29.11.07

Rimbaud & Rigaut sont dans un bateau...


Rimbaud à New York par David Wojnarowicz

"Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. Et je l'ai trouvée amère. Et je l'ai injuriée." (Arthur Rimbaud)

"J'ai trouvé un jour ma chemise assise sur mes genoux, je l'ai appelée Beauté. Je suis depuis un peintre de chemises." (Jacques Rigaut)

Drieu ne se rappelait pas si Rigaut lui avait parlé de Rimbaud. Une chose est sûre, il l'avait lu. J'ai déjà évoqué ici mon admiration pour le travail de Jean-Jacques Lefrère, le biographe de "l'homme aux semelles de vent" qui vient de publier une nouvelle édition de la correspondance de Rimbaud chez Fayard.

A lire, un entretien de Jean-Jacques Lefrère sur Florilettres où il raconte quelques anecdotes de recherches...

Extrait :

[...] suivre les dernières pistes pour tenter de retrouver des lettres inédites ; donner, non seulement les lettres de Rimbaud, mais celles de ses correspondants, souvent révélatrices et contributives à la connaissance sur le poète (ou l’ancien poète) ; vérifier, chaque fois que cela était possible, sur le manuscrit, le texte de toute lettre, et ce même si la fidélité au texte original était « garantie » par les précédents éditeurs. J’ai eu pas mal de surprises dans ce domaine : ainsi, dans le Fonds Doucet — c’est-à-dire dans une des plus grandes et des plus accessibles bibliothèques publiques parisiennes — seules la première et la quatrième pages d’une lettre adressée à Rimbaud avaient été publiées, avec un texte donné comme s’il s’agissait d’un ensemble : or les deux pages centrales étaient restées inédites parce que le scholiaste qui copia jadis le texte — ou plus probablement le fit copier — omit simplement d’ouvrir le feuillet. Et au cours des quatre ou cinq dernières décennies, nul ne s’était donné la peine d’aller vérifier... [...]