19.1.24

Rigaut à Stan


« C’est comme ça et vous emmerde. » (Jacques Rigaut)


"Après la classe de cinquième, la plupart des élèves de Montaigne allaient au lycée Louis-le-Grand pour continuer leur scolarité. Georges Rigaut en décide autrement, rien n’est trop beau pour son fils cadet sur lequel il mise beaucoup. Il l’inscrit au très réputé mais austère collège Stanislas dont l’entrée donne sur la paisible rue Notre-Dame-des-Champs. Une lecture du règlement résume l’esprit du collège : "La discipline s’appuie sur le respect de l’autorité et le sentiment du devoir. Elle emprunte sa force au principe chrétien qui grandit la soumission, en nous montrant dans le maître un délégué de Dieu lui-même. […]" À la chapelle, au réfectoire, en promenade et aux réunions générales, les élèves portent la tunique boutonnée et le ceinturon. Ils ont, en promenade et aux sorties, les gants d’uniforme et le képi. Ils y ajoutent, en hiver, le pardessus d’uniforme boutonné . Le père est si fier de son fils en uniforme qu’il lui demande de le porter quand ils se promènent ensemble. Peu sensible au prestige de la tenue de son collège, Jacques Rigaut exige que son père lui donne cent sous avant d’endosser l’inconfortable costume de drap bleu. Rigaut a bientôt treize ans, quand il entre à « Stan », début octobre 1911, dans la classe de quatrième, section bleue. (…) Le 2 octobre 1912, Jacques Rigaut entre en troisième, section rose. Il a dû croiser cette année-là dans les couloirs ou la cour de récréation du collège, le psychanalyste Jacques Lacan, qui se trouve en cinquième verte  » (Jacques Rigaut, le suicidé magnifique, Gallimard 2019) Photo de classe collège Stanislas année scolaire 1911-1912. Sauriez-vous identifier le petit Jacques Rigaut?