23.3.05

Salonard (bis)




Nocturne hier soir au Salon du livre en compagnie de Dagmara (portrait ci-dessus) qui prépare un mémoire de maîtrise sur Cioran. Je lui présente Roland Jaccard au stand des Puf en train de dédicacer son livre "Cioran et compagnie". Quelques instants auparavant une jeune asiatique à l'air dubitatif était assise devant sa pile de livres. Coïncidence amusante quand on connaît l'amour de l'essayiste suisse pour les lolitas japonaises. Chez Liana Levi nous croisons Alexandre Gouzou et Patrice Lelorain qui nous suivent sur le stand de Champagne-Ardenne où le volubile Eric Poindron des éditions du Coq à l'Ane nous présente Hubert le jardinier, auteur phare de sa maison d'édition. Sur le chemin qui mène au stand de l'Imec, nous rencontrons Marc Dachy qui distribue des tracts (pas dada) avec le sommaire du dernier numéro de sa belle revue, Luna Park. J'attends avec impatience la parution de ses archives Dada en deux tomes chez Hazan. Olivier Corpet, directeur de l'Imec se joint à nous. Dachy se plaint de la place que lui prennent ses archives. "Appelez-nous" lui glisse Corpet avant de s'éclipser. Une soirée quasi surréaliste qui se poursuit dans la bonne humeur chez Denoël où Olivier Rubinstein m'apprend que Jean Echenoz est un lecteur du "blog Rigaut".

Rencontré aujourd'hui Dominique Tiry qui a présenté et annoté le Journal de Mireille Havet. Elle me confirme que J.R. et M.H. se sont rencontrés. A la fin de notre conversation, Jacques Rigaut et Mireille Havet m'apparaissent comme frère et soeur. Même violence, même passion pour les stupéfiants, même soif d'exigence et d'absolu. Mireille Havet avait acheté également un revolver pour se tuer. En avril 1930, dans l'une de ses dernières lettres Mireille Havet confie sa désespérance à Ludmila Savitzky, la grand-mère de Dominique Tiry : " Lud! ne me laissez pas seule, avec tant de morts; venez, aidez-moi à ne pas rejoindre ceux-là qui nous quittent et que j'envie trop! mais je ne peux plus rester ici, dans cette solitude absolue où jamais personne ne me parle plus de rien de ce que je connais et aime."

Remerciements à Thomas Baumgartner qui m'a transmis les coordonnées de la comédienne Yvonne Clech qui jouait le rôle de Mademoiselle Farnoux dans "le Feu follet".

Ecoute des Gymnopédies et Gnossiennes
d'Erik Satie. dont les notes vives et nostalgiques collaient merveilleusement à l'ambiance désemparée du film de Louis Malle.