29.1.06

Le tunnel



Visite éclair chez Denoël. Je félicite Olivier Rubinstein pour la récente parution de l'oeuvre de Georges Henein. Mon éditeur s'enquiert naturellement de l'avancée de mon travail. Nous savons tous les deux qu'il est quasiment impossible de fixer une "dead line" pour un tel chantier. Je lui fais part d'une image qui me vient à l'esprit, celle d'un tunnel en forme d'entonnoir dans lequel j'avance au fil de mes recherches. Plus je progresse, plus le tunnel se rétrécit... De la gangue du passé, j'arrache chaque information, chaque découverte. Avec tous les matériaux accumulés depuis trois ans maintenant, je pourrais écrire un livre. Mais il reste encore des pistes à remonter, des archives à consulter, des découvertes à faire, des indices à vérifier...

Par exemple, depuis des mois je suis sur la trace de la fille de l'épouse américaine de J.R. J'avais déjà retrouvé lors de mon voyage à New York l'arrière-petite-fille de Gladys Barber (voir sa photo dans le post du 8 juin 2005) Malheureusement, j'en savais plus qu'elle sur son arrière-grand-mère... Il y a quelques jours, grâce à un moteur de recherches payant, j'ai trouvé des infos (date de décès, n° de sécurité sociale et certificat de mariage) la concernant, infos qui vont me permettre de retrouver le mari qui doit avoir 60 ans aujourd'hui. Avec un peu de chance, ce dernier aura gardé les archives familiales de sa femme dans lesquelles J.R. devrait apparaître...CQFD

Rien ne remplacera jamais la recherche sur "le terrain" mais on peut tout de même rendre hommage au fabuleux outil (qui n'existait pas à l'époque de mes recherches sur Bove) qu'est l'Internet pour les chercheurs. En quelques clics, j'ai trouvé et commandé des livres épuisés et introuvables en librairie dont cet exemplaire de la NRF du 1er août 1930 dans lequel ont été publiés des extraits des textes qu'avait laissés Jacques Rigaut. Avec ce premier hommage posthume, on trouve dans ce même numéro un texte en cinq points de Victor Crastre intitulé " Sur le suicide de Jacques Rigaut". Suite à cette publication, Paul Eluard, dans une lettre à Gala, traitera Victor Crastre de "petit con" et dans une note publiée dans "Le surréalisme au service de la révolution" s'attaquera violemment à Jean Paulhan et à la NRF. Une note si violente qu'elle ne sera pas reproduite dans "Le poète et son ombre", le recueil des textes de Paul Eluard...