3.8.05

"I have got my cane" & "presse-raquettes"



La suite logique de "I want my cane" (1924) est la phrase "I have got my cane" écrite à Paris par J.R. en 1929 à la même amie américaine. "And may be I'll find the presse-raquettes" poursuit J.R. qui signe "Lord Patchogue" précédé d'un mystérieux "Re-Aline". L'énigme se corse...


Merci à Greg qui m'a envoyé les suggestions ci-dessous.


Toujours un plaisir de vous lire.
Je vous fais part de quelques commentaires :

- à propos du message de Rigaut : la formule "cane eh bien" m'a fait penser à un jeu de mots que j'ai tout de suite interprété comme "cannabis". En faisant une petite recherche, j'ai trouvé ceci : le terme, désignant la plante en question, kaneh-bos en hébreu, est traduit dans la plupart des bibles en anglais par "fragrant cane". Dans ce cens, le "eh" de Rigaut rappellerait le mot hébreu. Ceci dit, je pense que "cane" pour "cocaine" est effectivement plus plausible.

- sur les adjectifs tirés de noms d'auteurs :
. "quenien" est beaucoup plus fréquent que "quenaldien"
. Bob Black a écrit un livre intitulé "Theses on groucho-marxism"
. pour Artaud, il me semble que personne n'a osé "artaldien" ni aucun autre adjectif
(j'imagine : "Vous délirez, monsieur Bitton. Vous êtes artaldien. - Je ne délire pas. Je ne suis pas artaldien. Je suis rigaltien.")
(exercice : Etant donné l'adjectif "rimbaldien" s'appliquant à Rimbaud. Sachant que J.P. Verheggen préfère "rienbaldien" et que le nom d'Artaud est la contraction d'Arthur Rimbaud, est-ce qu'un nalpasien n'a pas le sien ?)
Sinon je proposerais "artothal" qui a le triple avantage de rappeler le concept d'art total, d'évoquer l'anesthésie psychiatrique et de contenir en son centre le nom de ce dieu égyptien de l'alchimie.
j'ai entendu des spécialistes de Michaux s'appeler "michelciens".

Amicalement
Greg (Bartlebooth, perec(q)ien donc)

P.S. : L'évocation de Verheggen est l'occasion de citer le vers, de sa litanie des morts, sur Rigaut :
"Rigaut en faisant plus qu'un art, un chef-d'oeuvre ;"
("Portrait de l'artiste en capitaine Haddock des morts" in On n'est pas sérieux quand on a 117 ans, L'Arbalète)