron à Matthew Josephson, 27 octobre 1961)
Le meilleur pour la fin : ai trouvé cette semaine chez un ayant droit une lettre inédite de J.R. Un miracle que de retrouver cette lettre envoyée de New York qui s'achève par cette phrase laconique mais lourde de sens : "Ne sais quand reviendrai."
Je vous ai gâtés, non?
24.10.05
"Who killed Bambi?"
"Murder murder murder
Someone should be angry
The crime of the century
Who shot little Bambi
Never trust a hippie
'Cause I love punky Bambi
I'll kill to find the killer
In that rotten roll army
All the spikey punkers
Believers in the ruins
With one big shout
They all cry out
Who killed Bambi?"
(Sex Pistols)
"On a trouvé hier dans le jardin du Palais-Royal le cadavre de Dada. On présumait un suicide (car le malheureux menaçait depuis sa naissance de mettre fin à ses jours) quand André Breton a fait des aveux complets." (Jacques Rigaut)
A ne pas manquer! Le documentaire "Qui a tué Dada?" diffusé sur France 5 le samedi 29 octobre à 22h20 et le dimanche 30 octobre à 9H15.
"A travers le parcours de certains de ses principaux protagonistes, ce film-collage au ton décalé évoque l'histoire mouvementée de Dada et de ses différents " noyaux " de création. Notamment à partir d'éléments puisés dans les archives du mouvement (témoignages filmés, photos, revues et imprimés, correspondances entre artistes...), ce documentaire en retrace les prémices, la création à Zurich en 1916 au Cabaret Voltaire et l'extension mondiale jusqu'à la mutation progressive du " virus dada " au milieu des années 20... Par sa critique des impérialismes guerriers ou de la marchandisation du monde au moyen d'un " anti-art " et d'une " beauté nouvelle " comme par l'invention d'autres pratiques artistiques (poésie sonore, " happening ", écriture automatique, photomontage...), Dada, première internationale provocatrice et subversive, constitua un moment fondateur de la modernité..." (source : France 5)
A propos des "héritiers" du dadaïsme, j'ai lu avec intérêt le pertinent témoignage du sociologue David Le Breton : "A l'époque, les dadaïstes provoquaient, en effet, des émois et des réactions violentes. Ces artistes étaient empreints de révolte et n'ont pas toujours fait l'unanimité. Mais, aujourd'hui, les nouvelles formes du dadaïsme participent d'un certain conformisme. Elles épousent l'ambiance actuelle, ravissent les institutions, entrent au musée ou sont portées par des médias conventionnels comme la chaîne américaine MTV. De plus, pour les dadaïstes, le souci de l'autre était essentiel: il fallait alors choquer le bourgeois, interroger le lien social contre la morale, le tout en prenant parfois des risques considérables. Pour nos contemporains, il s'agit en priorité d'affirmer sa toute-puissance. Ils font parfois preuve d'une indifférence totale à l'autre." (source : L'Express)
Dans la caverne d'Alibaba d'un ayant droit. Des correspondances inédites où J.R. est mentionné à maintes reprises. Pour aller plus vite, je photographie les lettres (et les enveloppes) pour les retranscrire ensuite chez moi. L'appareil photo numérique est un précieux et indispensable compagnon pour le chercheur du XXIème siècle.
21.10.05
Un scoop...
Chaleureuse soirée bovienne à la Maison des écrivains. J'y retrouve Jean-Pierre Darroussin (en plein montage de son film "Le Pressentiment", d'après le roman de Bove), l'équipe du Castor Astral, Dominique Gaultier du Dilettante (en plein déménagement...), Marie-Thérèse Eychart (animatrice du débat), Dominique Barbéris, Didier Bezace (qui a monté "le Piège"). Je fais également la connaissance de Charlotte Bobovnikoff, l'arrière-petite-fille d'Emmanuel Bove qui lui ressemble étrangement... Projection du film de Bettina Augustin. Très ému à revoir ces images tournées il y a plus de dix ans. Raymond Cousse me manque, nous manque. Merci à Sylvie Gouttebaron, la directrice de la Maison des écrivains.
Greg m'a envoyé le monologue (très rigaltien) de "La maman et la putain" où un texte ("passeport idéal" p. 101, "Ecrits") de J.R. est cité anonymement. Voir ci-dessus le photomontage de Greg avec l'image du film et la page des "Ecrits" de Rigaut.
"- Alexandre (Jean-Pierre Léaud) : Excusez-moi mais j'ai l'impression de vous ennuyer à mourir.
