18.1.10

RIGAU(D)


Jean-Jacques Schuhl par Richard Dumas

A l'occasion de la parution du dernier livre de Jean-Jacques Schuhl, Nelly Kaprièlian, cri-tique littéraire des "Inrockuptibles" a rencontré l'auteur de Rose Poussière. Lors de la retranscription de l'entretien, la fameuse coquille récurrente et intemporelle a échappé une fois de plus à la sagacité du secrétaire de rédaction (s'il en est) et de ladite critique. Le plus amusant se trouve dans les commentaires de l'entretien en ligne où un lecteur internaute s'exaspère : "RigauT avec un T bon dieu, depuis le temps qu'on le rabache ça commence à faire!!!!" comme un écho à la propre exaspération de Rigaut : " (...) Inutilement je lui répéterai que mon nom prend un "t", il l'écrira toujours avec un "d". (...)"


Extrait de l'entretien

Lafcadio, le personnage dadaïste


“C’est un personnage dans un livre de Gide, écrivain que pourtant je n’aime pas. Je viens de me taper Les Caves du Vatican, c’est d’une bêtise ! Mais au milieu, il y a Lafcadio, un bâtard apatride venu des Carpates. Rigaud et Breton aimaient ce personnage, qui m’a intéressé pour son côté dada, il joue tout aux dés, a un côté provocateur glacé, très Tristan Tzara, Francis Picabia. Il m’a fait penser à un dandy punk, à un Yves Adrien d’aujourd’hui, froidement désespéré. Mon livre est placé sous le signe du surréalisme pour le côté onirique, le goût du hasard. Et puis, mon narrateur se comporte comme dans les films surréalistes : ce côté égaré, halluciné, un peu comme Gaston Modot dans L’Age d’or. Avec Henri Troppmann, l’autre fantôme, qui est un personnage du Bleu du ciel de Georges Bataille, ils m’emmènent à la fin dans une maison de jeu. C’est grâce à la fiction et à la littérature que je trouve ma force : à la fin, je rafle la mise au jeu, je rafle la fille, et je vais me mettre à écrire. C’est en me laissant traverser par ces fantômes de papier que je parviens à écrire finalement ce livre. Entrée des fantômes, c’est le triomphe de la fiction.”



Entrée des fantômes (Gallimard), 144 pages, 16,50€, parution le 5 janvier

Pour finir, une petite note so british...l'acteur Hugh Grant interrogé par la presse sur ses projets pour son 50ème anniversaire a déclaré vouloir organiser une grande fête en Suisse puis se rendre chez Dignitas pour se faire euthanasier.