20.12.07

Suicidés de la littérature

Lever aux aurores hier pour prendre le train Paris-Caen où se trouve l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC) qui abrite des fonds d'archives d'auteurs, d'éditeurs et des acteurs de la vie littéraire contemporaine. C'est à l'IMEC que j'ai créé le fonds Emmanuel Bove. Les auteurs devraient de leur vivant déposer leurs archives dans ce genre d'institut, accompagnées de directives précises quant à l'exploitation éditoriale de leur oeuvre. Cela éviterait bien des imbroglios posthumes où les ayants droit se déchirent autour de manuscrits et autres artefacts littéraires. J'ai passé donc ma journée dans cette imposante abbaye d'Ardenne qui abrite la salle de lecture. Les précieuses archives se trouvent dans un autre bâtiment souterrain qui communique également souterrainement avec l'abbaye. Je n'ai malheureusement pas trouvé ce que j'étais venu y chercher : la fiche d'abonné du lecteur J.R. En revanche, j'y ai trouvé une émouvante lettre de Martin Kay qui raconte sa découverte en 1965 d'autres archives, celles de Jacques Rigaut, quelques feuilles manuscrites et correspondances qu'avait conservées le frère de J.R. qui venait de décéder dans un accident de voiture. Pour finir, j'aimerais rendre hommage à l'éditeur et ex-président de l'IMEC, Christian Bourgois qui vient de disparaître. En 1974, avec Eric Losfeld, il publia dans sa fameuse collection 10/18 le recueil des textes de Cravan, Rigaut et Vaché sous le titre : Trois suicidés de la société.





Entre Paris et Caen


L'abbaye au petit matin


La salle de lecture dans l'abbaye