19.4.07

Critique



La Bibliothèque nationale étant en plein chantier de désamiantage, la communication des ouvrages devient de plus en plus aléatoire. Ce parcours du combattant est lassant. Dans le magazine de la BnF "Chroniques", j'apprends que le projet de la bibliothèque numérique européenne "a avancé". L'objectif est de rendre accessibles à distance 2 millions de documents d'ici à 2008 et de 6 millions d'ici à 2010. Chercheurs du futur, vous êtes des petits veinards. Dans 15 ans, nous apparaîtrons comme des galériens du passé malgré l'Internet qui nous fait gagner beaucoup beaucoup de temps. Je voulais aujourd'hui me rabattre sur la BPI (bibliothèque de Beaubourg) mais quand j'ai vu, derrière le centre Pompidou, les 500 personnes qui attendaient en plein cagnard dans un silence religieux, j'ai renoncé.

On trouve beaucoup de choses sur le Web, mais il y des documents introuvables on line comme la critique du Feu follet par Robert Brasillach publiée le 11 juin 1931 dans L'Action française. Un article étonnant dont certains passages résonnent comme une prémonition de ce qui arrivera à son auteur. En 1945, Robert Brasillach sera le seul écrivain français collaborateur exécuté à la Libération.

"La fin de l'après-guerre a sonné depuis quelques années déjà, M. Drieu La Rochelle. Il serait temps de s'en apercevoir. Lorsque le héros du Feu follet se suicide, peut-être fait-il disparaître avec lui tout un monde. Nous le souhaitions sincèrement. Et qui sait, d'ailleurs, si les dernières lignes de ce livre ne nous font pas quelques promesses? [extrait du livre] Nous ne demandons pas mieux que de croire à cette promesse. Nous ne demandons pas mieux que de voir dans le revolver d'Alain un symbole : l'apparition dans l'univers littéraire de la réalité, d'une réalité résistante et charnelle, vivant comme un homme vivant, - à la place des nuées. Mais il faudrait se hâter." (Robert Brasillach, L'Action française du 11 juin 1931)