9.7.07

Clin d'oeil (2)





"Moi je m'appelle Lolita
Lo ou bien Lola
Du pareil au même
Moi je m'appelle Lolita
Quand je rêve aux loups
C'est Lola qui saigne
Quand fourche ma langue
J'ai l'aphorisme,
Dadaïste de mon doux phénomène,
Moi je m'appelle Lolita
Lo de vie, lo aux amours diluviennes"

Julien Doré

Un jeune homme qui fait couler beaucoup d'encre
dans les forums :

"Julien Doré a réussi son coup.
Faire une référence à Dada, et le milieu intello-musical s’enflamme dans une pléthore de commentaires dans un quasi-surréalisme que ne renierait pas André Breton.
Ce dernier aurait pu écrire un essai sur le caractère du chanteur Doré, tant celui-ci soulève une certaine anarchie, chère à l’auteur, et dans la forme et dans le fond, des commentaires et réfléxions que suscitent son idée.
Humour ?
Autodérision ?
Du sublime au trivial, la nuance est parfois mince; nombre d’artistes ont travaillé sur cette ambivalence; Gaudi n’a-t-il pas construit tout une cathédrale, à Barcelone, à la gloire de Jésus, avec des matériaux de récupération colorés, dans un chatoiement quasi-mièvre de riche dentelles de pierres et métaux ?
En ayant accompli un sévère coup de promo pour lui et ses potes, Julien Doré a lui aussi assemblé sa “Sagrada Familia” avec du matériel de récup’ de bric et de broc, à savoir ici la protégée de Mylène et une émission Mainstream, saupoudré d’influence “vieux-mais-moderne-chanteur-français-ex-branché”.
Intellectualiser sur une prestation de la “nouvelle star”, n’est-ce pas un peu comme quand on faisait des blagues sur l’Ethiopie, un humour qui peut être considéré comme malsain, mais qui est là pour dédramatiser une sitation difficile en temps de crise ?
Car c’est bien d’une crise dont il s’agit, depuis plus de vingt ans maintenant que la musique est devenu un business à l’échelle mondiale, depuis l’apparition du vidéo-clip, en musique tout est possible, surtout le pire lorsqu’il s’agit d’overground.
Aussi, pour moi Julien Doré, c’est le show-business parvenu à son paroxysme, à l’heure d’Internet et du téléchargement, le consumérisme musical devient sa propre caricature. Personnellement, je vois là-dedans beaucoup d’autodérision, et finalement, ben je trouve ça plutôt sain."

Source le forum de Radio Libre.be