- Véronika (Françoise Lebrun) : Mais vous m'avez regardé ?
- Alexandre : Oui. Et je vous trouve très bien.
- Véronika : Est-ce que j'ai la tête de quelqu'un qui s'ennuie ?
- Alexandre : Non, mais les femmes sont tellement menteuses...
- Véronika : Et vous, qui êtes-vous ? Comment vivez-vous ?
- Alexandre : Je suis assez pour l'ennui. Comme cette secte d'hérétiques dont parle Borgès, je crois, et dont la qualité essentielle est dans l'ennui. Pas dans la foi, l'enthousiasme : dans l'ennui, le nul. Je suis assez d'accord avec ça, d'ailleurs j'ai fait mon autoportrait.
(il sort, de sa poche, une feuille qu'il déplie et montre à Véronika)
Vous me reconnaissez ? C'est mon seul brevet d'existence. Mais de temps en temps, je suis content. Par exemple, ici avec vous, même si j'ai emprunté l'argent pour y venir.
- Véronika : Mais vous êtes fou d'être venu ici si vous n'avez pas d'argent !
- Alexandre : Ne pas avoir d'argent n'est pas une raison suffisante pour mal manger. Quand j'étais enfant, je volais des livres. Je prétendais que la pauvreté n'est pas une raison suffisante pour ne pas se cultiver. Il y a des gens qui ont la chance d'avoir assez d'argent pour vivre sans rien faire, et qui font quelque chose. Ils font même des choses bien... Du cinéma par exemple. Cela leur permet de prétendre gagner leur vie. Qu'ils prennent la place d'autres gens ne me dérange pas beaucoup - au contraire, il faut toujours encourager les injustices. Mais en plus, ils croient apporter quelque chose : leur création, enrichir le monde, quel programme !"
Greg participe également à la revue Hapax . Il a écrit un petit texte d'hommage à Rigaut intitulé "Etant donné 05 : ce qu'a fait l'ennui". Une série composée avec Céline Brun-Picard.
"C'est Rigaut - hello !
But i butt in a plane of a plain
I cut and got cut and snitched a bitch"
18.10.05
Auric, Eustache, Calet, Bove...
Jacques Rigaut en 1922 par Man Ray.
Image inédite. Copyright Centre Pompidou.
Ai rencontré ce matin la veuve de Georges Auric. Alors qu'elle avait vingt ans, le célèbre compositeur du Groupe des Six (lui-même septuagénaire) l'a demandée en mariage. L'anticonformiste Georges Auric dont la signature ("Je n'ai rien à vous dire") dans "L'Oeil Cacodylate" se trouve au-dessous de celle ("Parlez pour moi") de Rigaut. Quand il rentre de New York en 1928, J.R. fait fabriquer des miniscules cartes de visite aux noms de ses amis dont Georges Auric. Madame Auric m'invite aimablement à venir sur la Riviera consulter les archives de son mari musicien. Peut-être y trouverai-je un exemplaire de ces cartes? voire même celle au nom de Lord Patchogue...
Reçu un mail de Jean-Pierre Baril (biographe de Henri Calet): "Un petit mot pour te dire que je travaille encore beaucoup, que j'ai juste le temps de prendre de tes nouvelles sur le Rigaublog. Les dernières photos sont belles, très belles même, ce petit personnage en papier devant Rigaut sur un canapé... Comme si c'était lui, une effigie futile, gracieuse, minuscule. Magnifique photo. Consterné par tes démêlés avec les autorités militaires et scolaires. Mais bon, l'école, la caserne... On a su, et maintenant c'est pareil... Petite citation pour ton blog (payable en trois mensualités de 0,002 euros à la publication) : « Heureusement pour l'humanité, l'armée a généralement été le refuge des esprits de troisième ordre. » (Lewis Mumford, Technique et Civilisation.) Yves Gibeau l'a placée en épigraphe de son plus beau livre : Allons z'enfants... (...)"
Un mail également de Greg qui m'informe que Jean Eustache mentionne J.R. dans l'un de ses films! Vous devinerez lequel. J'y reviendrai dans un prochain post.
Ce soir rendez-vous à la Maison des écrivains pour un hommage à Emmanuel Bove.
16.10.05
Démêlés archivistiques
Jacques Rigaut en 1922 par Man Ray.
Image inédite. Copyright Centre Pompidou.
