3.3.05

Dada is not dead

Vu au département audiovisuel de la BN, un documentaire assez passionnant sur le mouvement Dada. Réalisé par Philippe Collin en 1971, ce film en deux parties (naissance, déclin et mort de Dada) est constitué essentiellement de témoignages des principaux acteurs du mouvement hormis ceux qui avaient déjà disparu ou refusé de parler comme Louis Aragon ou Max Ernst. Mettre enfin des visages sur des noms! Soupault (avenant et sympathique) est le fil conducteur du docu, Germaine Everling (très mamie du 16ème), Georges Ribemont-Dessaignes (délicieux petit pépé à l'oeil vif), le méconnu Pierre Deval (tendre et fragile), Jacques Baron (encore beau gosse et séducteur), René Hilsum qui, paraît-il, n'appréciait pas Rigaut (ça devait être réciproque...) et Georges Auric (dandy caustique et toujours Dada...). Cadeau pour vous ces deux extraits choisis en toute subjectivité. Des propos plus que jamais d'actualité. La situation d'aujourd'hui est on-ne-peut-plus parfaite pour l'émergence d'un mouvement similaire à Dada.

Jacques Baron : « Dada c'est un mouvement très fluide qui existe encore je crois, enfin qui est dans l'esprit de tout le monde, c'est l'esprit de l'humour, n'est-ce- pas, et il est d'autant plus virulent maintenant, que la situation sociale est en complète désagrégation, je crois que c'est le même esprit avec des composantes différentes qui anime les jeunes que ce qui nous animait à l'époque. »

Georges Auric : « je sais qu'actuellement pour beaucoup de très jeunes gens, Dada représente quelque chose de tout à fait actif, de tout à fait nouveau, de tout à fait ressuscité, ça représente certainement quelque chose qui correspond à des choses violentes et dont je comprends la nécessité, alors tant mieux, tant mieux car que je suis tout à fait, quoique vieillissant je me sens plus violent que jamais quand je pense à la médiocrité de qui m'entoure. »