20.3.08

Pendant ce temps là(s) en Belgique

Hugo Claus (Photo: Vincent Menzel)


L’écrivain flamand Hugo Claus, plusieurs fois favori pour le Prix Nobel de littérature, est mort, a annoncé son éditeur. Il avait la maladie d’Alzheimer et a demandé à être euthanasié. Il avait 78 ans.

L’écrivain et poète flamand est mort mardi midi à l’hôpital d’Anvers, a annoncé son éditeur. « Claus souffrait de la maladie d’Alzheimer. », a précisé sa maison d’édition, Bezige Bij, dans un communiqué.

Hugo Claus était atteint de la maladie d’Alzheimer depuis dix ans déjà, indique Piet Piryns, le journaliste qui s’est vu autoriser de rédiger la biog raphie de l’auteur.

« Hugo Claus lui-même avait été le premier à détecter la présence de cette maladie », poursuit Piet Piryns. « Il y a un peu plus de deux ans, un diagnostic officiel avait été rendu. Hugo a alors décidé qu’il voulait choisir lui-même la date de son départ. » « La date de l’euthanasie a été arrêtée tout récemment », poursuit Piet Piryns. « L’écrivain était parfois très perturbé ces derniers temps mais il avait encore tout de même des moments de lucidité pendant lesquels il comprenait parfaitement ce qu’il se passait. » Les funérailles de l’écrivain auront lieu le 29 mars au théâtre anversois du Bourla. Il n’y aura pas de service religieux.

« Je le connais suffisamment pour savoir qu’il voulait partir dans la fierté et la dignité. Il va nous manquer », a déclaré le ministre flamand de la Culture, Bert Anciaux.

Son décès constitue une « grande perte pour toute la société », a-t-il dit, ajoutant que « pour moi, il est le meilleur poète de tous les temps ».

Né le 5 avril 1929 à Bruges, Hugo Claus, romancier, poète, dramaturge, scénariste, auteur d’une centaine d’ouvrages, avait également participé au tournant des années 1950 au mouvement artistique Cobra, comme son compatriote le peintre belge Pierre Alechinsky.

Ayant vécu un temps à Paris, où il a été influencé par le mouvement surréaliste et Antonin Artaud, mais a choisi d’écrire en néerlandais, il s’était présenté avec son sens bien connu de la provocation comme « un flamingant francophone ».

Dans son roman le plus célèbre, « Le chagrin des Belges », il décrivait avec le lyrisme brutal et truculent qui est sa marque de fabrique une certaine médiocrité réactionnaire du milieu provincial flamand. Il y dénonçait la collaboration flamande avec l’occupant allemand durant la Seconde guerre mondiale, un des thèmes tabous de la politique belge.

En septembre dernier, il a signé avec 400 autres personnalités flamandes une pétition pour s’opposer au « discours de séparatisme qui plane dans les négociations gouvernementales ».

(D’après Belga, AP, AFP)