17.5.09

La maison de dada







Lors d'une promenade à Montmartre, en descendant l'avenue Junot je tombe par hasard sur la maison de Tristan Tzara que l'inventeur de Dada s'est fait construire en 1926 par l'architecte viennois Adolf Loos. La plupart des dadaïstes à l'époque étaient désargentés dont Tzara qui sans-le-sous à son arrivée à Paris s'incrusta chez Picabia le bien-né. Comment Tzara avait-il pu s'offrir une maison d'architecte? question pertinente d'un ami à laquelle je ne pus répondre. Je trouvai la réponse dans les biographies consacrées à Tzara. L'entrepreneur du scandale dada avait suivi le pragmatique conseil de Breton pour faire face aux besoins matériels : "épousez (ou tombez amoureux) des femmes riches". Ainsi Tzara s'était marié à Stockholm le 8 août 1925 avec Greta Knutson, une jeune femme suédoise dont les parents fortunés offrirent aux nouveaux mariés une aide financière pour l'achat d'un terrain et la construction d'une maison à Paris. Ce mariage fit jaser le Tout-Paris, mais Tzara n'avait-il pas prévenu ses détracteurs en déclarant en 1923 que ses vices étaient :"l'amour, l'argent, la poésie".



Tristan Ranx m'envoie la photo de la tombe de Robert Brasillach, le seul écrivain français collaborateur exécuté à la Libération, dont Camus et Mauriac demandèrent, en vain, la grâce au général de Gaulle. Tristan me demande de "trouver l'erreur" dans l'image. Ce qui me frappe dans les inscriptions, c'est que Brasillach, homosexuel, soit inhumé seul aux côtés de sa mère. Je n'avais pas remarqué le plus étrange : la date de naissance de l'auteur des Poèmes de Fresnes n'est pas gravée sur sa tombe. Devant le peloton d'exécution, Brasillach refusa qu'on lui bande les yeux et avant de tomber sous les balles cria : "Vive la France quand même!" Une citation empruntée au poète juif allemand Heinrich Heine.



On connaît l'admiration du comédien et réalisateur Jean-Pierre Darroussin pour l'écrivain Emmanuel Bove dont il a adapté le roman Le Pressentiment, plus inattendue (quoique...) celle du comédien belge Benoît Poelvoorde qui, le 6 juin prochain, lors du festival "Paris en toutes lettres" donnera une lecture de Mes amis, le premier roman du "plus grand des auteurs français méconnus".