2.6.07

Un suicide fleuri



Jacques Rigaut a eu plusieurs éditeurs posthumes : Au Sans Pareil, Eric Losfeld, Jean-Jacques Pauvert, Christian Bourgois, Gallimard et les éditions Cent Pages qui ont publié un florilège des "Ecrits". Cette iconoclaste maison d’édition grenobloise (on se souvient du vibrant "J’emmerde Le Monde", un (premier) discrédit jeté alors sur le célèbre quotidien du soir, rédigé par Olivier Gadet, directeur de Cent Pages) vient de m'envoyer l'ouvrage d'un certain André Baillon, écrivain belge dont j'ignorais l'existence. Voici un extrait de sa biographie trouvé sur un site qui lui ait consacré :

"À sa sortie d’hôpital, il s’installe dans une maison modeste du village de Marly-le-Roi, à une vingtaine de kilomètres de Paris, où il écrit et vit en ermite pendant quelques années. En 1930, il noue une liaison dévorante avec un écrivain bruxellois, Marie de Vivier, une admiratrice de son œuvre qui est sa cadette de vingt-quatre ans et cherchait à le rencontrer. Ils échangent des centaines de lettres qu’ils brûlent dans leurs moments de crise et tentent ensuite de reconstituer. Ils essayent de se tuer l’un l’autre, organisent en duo leur suicide mais se ratent, puis tentent en vain de se suicider séparément. Marie de Vivier entre finalement dans un hôpital psychiatrique. Baillon inonde sa propre chambre de fleurs et absorbe une overdose de somnifère Dial. Il ne se réveillera pas: le 10 avril 1932, il meurt à l’hôpital de Saint-Germain-en-Laye où Germaine l’a fait transporter. Après sa mort, son œuvre tombe rapidement dans l’oubli. Ce n’est qu’à la fin des années septante que plusieurs critiques en viennent à le considérer comme le plus grand écrivain que la Belgique francophone ait connu dans la première moitié du XXe siècle."