Piqure de rappel. Une règle d'or en recherche : toujours s'informer auprès de plusieurs personnes même si elles ont la même fonction. L'une vous donnera une information délaissée par l'autre et inversement. Au service historique de la Défense, une première personne m'affirme que le dossier militaire de J.R. ne peut pas se trouver chez eux puisque le service historique de l'armée de terre ne détient pas les dossiers des militaires non-officiers de la guerre 1914-1918 et que pour les militaires nés entre 1847 et 1910, il faut se rendre aux archives départementales du lieu de résidence. Alors que je consulte d'autres documents liés aux régiments de J.R., une autre personne s'intéresse à mon cas.
- Avez-vous consulté le classeur X pour voir s'il se trouve chez nous?
- Heu..non, on m'a dit....
- Attendez, on va regarder, ça ne coûte rien... Rigaut comment?
- Jacques, madame
- Si, il est chez nous...Remplissez cette demande de dérogation pour être autorisé à consulter son dossier. Vous aurez une réponse dans un à deux mois.
- Merci B.E.A.U.C.O.U.P madame...
Il faudrait que je m'établisse un petit topo concernant les dispositions de la loi sur la communication des archives. Chez les militaires, par exemple, selon la loi sur les archives du 3 janvier 1979, un dossier personnel n'est communicable que 120 ans après la naissance de l'intéressé. Voici le cheminement de la demande de dérogation : dossier instruit par le service d'archives qui le transmet au cabinet du ministre de la Défense, par l'intermédiaire de la direction de la mémoire, du patrimoine et des archives. Puis le service des archives est informé de la décision du ministre de la Défense et le notifie par courrier au demandeur... Ces démêlés archivistiques me rappellent que je dois relancer la direction des Archives de France afin qu'elle tranche dans mon litige avec l'établissement scolaire qui refuse de me communiquer les notes de J.R.
Hier soir au Select, rendez-vous avec Marc Dachy qui m'apporte un exemplaire de ses "Archives dada". Le livre est magnifique. Une iconographie soignée, si soignée que je m'aperçois d'un détail qui m'avait échappé jusqu'à maintenant. Sur la célèbre photo du vernissage de l'expo Max Ernst (2 mai 1921) où Rigaut est suspendu la tête à l'envers, on peut voir, dans le livre de Dachy, que J.R. a une cigarette au coin des lèvres...
Ceux qui ont raté mon passage sur France Culture peuvent l'écouter en cliquant ICI
Merci à Eric pour le fichier MP3 et à Emma pour la mise en ligne.
Soon as possible...
Jacques Rigaut en 1922 par Man Ray. Original inédit
de l'image qui sera recadrée au tirage par le photographe.
(Copyright, éditions du Centre Pompidou, 2005)
"(...) Mais le mystère Rigaut demeure." [Fin de la notice J.R. par Julie Béret, Catalogue Dada, Centre Pompidou, 2005]
" (...) C'est seulement très récemment qu'une nouvelle attention se porte sur Jacques Rigaut au sujet duquel manque un essai à caractère biographique : subsistent de larges zones d'ombre notamment sur ses années aux Etats-Unis (1924-1928). (...)"
[Extrait de la notice J.R. par Marc Dachy, Archives Dada, Hazan, 2005]
11.10.05
Too much Jacques...
Toujours plongé dans la scolarité de J.R. Sur les registres qu'on m'autorise à consulter (je suis en négociation pour les autres...), quelques appréciations de ses professeurs qui aujourd'hui résonnent étrangement : "Trop léger... Trop souvent absent..." ça me rappelle l'avis du comité de lecture d'un éditeur auquel j'avais proposé mon projet de biographie : "personnage trop limite". Certes, J.R. est "too much", et c'est pour ça qu'il a fasciné ses proches et qu'il fascine encore aujourd'hui. Jacques Rigaut ne serait-il pas à la littérature ce qu'est James Dean au cinéma? Disparition tragique prématurée, reconnaissance posthume, oeuvre mince, angoisse récurrente, goût du risque, icône, sexualité floue, caractère imprévisible, énigmatique, etc. Chacun dans leur domaine, des mythes bien plus complexes qu'ils n'y paraissent.
Conversation téléphonique avec Silvain Gire à propos de ma participation au bonus du DVD du "Feu follet". Y aurait beaucoup à dire aussi sur Maurice Ronet qui apparaît dans la biographie de Dominique de Roux (par Jean-Luc Barré) publiée récemment chez Fayard. Une biographie passionnante, paraît-il. Elle est en haut de la pile de livres que je dois lire.
