23.10.07

"La vie est dangereuse : la preuve c'est qu'on finit par en mourir."


Martin Kay à l'exposition Dada, Paris le 10 novembre 2005.

L'automne par Martin Kay.

"Feuille de vigne" par Martin Kay.


Le fils de Martin Kay vient de m'apprendre le décès de son père. Martin Kay est mort dans la nuit de dimanche à lundi d'un cancer foudroyant. Il y a un mois à peine, Martin m'avait appelé pour bavarder de notre ami commun J.R. Il m'avait promis de lire mon manuscrit. Martin me soutenait dans mon travail biographique et ce soutien m'était précieux. Il me manque déjà. C'est grâce à lui qu'on peut lire aujourd'hui les "Ecrits" de Jacques Rigaut parus chez Gallimard en 1970. C'est aussi grâce à lui que j'ai décidé de me lancer dans cette folle biographie de Lord Patchogue. Martin Kay sera incinéré ce jeudi. Ayez une pensée pour lui.


"Prénom : Martin
Nom : Kay
Né en 1941 à Kendal près de Liverpool
Signe particulier : toujours dadaïste au XXI ème siècle

Rendons hommage à Martin Kay sans qui rien ne serait arrivé. Avant d'être expulsé de France en mai 68, Kay a passé plusieurs années à travailler sur la vie et l'oeuvre de Jacques Rigaut. En stop, à vélo, il a parcouru Paris et l'Hexagone pour rencontrer les derniers témoins du mouvement Dada : Ribemont-Dessaignes, Soupault, Pierre de Massot, Georges Auric, Man Ray, Jacques Baron, Marcel Duchamp, Paul Chadourne... Il s'est également rendu chez le frère de Jacques Rigaut (qui venait de mourir) pour déchiffrer et retranscrire des manuscrits inédits de J.R., disparus aujourd'hui. L'éditeur (entre autres de Jean-Pierre Duprey et Stanislas Rodanski) François Di Dio (récemment décédé) lui confie alors la liasse de manuscrits qu'a laissée J.R à sa mort. L'aboutissement de ce travail de sauvegarde littéraire sera l'édition intégrale des écrits de Jacques Rigaut chez Gallimard en février 1970. Sur la page de garde de mon exemplaire, Martin Kay m'a écrit cette dédicace : "La vie est dangereuse : la preuve c'est qu'on finit par en mourir." " (Post du 11 novembre 2005)