Ce soir, vernissage (bis) de l'expo Dada. Cette fois-ci, pas de champagne, ni petits fours. "PPR soutient Dada!" (François-Henri Pinault, extrait du catalogue de l'expo) Raté les "flasmobers" qui dehors tentent mollement un esclandre. Je croise Jean-Yves Jouannais qui me demande où j'en suis. Question à laquelle je réponds invariablement : j'avance, j'avance... Nouvelle promenade dans le dédale dadaïste. Comme me l'a confié Michel Sanouillet, ça serait formidable de numériser toutes ces oeuvres dadas rassemblées à Beaubourg, une initiative précieuse pour les chercheurs... On peut toujours rêver.
6.10.05
On my radio
Ai poursuivi mes mondanités dadas en me rendant hier soir à la galerie "L'or du temps" où la revue "Etant donné" fêtait son nouveau numéro. Rencontré Fabrice Lefaix et Paul B. Franklin qui travaille sur Pierre de Massot. Michel Sanouillet, l'auteur incontournable de "Dada à Paris" était également présent, ainsi que Jackie Matisse, la petite-fille du peintre avec laquelle j'ai discuté des archives Marcel Duchamp.
Ai parlé de Maurice Ronet et de la prochaine réédition du film "Le Feu follet" avec quelqu'un dont j'ai oublié le nom, qu'il me pardonne... Une soirée douce et instructive.
Discussion à bâtons rompus, ce matin, sur J.R. avec Thomas Baumgartner. Cet enregistrement sera diffusé demain, vendredi 7 octobre, entre 10H et 11H sur France Culture dans l'émission "La nouvelle fabrique de l'histoire".
A signaler : le dossier Dada par Olivier Stupp dans le Nouvel Obs Paris Ile-de-France. Petit portrait consacré à J.R.
4.10.05
Vernissage Dada
Paris & Le Grand Verre de M. Duchamp (réplique 1992)
Détail du manuscrit "Roman d'un jeune homme pauvre" de Jacques Rigaut (1921)
Vernissage de l'exposition Dada hier soir en hommage aux "prêteurs". Rassurons tout d'abord Bernard Morlino, si Soupault n'est pas sur l'affiche, il est bien présent dans l'impressionnant (1000 pages, 2000 images) catalogue de l'exposition (un abécédaire en forme de bottin téléphonique) avec une photo pleine page et une notice de deux pages. J.R. a également sa place avec trois manuscrits exposés dont "Propos Amorphes", sa première parution (revue Action, juillet 1920).
Ai parcouru la dense (1200 oeuvres!) et labyrinthique exposition conçue comme un échiquier. Impossible de tout voir en une seule visite... Plus tard dans la soirée, Laurence me présente à Marie-Thérèse et Christophe Tzara. Avec une rare gentillesse, le fils de l'auteur du "Manifeste Dada 1918" me parle de son père. "Les biographes apprécient le croustillant, mais finalement, il y avait peu de croustillant dans la vie de mon père, c'était un homme très sage..." Parmi les invités, je croise Marc Dachy qui me remet un carton pour sa "nuit dada" qui aura lieu le vendredi 14 octobre. Dada is back in town!
2.10.05
L'affaire Soupault
"Ecrire, mon pauvre vieux, c'est une manie, une sale manie" ("En Joue!")
Il y a eu l'affaire Barrès (M. Bonnet, José Corti, 1987), y aura-t-il une affaire Soupault? Avec son ami Jacques Rigaut, Soupault est le grand oublié de l'affiche de Beaubourg. Aujourd'hui, c'est Pierre Assouline qui s'en mêle en publiant sur son blog l'appel de Bernard Morlino dont nous avions eu la primeur.
Et si on donnait la parole au principal concerné. Voici l'extrait d'un entretien inédit de Philippe Soupault découvert lors de mes recherches :
"Dada était une équipe, un groupe. C'est à tort qu'on insiste sur les différentes personnalités. L'importance de Jacques Rigaut dans l'équipe Dada, en tant que provocateur, critique et créateur. Jacques Rigaut voulait insérer Dada dans la vie. Jacques Rigaut plus important pour l'équipe Dada que Picabia. Si Jacques Rigaut a peu écrit, c'est à raison. Dès qu'on écrit, on se compromet, on se fige. Jacques Rigaut était le contraire d'un homme qui se fige."
Il eût été peut-être plus approprié d'imprimer une affiche vierge de tout patronyme... DADA IS NOBODY & NOBODY IS DADA!
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